Environnement, géopolitique, migration : pourquoi le réchauffement climatique est déjà là et ce que cela change pour la planète<!-- --> | Atlantico.fr
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Le réchauffement climatique fait fondre la banquise et modifie tout son écosystème.
Le réchauffement climatique fait fondre la banquise et modifie tout son écosystème.
©Reuters

Trop tard ?

Au cours de l'histoire, des liens apparaissent entre l'évolution du climat et des crises sociales et géopolitiques. Certains événements de l'actualité pourraient ainsi questionner l'impact déjà visible des effets de l'évolution climatique en cours.

Annie Cazenave

Annie Cazenave

Anny Cazenave est une scientifique spécialisée en géodésie et océanographie spatiale. Ses thématiques de recherches portent sur l'utilisation des techniques spatiales en sciences de la Terre. Chercheur au Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales à Toulouse, elle a été élue à l’Académie des sciences en 2004 au poste de climatologie. Membre du GIEC, elle est un des acteurs internationaux de la réflexion sur le changement climatique.

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Jean-Michel Valantin

Jean-Michel Valantin

Jean-Michel Valantin, docteur et chercheur en études stratégiques, responsable de la rubrique "environment and security" de www.redanalysis.org, auteur de Guerre et Nature, l’Amérique se prépare à la guerre du climat (La Procure, 2013).

 

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Jean-Paul Maréchal

Jean-Paul Maréchal

Jean-Paul Maréchal est Maître de conférences en Science économique à lUniversité Paris Sud. Il est l'auteur de l'ouvrage Chine/USA. Le climat en jeu, Paris, Choiseul, 2011, 116 p.

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Atlantico : Depuis le début de l'année, les records de températures s'accumulent de mois en mois. Incendies, sécheresses... A-t-on pu constater une amplification des troubles liés à la montée des eaux ou aux perturbations climatiques ? Quelle diversité des problèmes a-t-on pu observer d'un point de vue géopolitique ?

Jean-Michel Valantin : Avant toute chose, il faut rappeler que le lien, très complexe, entre les situations sociales, politiques, économiques, stratégiques et militaires et le climat est consubstantiel de l’histoire humaine. Les dynamiques climatiques ont toujours été un facteur essentiel du  développement ou de la "mise sous tension" des sociétés. Ainsi, le changement climatique actuel est en train de transformer le monde contemporain. Par exemple, la région Arctique connaît  un réchauffement rapide et intense, qui en bouleverse les équilibres stratégiques.

La réduction rapide de la banquise estivale s’accompagne, depuis quelques années, de l’ouverture du passage du nord-ouest, ainsi qu’une plus grande navigabilité de la "route du nord", qui longe la côte sibérienne du détroit de Béring à l’Europe du nord. Cela rend aussi progressivement possible la mise en exploitation d’énormes gisements gaziers, pétroliers et miniers. Ces changements amènent la Russie à remilitariser une série d’iles au large de la Sibérie et à créer un commandement arctique, pour une flotte militaire intégralement dédiée à cette zone.

Dans le même mouvement, la Chine a acquis son premier brise-glace nucléaire et travaille avec la Russie sur les projets de routes maritimes et de projets gaziers et pétroliers. C’est dans ce contexte que la Russie vient de déposer auprès de l’ONU une revendication de souveraineté sur plus d’un million de kilomètres carrés supplémentaires de l’Arctique.

Anny Cazenave : Comme vous le savez l'année 2015 est jusqu'ici l'année la plus chaude enregistrée depuis un siècle. Même si depuis une dizaine d'années, la hausse de la température moyenne de la Terre (c'est à dire la température moyenne de l'air à la surface de la Terre et la température moyenne de l'eau à la surface de la mer) a été un peu moins marquée en moyenne qu'au cours des deux décennies précédentes (1980-2000), il y a plein d'autre indicateurs climatiques indiquant que le réchauffement climatique global se poursuit et peut-être même s'amplifie.

  • Grâce à des mesures satellites, on constate que la Terre continue d'accumuler une importante quantité de chaleur (elle réémet moins d'énergie vers l'espace qu'elle n'en reçoit du soleil).
  • Cette chaleur est principalement (à 93%) stockée dans l'océan : le mesures de température de la mer jusqu'2000 m de profondeur -notamment avec le système de flotteurs automatiques Argo déployé depuis 2003- indiquent que l'océan continue de se réchauffer globalement et son contenu thermique (quantité de chaleur accumulée dans l'océan) augmente.
  • La banquise arctique continue de fondre en été de façon accélérée.
  • Les glaciers de montagne poursuivent leur recul et s'amincissent de façon spectaculaire.
  • Le Groenland et l'Antarctique de l'ouest perdent de la glace de façon accélérée depuis 15 ans. Au Groenland cette perte de masse se fait pour moitié par fonte en surface (en été) et pour moitié par écoulement rapide des glaciers côtiers dans l'océan et décharge d'icebergs. En Antarctique de l'ouest, la perte de glace se fait essentiellement par écoulement rapide des glaciers côtiers dans l'océan et décharge d'icebergs.
  • Le niveau moyen global de la mer continue de monter. c'est le résultat du réchauffement de l'océan (expansion thermique) et de l'apport d'eau douce du à la fonte des glaces continentales (glaciers et calottes polaires).

