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En quête d’un troisième homme pour 2017 : Nicolas Hulot et Jacques Attali devancent largement Eric Zemmour
©Reuters

Sondage Atlantico-Ifop

Le potentiel électoral du sulfureux auteur du Suicide français atteint 12%. Nicolas Hulot, quant à lui, arrive en tête avec 34%, selon un sondage Ifop exclusif pour Atlantico.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Selon un sondage Ifop pour Atlantico, 34% des Français seraient prêts à voter pour Nicolas Hulot en 2017 s'il se présentait. Jacques Attali vient en deuxième position avec 17%, Eric Zemmour arrivant lui en troisième position (12%). Quelle lecture peut-on faire de ce sondage, et quels enseignements peut-on donc en tirer ? 

Jérôme Fourquet :Il faut effectivement souligner quelque chose : cette enquête ne mesure pas l'intention de vote. Ce que l'on mesure, c'est le noyau le plus large de personnes qui pourrait éventuellement être amené à voter pour les personnalités testées, nonobstant les têtes d'affiches principales que l'on connaît. 

Deux enseignements ressortent de cette enquête. D'une part, elle a permis de mesurer l'assise médiatique, et le taux de notoriété de toute une série de personnalités intellectuelles et médiatiques.

C'est ainsi que l'on s'aperçoit que toutes les personnalités sélectionnées ne bénéficient pas de la même notoriété. Par exemple, seulement 6% des Français ne connaissent pas Nicolas Hulot. Dieudonné vient quant à lui en deuxième position, auquel succède Bernard-Henri Lévy (14%). Pour Eric Zemmour et Jacques Attali, ils sont environ 20% à ne jamais avoir entendu parler d'eux. A l'inverse, des personnalités sont beaucoup moins visibles comme Michel Onfray, qui n'est connu que pour un Français sur deux, malgré la récente polémique qui lui a probablement permis de gagner en notoriété. On passe au-dessus de la barre des 50% de Français avec Alain Finkielkraut, Caroline Fourest, et Thomas Piketty (57% qui ne le connaissent pas), qui en dépit du succès de librairie de son ouvrage sur le Capital au XXIème siècle demeure moins visible des publics non-spécialisés. 

On peut en déduire que l'ancienneté dans le paysage intellectuel et médiatique joue beaucoup. Quelqu'un comme Jacques Attali, qui est présent depuis longtemps, a pu imprimer sa marque dans l'esprit des Français. A l'inverse, Caroline Fourest est nettement moins identifiée. Au-delà de l'ancienneté, c'est aussi le type de média qui les a fait connaître qui va puissamment structurer votre notoriété. Quelqu'un comme Nicolas Hulot, qui vient du milieu télévisuel est très fortement connu, de la même façon que Dieudonné. Leur type d'activité (émission télévisuelle à une heure de grande écoute ; humour), joue aussi beaucoup.

Celui qui bénéficie donc du potentiel électoral le plus important parmi la sélection est Nicolas Hulot (34%). Mais il est aussi le plus consensuel, contrairement à Dieudonné. Arrive ensuite Jacques Attali qui s'est attelé à l'élaboration d'un programme présidentiel (17%). Arrivent ensuite deux figures au coude à coude, très médiatisées, et qui touchent des secteurs de l'opinion différents : Michel Onfray et Eric Zemmour, et sous la barre des 10% : Thomas Piketty, Bernard Henri-Lévy, Alain Finkielkraut. On note donc bien que la notoriété n'est pas systématiquement égale avec le potentiel électoral. 

Autre élément intéressant : si l'on regarde ceux qui seraient certainement tentés de voter pour ces personnes, aucune personnalité testée ici ne ferait plus de 5%. Pour autant, un tel score constitue tout de même une base non négligeable lorsque l'on voit qu'un certain nombre de professionnels politiques n'arrivent même pas à atteindre ce score, y compris chez ceux qui viennent de partis politiques bien installés dans le paysage comme Eva Joly, Nicolas Dupont-Aignan, ou encore au Parti communiste.

Si l'on poursuit dans le détail, après la notoriété et le potentiel électoral, il faut voir que les scores, les sensibilités politiques jouent bien entendu. Eric Zemmour, avec 25% des sympathisants du Front national qui compose son potentiel électoral et 14% chez Les Républicains, aurait donc une candidature nettement marquée à droite... Michel Onfray quant à lui est plutôt plébiscité à gauche. Mais leur rôle, leur statut intellectuel, le fait de ne pas être encarté, leur permet aussi de rallier en dehors de leur camps électoral. C'est très net chez Nicolas Hulot ou encore Michel Onfray, mais aussi pour Jacques Attali qui est clairement marqué à gauche, et qui pourtant séduit 15% des sympathisants Républicains.

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