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Que la gauche mise sur les coopératives pour transformer le capitalisme !
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Le nettoyeur

Proposer "de vraies bonnes idées de gauche, intelligentes et ambitieuses" : c'est l'ambition du "nettoyeur"' Pascal Emmanuel Gobry. Troisième épisode : favoriser le pouvoir de décision des salariés au sein des entreprises, via les coopératives.

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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Comment mettre en phase l'efficacité de l'économie de marché et la justice sociale ? Comment encourager l'entrepreneuriat, l'innovation et la réussite, sans accroître les inégalités ? Voilà des questions que la gauche devrait se poser et auxquelles ses candidats actuels ne répondent pas.

Il y a cependant un modèle entrepreneurial qui réussit sur tous les tableaux, mais dont on ne parle presque pas : les coopératives. Chaque employé est également actionnaire, à parts égales, la gestion est démocratique tout comme la répartition des profits.

Quant on pense coopérative, on pense souvent agriculture, voire soixante-huitards sur le retour dans le Larzac qui élèvent des chèvres. Il n'y a pas de mal à élever des chèvres dans le Larzac ! Mais, c'est méconnaître la puissance de ce modèle d'entrepreneuriat alternatif qui a déjà des réussites à son actif. En France, effectivement, ce modèle se retrouve surtout dans l'agriculture où il a fait ses preuves.

Mais à l'étranger on le trouve dans tous les secteurs. Israël est connu pour ses kibboutz, et c'est le pays où le modèle coopératif est le plus poussé, grâce à la tradition socialiste dont était issue la génération fondatrice du pays. Les kibboutz sont loin d'exister seulement dans l'agriculture. On en retrouve dans l'industrie et les services, y compris dans les technologies de pointe. Les kibboutz représentent 9% de la production industrielle du pays.

En Suisse, pays pourtant peu connu pour son ultragauchisme, le premier employeur du pays est une coopérative : il s'agit de Migros, première chaîne de distribution. Cela montre que, contrairement à ce que prétendent beaucoup, le modèle coopératif peut créer de grandes entreprises et fonctionner dans des marchés qui éxigent des économies d'échelle.

On le voit, le modèle coopératif, qui peut être plus juste, plus harmonieux, a énormément de potentiel pour créer une économie dynamique, innovante, mais sociale et solidaire. Pourquoi le modèle ne s'est-il alors pas développé en France ?

Un inconvénient certain des coopératives par rapport aux autres formes de sociétés est dans l'accès au financement. Une société commerciale peut faire appel à des capitaux extérieurs en plus de dette, ce qu'une coopérative ne pourra pas faire.

De plus, un entrepreneur qui prend un risque en créant une nouvelle activité voudra, ce qui est compréhensible, recevoir une récompense à proportion de son risque, qui est effectivement supérieur à celui que prend l'employé numéro 20 (ou 200, ou 2000) de la coopérative, et aura tendance à créer une société commerciale.

On pourrait donc imaginer des formes de coopération qui accordent un “bonus” de participation aux premiers employés, décroissant après quelques années. On pourrait aussi imaginer d'autoriser les coopératives à ouvrir une petite minorité non votante de leur capital à des investisseurs extérieurs.

L'Etat pourrait s'inspirer de l'histoire des coopératives agricoles. Ce qui a permis l'émergence de ce modèle fut aussi les caisses agricoles, qui ont permis le financement et la modernisation des exploitations à la fin du 19ème siècle. On pourrait donc imaginer un système similaire de caisses coopératives, locales et inédpendantes, financées par Oséo ou la Caisse des dépôts et garanties par l'Etat, qui permettraient aux coopératives de rattraper leur retard de financement par rapport aux sociétés commerciales.

A gauche, on parle souvent de transformer le capitalisme et l'économie, mais on explique rarement comment. Voilà une proposition concrète et ambitieuse.

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