Ces indicateurs du réchauffement sont la conséquence des émissions toujours plus importantes de gaz à effet de serre par les activités humaines. Heureusement, il ne reste dans l'atmosphère que la moitié du dioxyde de carbone (CO2) émis chaque année car 25% sont absorbés par l'océan et 25% par la végétation (par ex. extension de la foret boréale fertilisée par le carbone atmosphérique). mais la contrepartie est que l'océan s'acidifie avec des conséquences mal connues sur les écosystèmes marins.

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Des chercheurs américains ont montré que depuis le Moyen Âge, les désordres sociaux en Afrique orientale coïncidaient avec les périodes de sécheresse. De même, dans les sociétés asiatiques, l'eau était un instrument de puissance politique, car l'ordre social, les répressions et les crises politiques dépendaient des caprices des pluies. Doit-on s'attendre à l'émergence de conflits de grande ampleur ?

Jean-Paul Maréchal :Je ne connais pas l’étude à laquelle vous faites référence, mais il existe effectivement de nombreux travaux qui établissent une corrélation entre événements historiques et variations climatiques. Ainsi, selon certains spécialistes il existerait une relation entre la baisse des températures intervenues au Ve siècle et les invasions barbares en provenance du nord de l’Europe. Plus près de nous, comme l’a montré l’historien américain Geoffrey Parker, le "Petit âge glaciaire" - qui court du XIVe au XIXe siècle – semble avoir contribué à  l’aggravation de certains événements qui secouèrent le monde en particulier au XVIIe siècle.

Mais il serait néanmoins hasardeux d’en tirer une loi générale. Les problèmes environnementaux n’engendrent pas mécaniquement des troubles sociaux, des répressions ou des conflits, ils aggravent les problèmes préexistants dans certaines sociétés, par exemple l’inégal accès aux ressources. C’est ce que met parfaitement en évidence Jared Diamond dans un ouvrage intitulé Effondrement.  Étudiant l’écroulement de sociétés passées (Ile de Pâques, Mayas, Vikings…) ou présentes (Rwanda, Haïti…) impliquant un facteur écologique, Diamond met en évidence que l’on ne trouve pas de cas où une telle disparition serait exclusivement imputable à un problème d’environnement. Cinq facteurs entrent toujours potentiellement en jeu dans ce type d’implosion : les dommages environnementaux, les changements climatiques (périodes de sécheresse…), les voisins hostiles, les partenaires commerciaux (dont la disparition peut causer votre ruine) et, enfin, voire surtout, les réponses apportées par une société à ses problèmes d’environnement.

Il est donc difficile de dire si l’on doit ou non s’attendre dans les années qui viennent à des conflits de grande ampleur. Il est évident qu’une pénurie d’eau, par exemple, peut se traduire par une baisse de la production alimentaire susceptible d’engendrer des conflits pour le contrôle des ressources qui sont eux-mêmes susceptibles de se traduire par des déplacements de population… Pour rester sur l’exemple de l’eau, il est évident que la fonte des glaciers de l’Himalaya crée des tensions sur les surfaces agricoles et les réseaux de distribution d’eau de plusieurs pays, est susceptible de modifier le régime des moussons et donc le niveau de la production agricole et expose par exemple le Bhoutan à un risque accru d’inondation.

C’est la raison pour laquelle certains parlent désormais d’un risque d’"effet domino climatique". 

Jean- Michel Valantin : Geoffrey Parker, grand historien, met en évidence comment, au XVII° siècle, une très longue altération des conditions météorologiques à l’échelle de l’Europe, de l’Amérique et de l’Asie, a été accompagnée d’immenses crises de subsistances, d’épidémies, de pics de mortalité et de baisse de la fécondité. En Europe, ces phénomènes ont amplifié les effets dévastateurs de la Guerre de Trente ans.

Ce type d’étude permet de comprendre les effets stratégiques en cours et à venir du changement climatique. Ainsi, le Moyen-Orient est mis sous tension par la conjugaison  de situations de guerre très complexes, en particulier en Syrie et en Irak, avec les effets du changement climatique et de la crise de l’eau, au cœur d’une région pétrolière d’importance mondiale.

