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Exemple à suivre ? La Californie repousse l’heure de début de l’école pour protéger le développement des ados
©©AFP

Santé des jeunes

L'État de Californie a fait passer une loi, effective au 1er juillet, dans le but de repousser l'heure de début des cours dans les écoles publiques. Les lycéens commenceront ainsi leurs cours au plus tôt à 8h30, soit une demi-heure plus tard que la moyenne américaine

Dr. Raïssa  Brulé-Pépin

Dr. Raïssa Brulé-Pépin

Le Dr Raïssa Brulé-Pépin est pédiatre. 

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Atlantico : La Californie a décidé de repousser l'heure de début des cours dans les écoles publiques à partir du 1er juillet. Les lycéens commenceront ainsi leurs cours au plus tôt à 8h30, soit une demi-heure plus tard que la moyenne américaine. En quoi est-il important de repousser l’heure de leur réveil ?

Raïssa Brûlé-Pépin : On sait que le sommeil des adolescents est particulier : ils se couchent plus tard et se réveillent, physiologiquement plus tard. Le décalage des cycles de sommeil survient souvent aux prémices de l’adolescence, au moment de ce que l’on qualifie de préadolescence 11-12 ans pour les filles et 13-14 ans pour les garçons). On dit souvent que les ado « ont la flemme », en réalité cette paresse est physiologique… 
Débuter les cours à 8H00 les prive souvent d’une partie du sommeil réparateur dont ils ont besoin. D’autre part, la luminosité est moins importante à ces heures là, en particulier l’hiver et peut avoir également un impact sur le métabolisme.

Quels peuvent être les impacts de cette loi sur la santé des adolescents, tant physiquement que moralement ? Quelles sont les conséquences en cas d’un manque de sommeil chronique ?

Les conséquences physiques d’un manque de sommeil chronique peuvent être l’insulinoresistance, avec risque d’apparition de diabète de type II (qui sévit déjà beaucoup aux États-Unis en raison d’un régime alimentaire que tout le monde connait et de la sédentarité). Ils sont souvent peu enclins au sport et aggravent ce phénomène sédentarité-privation de sommeil-trouble de la sécrétion d’insuline.
Sur le plan psychologique, le manque chronique de sommeil ou la désynchronisation des phases de sommeil entraine des troubles de l’humeur pouvant aller jusqu’à la dépression et pourrait augmenter le taux de suicide, dans une période charnière de la vie, à risque de décompensation.

Gagnerait-on à généraliser un début des cours plus tardif, y compris en France ?

Généraliser cette mesure serait une excellente idée et permettrait de prendre en compte les particularités physiologiques des adolescents. Dans d’autres pays, la politique familiale est développée au plus près des besoins des enfants et des adolescents, dans les pays nordiques notamment où la scolarité est organisée en demi journées avec moins de congés l’été mais un rythme de travail plus physiologique. La France a encore beaucoup de progrès à faire en terme de respect des rythmes de nos plus jeunes.

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