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Et l'homme souhaita devenir machine : les origines du transhumanisme
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Le transhumanisme est un courant de pensée, désormais international, prônant l'usage des sciences et des techniques, dans le but d'améliorer l'espèce humaine, en augmentant les performances physiques et mentales de L'homme. Il considère en outre certains aspects de la condition humaine tels que le handicap, la maladie, le vieillissement ou la mort subie comme inutiles et indésirables. À ce titre, il interroge et il inquiète... Extrait de "Le transhumanisme, Faut-il avoir peur de l'avenir ?", de Béatrice Jousset-Couturier, aux éditions Eyrolles (1/2).

Béatrice Jousset-Couturier

Béatrice Jousset-Couturier

Béatrice Jousset-Couturier est scientifique de formation, docteur en pharmacie, diplômée en droit de la santé et en bioéthique. Elle a travaillé pour plusieurs laboratoires pharmaceutiques avant de soutenir en 2014 une thèse sur le transhumanisme.

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Apparu en Europe du Nord et aux États-Unis il y a plus de 30 ans, le transhumanisme est un mouvement philosophique et scientifique qui veut utiliser tous les moyens mis à la disposition de l’homme par la technologie, pour améliorer l’espèce humaine, augmenter ses capacités de perception, de cognition, de réflexion, de performance, et en finalité faire naître le posthumanisme.

Précurseur, l’écrivain américain Isaac Asimov, dès 1950, avait établi trois lois fondamentales sensées régir dans un futur qu’il imaginait très technicisé, les relations entre l’homme et ses machines. Ces trois règles fondamentales, avaient pour finalité de protéger tant les humains que les robots, ces derniers, de plus en plus perfectionnés, devenant haïs des premiers. La première loi imposait au robot de ne pas faire de mal à un humain et de ne pas rester passif devant un humain en danger. Dans la deuxième, il devait obéir aux ordres des humains, sauf si ces ordres étaient en contradiction avec la première loi.

Et dans la troisième, le robot devait protéger sa propre existence dans la mesure où ce n’était contradiction avec les deux premières lois. Mais, si l’on veut vraiment dater la naissance de ce mouvement, il faut retenir l’année 1957 avec les débuts de la cyberculture américaine, lorsque Julian (frère d’Aldous Huxley) Huxley utilise pour la première fois le terme « transhumain » pour définir un l’homme souhaitant dépasser ses propres limites, pouvant s’améliorer grâce à la science et la technologie, avec l’aide possible de l’eugénisme, mais surtout grâce à l’amélioration des conditions de vie.

Aujourd’hui représenté par le symbole le « transhumanisme » est devenu synonyme d’amélioration humaine, humain augmenté : « un homme qui reste un homme, mais se transcende lui-même en dé- ployant de nouveaux possibles de et pour sa nature humaine » selon les propres mots de Julian Huxley.

Au début des années 1960, la thématique centrale du transhumanisme relative aux relations entre intelligence artificielle et humaine, est abordée par le scientifique Marvin Minsky dans son ouvrage Steps Toward Artificial Intelligence, domaine qui très rapidement attire de nombreux chercheurs, penseurs tels Ray Kurzweil.

À la même époque, le monde est en pleine conquête de l’espace. Afin de permettre à des humains de préserver l’équilibre de leurs relations avec un environnement hostile et inconnu, des ingénieurs envisagent de les relier à des machines capables d’autorégulation : ce sera l’origine du « Cyborg ».

Après avoir désigné la simple mise en relation d’un humain avec des dispositifs rétroactifs (c’est-à-dire capables de modifier leur comportement en fonction de l’environnement), ce mot, inventé par l’américain Nathan Kline pour désigner l’interdépendance de l’astronaute et de la technique dans la fusée, servira à qualifier l’être hybride. Maintenant, il désigne le couplage être humain/machines.

Extrait de "Le transhumanisme, Faut-il avoir peur de l'avenir ?", de Béatrice Jousset-Couturier, publié aux éditions Eyrolles Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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