Cependant, si le changement climatique est un facteur de déstabilisation, la guerre n’est pas une fatalité et n’est que, d’après Clausewitz, une "continuation de la politique par d’autres moyens". Ainsi, le partage de l’eau par des pays asiatiques ou africains peut être autant générateur de tensions que de coopération régionale.

Dans quelle mesure l'Europe et la France devront-elles en gérer les conséquences ? A quoi doivent-elles se préparer ? (tant pour les flux migratoires que pour les conflits à venir. On voit d'ores et déjà la difficulté pour l'Europe de gérer la crise actuelle des migrants...)

Jean-Paul Maréchal :La récente crise des migrants montre à quel point nous sommes mal préparés. Les pays du sud de l’Europe (Italie, Grèce…) se sont retrouvés bien seuls pour gérer l’afflux des désespérés qui s’échouent sur leurs côtes ou doivent être secourus en mer.

Mais ce qui est en cause, ce n’est pas seulement la solidarité Nord-Sud, c’est également la solidarité intra-européenne. Il est en effet significatif que l’Allemagne, face à l’afflux des demandeurs d’asile auquel elle doit faire face (l’attrait du "modèle allemand" ne connait manifestement plus de frontières !) abandonne pour l’occasion son rôle de donneur de leçons pour réclamer l’aide de l’UE. Tentant de camoufler ses intérêts politiques intérieurs par de grands idéaux, Angela Merkel déclare que "le thème de l’asile pourrait être le prochain grand projet européen » car, juge-t-elle, la situation actuelle est "absolument non satisfaisante". On ne peut, évidemment, que partager le diagnostic de la chancelière et espérer qu’il débouche sur une politique empreinte d’humanisme. Malheureusement, la façon dont l’Allemagne traite les pays du sud de l’Europe depuis quelques années semble "non satisfaisante" à de nombreux observateurs. En refusant d’assumer les responsabilités politiques de sa puissance économique, Berlin a durablement mis à mal l’idéal de solidarité intra-européen et on ne peut en conséquence qu’être inquiet sur ce qu’il adviendrait dans le cadre d’une crise humanitaire majeure. 

Reste qu’au-delà de ces considérations intra-européennes, le problème est devant nous et qu’il est évident que nous ne sommes pas préparés à gérer de tels flux. Qu’on se souvienne à ce sujet du cyclone Katrina qui a dévasté la Nouvelle-Orléans en 2005. L’incapacité des autorités américaines à gérer cette catastrophe aurait dû nous faire réfléchir.

D’où la nécessité de réduire la probabilité d’avoir à gérer de telles situations en luttant contre l’élévation des températures.

Quelles sont les régions du monde aujourd'hui les plus touchées, et qui présentent le plus de risques à la fois en termes de réfugiés climatiques, mais aussi qui sont les plus susceptibles de susciter des conflits ?  

Jean-Paul Maréchal : Les régions les plus touchées sont les zones les plus pauvres de la planète. Selon l’"Index de vulnérabilité au changement climatique" proposé par le cabinet britannique Verisk Maplecroft, les zones présentant un "risque extrême" face au changement climatique sont essentiellement l’Afrique sub-saharienne, le sous-continent indien, l’Asie du Sud-Est et la côte chinoise ainsi qu’une bonne partie de l’Amérique centrale et de nombreuses zones en Amérique latine. Les dix pays les plus exposés sont le Bangladesh, la Guinée-Bissau, la Sierra-Leone, Haïti, le Soudan, le Nigeria, la République démocratique du Congo, le Cambodge, les Philippines et l’Éthiopie. Il semblerait que 4,5 milliards de personnes vivent dans des pays exposés, ce qui représente 64% de la population mondiale.

D’où, évidemment, le risque que se multiplient les migrations provoquées par la modification des conditions environnementales. Le Conseil intergouvernemental sur les changements climatiques (IPCC) estime que, d’ici 2050, à cause de l’érosion des sols et de l’élévation du niveau des océans, le monde comptera 150 millions d’" éco-réfugiés". Des experts prédisent que du fait des problèmes liés à l’eau, la Chine pourrait avoir à s’occuper de 30 millions de réfugiés écologique d’ici 2020.

Certes, pour le moment, ce type de migration est essentiellement interne mais rien ne démontre que ce sera toujours le cas. 

Jean-Michel Valantin : Actuellement, les effets les plus massivement ressentis par les populations, la faune et la flore le sont au niveau des zones équatoriales et tropicales, ainsi qu’au niveau des pôles. Les dérèglements climatiques entrent en interaction avec les fragilités des sociétés, des infrastructures, des personnes, dans des zones souvent pauvres, comme les Philippines.

