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Éliminatoire coupe du Monde 2022 : Les bleus, la sclérose en place
©FRANCK FIFE / AFP

France/Bosnie-Herzégovine 1/1

Dans une belle ambiance Strasbourgeoise, l'équipe de France a été tristement tenue en échec par de valeureux Bosniens. Si Griezmann a su répondre à l'ouverture du score de Dzeko, le match a été surtout marqué par la bourde de Lemar et l'expulsion de Koundé. Malgré cette piètre prestation, dans la continuité de l'Euro, l'équipe de France reste en tête du groupe D avec quatre points d'avance sur l'Ukraine, son prochain adversaire.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Il paraissait déjà loin le mois de juin... Ce juin bien tristounet qui avait vu la France, championne du monde en titre, rester à la porte du top huit Européen pour avoir eu la Suisse un peu trop légère... Aussi, nous étions curieux de voir comment allaient rebondir des bleus qui avaient perdu l'habitude des défaites prématurées lors des grandes compétitions. Si les causes du fiasco avaient été nombreuses (la perte des vertus défensives, les caprices divers, le système incertain, les blessés etc...), notre sélectionneur n'avait eu qu'une seule réponse : il avait coupé une tête. Celle d'Olivier Giroud, seul champion du monde disponible à n'être pas convié. Selon une logique paradoxale d'ailleurs puisque si l'homme aux 51 buts en 110 capes était toujours sélectionné lorsqu'il ne jouait pas avec son ancien club (Chelsea), il ne l'est plus depuis qu'il joue tous les matchs avec sa nouvelle équipe (le Milan AC). Tout en considérant que son âge l'amène aux pauses, Giroud semble surtout payer au prix fort le retour réussi de Karim Benzema en bleu et ses querelles régulières avec une diva qui pèse et représente plus que lui... 
À l'heure de recevoir la Bosnie, l'équipe de France devait donc renouer avec les principes qui avaient fait sa force et prouver sa force de réaction à tous ceux qui hurlaient qu'on l'avait vu un peu trop belle. Remarquez, je ne jette la pierre à personne puisque, concernant une de mes ex, décédée depuis, il m'est arrivé de prendre un mélanome pour un grain de beauté...
Pour être franc, et sans faire injure à nos amis Bosniens (bons derniers du groupe au coup d'envoi), il aurait certainement fallu une adversité d'une autre qualité et surtout un autre scénario pour évaluer véritablement l'équipe de France hier soir. Car si les bleus ont produit un match à peine plus distrayant à regarder qu'un catalogue de La Redoute à feuilleter (à l'exception des pages centrales), ils le doivent à Edin Dzeko, un peu, et à Jules Koundé, beaucoup. Le premier pour avoir ouvert le score sur une frappe superbe (36e) après trois bourdes consécutives signées Lemar, Veretout et Kimpembé... Le second pour avoir été logiquement expulsé après avoir commis un tacle aussi dangereux qu'inutile (51e) qui a changé le cours du match et réduit les ambitions d'une équipe déjà en difficulté. À part ça que signaler ? Et bien pas grand-chose... Tout juste pouvons-nous saluer l'égalisation rapide de Griezmann sur un coup de billard aussi aérien qu'heureux (38e), une frappe à côté du même Griezmann (46e), un tir sur le poteau dans un angle impossible d'Mbappé (27e) et un autre dans la tribune nord de Prevljak (86e). C'est peu, je vous l'accorde, mais c'est tout.
Je m'épanche, je m'épanche, mais il est déjà temps de sortir quelques compliments et deux ou trois reproches. Les premiers compliments concerneront Edin Dzeko, tant cet ouvrier d'élite a fait un match plein. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce joueur à la carrure impressionnante a peu d'équivalent dans la profession quand il s'agit de caler un ballon, d'orienter le jeu ou encore de sanctionner... Je souhaite à tous les coachs de compter un tel joueur dans leur effectif car si les qualités de certains génies rendent tout possible, les siennes rendent tout probable, ce qui est beaucoup. Pour les autres compliments, à propos des Bosniens ou des Français, je vous laisse le soin de décider à qui vous les ferez, car moi, à part le jeu long de Pogba et la bonne rentrée de Tchouaménie, sur le coup, je sèche. 
Les reproches seront à la fois plus nombreux et plus faciles à adresser. Ils concerneront principalement Koundé, Mbappé, Kimpembé et Lemar. Les motifs sont les suivants : Koundé (qui n'est vraisemblablement pas un arrière droit) pour un manque de lucidité évident qui le voit commettre un attentat à 98m de son but... Mbappé pour son incapacité à faire simple et ses choix hasardeux... Kimpembé pour être sorti tardivement sur Dzeko et pour s'être tourné au moment du tir fatal de ce dernier... Et Lemar, enfin, pour ses pertes de balles et son erreur difficilement pardonnable.
Même si tout le monde s'est copieusement ennuyé hier soir, l'opération n'est au final pas si mauvaise pour une équipe qui a joué quarante minutes à dix et qui occupe toujours la première place du groupe D devant l'Ukraine. Rappelons que ce genre de match porte en lui les germes de plusieurs contradictions car si les remporter ne dit presque rien, savoir ne pas les perdre reste inquiétant et revenir battu est une catastrophe. Rien que ça. Ceci étant dit, et malgré quelques circonstances atténuantes à prendre en compte (des titulaires absents et une expulsion qui change tout), il reste évident que la plupart des questions posées par le fiasco de l'Euro restent aujourd'hui malheureusement sans réponses : Le déséquilibre défensif est toujours d'actualité, l'équipe rencontre toujours les mêmes difficultés face aux blocs bas, la disette d'Mbappé se prolonge (6 matchs de suite sans marquer en bleu) et le jeu sans ballon de l'ensemble est aussi peu enthousiasmant que l'entente des trois de devant. Ça fait beaucoup. Comme un signe d'inquiétude supplémentaire, l'équipe de France vient de subir l'ouverture du score pour la quatrième fois consécutive, ce qui n'était pas vraiment dans les habitudes de la maison.
Pour résumer la situation, si cette équipe de France paraît avoir des problèmes de riches, elle démontre aussi que les complications sont à la portée de toutes les bourses. À ce point du raisonnement, il ne reste plus qu'à espérer que lever les doutes ne deviennent pas une charge trop lourde pour notre sélectionneur dans les matchs à venir.
Amis lecteurs, concernant tous ces questionnements brûlants, sachez que nous en saurons (peut-être) davantage à l'occasion du déplacement des bleus à Kiev samedi prochain. Attendez... Je sens poindre votre doute... Comment ?!? Les bleus ne jouent pas très bien et vous ne savez pas si vous leur consacrerez deux heures lors de votre prochain week-end ? Méfiez-vous... L'art du foot réside aussi dans sa capacité invraisemblable à créer du manque chez tous ceux qui croient pouvoir s'en passer...

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