Le Bengladesh, par exemple, pays le plus pauvre du monde et de 156 millions de personnes, est très largement situé au niveau de l’océan dont le niveau monte, et subit des phénomènes climatiques toujours plus nombreux.  L’Inde et la Birmanie voisines craignent, à terme, d’énormes  flux de "réfugiés climatiques". Or, dans notre monde globalisé, les multiples tensions et conflits locaux et régionaux ont des effets en cascade, dans le monde entier. Cependant, le Bengladesh et les Pays-Bas ont développé une importante coopération technique. Le dérèglement climatique fait aussi émerger de nouvelles formes de coopération et de solidarité.

Le 20 juillet dernier, l'ancien climatologue de la Nasa James Hansen ainsi que plusieurs autres climatologues ont mis à jour de nouveaux phénomènes de montées des eaux durcissant les prévisions actuelles. "Les troubles à l'ordre public et les conséquences économiques pourraient être désastreuses. Il n'est pas risqué d'imaginer des conflits émerger, et qui rendraient la planète ingouvernable, menaçant les bases de la civilisation". Au regard de ces prévisions, et à l'approche de la Conférence des Nations unies pour le climat (COP 21) qui aura lieu à Paris au mois de décembre, en quoi les aspects diplomatiques et géopolitiques ne pourront être évités, et comment doivent-ils être abordés ?

Jean-Paul Maréchal :Les aspects géopolitiques ne pourront être évités car les négociations climatiques sont un élément des négociations internationales. Elles ne sont pas un lieu où les rivalités entre pays sont mises entre parenthèses. De fait, on y retrouve les clivages traditionnels entre d’une part les pays anciennement industrialisés et d’autre part le groupe formé par les pays émergents et les pays en voie de développement. Les premiers demandent aux seconds de s’associer aux efforts, ce que les seconds refusent de faire au motif qu’ils ne sont pas responsables du réchauffement en cours… C’est ainsi que la Chine, qui est pourtant le plus gros émetteur de dioxyde de carbone au monde (10 milliards de tonnes sur 35) s’est engagé à stabiliser ses émissions à partir de… 2030 !

A cela s’ajoute que les pays du deuxième groupe n’ont pas les mêmes intérêts. En effet, la Chine ou l’Inde veulent poursuivre ou accélérer leur développement, ce qui n’est pas sans conséquence sur le climat… donc sur la survie de certains États insulaires. Il faut en fait sortir de l’illusion que le problème climatique pourrait faire l’objet d’une gestion séparée des autres problèmes. Il faudrait, autrement dit, le "repolitiser". Et pour cela abandonner cette sorte de croyance qu’une certitude scientifique (sur le réchauffement) va se traduire nécessairement par des décisions politiques.

Une piste de réflexion pourrait consister comme le propose l’économiste Joseph Stiglitz dans Un autre monde. Contre le fanatisme du marché (Fayard, 2006) à "utiliser les effets de la mondialisation pour protéger l’environnement", autrement dit relier la lutte contre le changement climatique – le "régime climatique international" – à d’autres "régimes internationaux", comme par exemple le régime commercial de l’OIT. Autrement dit, introduire des conditionnalités écologiques dans les accords commerciaux. Mais tout cela est évidemment très complexe et prendra beaucoup de temps.

Reste que certaines avancées ont été accomplies, notamment la prise de conscience par (presque) tous du problème climatique. L’énergie consacrée à la préparation de la Conférence de Paris (COP 21) qui va se tenir en décembre prochain est, à soi seul, un signe positif… mais néanmoins en aucune façon une garantie de succès.

On pourrait peut-être en conclusion reprendre la formule de Churchill après la bataille d’El-Alamein : "Ce n’est pas la fin, ni même le commencement de la fin ; mais peut-être bien la fin du commencement".

Jean-Michel Valantin : Les prévisions de James Hansen, ainsi que du GIEC, posent effectivement de profondes questions stratégiques.Celles-ci sont prises très au sérieux, par exemple, par l’armée américaine, qui depuis une douzaine d’année se prépare aux militaires et sécuritaires du changement climatique, afin d’adapter ses missions. Par ailleurs, et aussi surprenant que cela puisse paraître, les forces armées US entrent dans d’importantes démarches de développement durable, par exemple en convertissant les installations militaires aux énergies renouvelables.

Cependant, comme en témoigne la préparation de la COP 21, face à l’émergence de cette menace planétaire, les Etats et les sociétés se mobilisent et travaillent ensemble à transcender leurs positions et intérêts respectifs afin de réussir ensemble à prévenir l’emballement climatique durant ce siècle. C’est un effort politique d’une ampleur inédite dans l’histoire humaine.

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