Écosse : la loi « anti haine » qui jette la liberté d’expression, la démocratie… et les droits des femmes avec l’eau du bain <!-- --> | Atlantico.fr
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Humza Yousaf, Premier ministre écossais.
Humza Yousaf, Premier ministre écossais.
©ANDY BUCHANAN / AFP

Vous avez dit "liberté" ?

La police a même reçu l'ordre de cibler les humoristes "haineux".

Michael Curzon

Michael Curzon

Michael Curzon est un rédacteur d'actualités pour The European Conservative, basé dans les Midlands en Angleterre. Il est également rédacteur en chef de Bournbrook Magazine, qu'il a fondé en 2019, et a précédemment écrit pour l'Express Online de Londres. Son compte Twitter est @MichaelWCurzon.

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La nouvelle loi écossaise sur les "crimes de haine", conçue pour protéger un large éventail d'individus (à l'exception des femmes) contre la haine, est entrée en vigueur lundi.

La loi sur les crimes haineux et l'ordre public, en vertu de laquelle la police a même été invitée à cibler les humoristes "haineux", a été critiquée par presque tous les milieux de la société politique britannique. Même The Guardian a insisté sur le fait que les fonctionnaires "ne devraient pas paralyser le débat public", tout en notant que la loi pourrait bien être "bien intentionnée".

Humza Yousaf, premier ministre écossais et chef du Parti national écossais (gauche dure), a quant à lui déclaré que cette loi était nécessaire pour faire face à une "marée montante de haine".

La législation crée un nouveau délit d'"incitation à la haine" à l'encontre d'une série de groupes. Ceux-ci sont définis par l'âge, le handicap, la foi, l'orientation sexuelle, l'identité transgenre ou l'intersexualité. Toutefois, la loi ne cherche pas à protéger les femmes.

L'auteur écossais de la série Harry Potter, J.K. Rowling, a vivement critiqué la loi lundi, accusant les législateurs du SNP d'accorder "plus de valeur aux sentiments des hommes qui interprètent leur idée de la féminité, même de manière misogyne ou opportuniste, qu'aux droits et aux libertés des femmes et des jeunes filles".

Dans un billet publié sur X, elle a qualifié d'hommes une liste de personnes transgenres, dont des délinquants sexuels condamnés, et a invité les policiers à "m'arrêter" si "ce que j'ai écrit ici est considéré comme une infraction aux termes de la nouvelle loi".

Mme Rowling a également averti que la législation était "largement ouverte" aux abus des activistes transgenres qui souhaitent faire taire les partisans des espaces non mixtes pour les femmes et les jeunes filles. Des rapports suggèrent que le gouvernement SNP "s'attend" à inclure la protection des femmes contre la haine dans une loi distincte sur la misogynie "plus tard".

Un message moins percutant du Premier ministre britannique, Rishi Sunak, indique qu'il convient que "les gens ne devraient pas être criminalisés pour avoir énoncé de simples faits biologiques".

Dans un article paru dans Spiked Online, le comédien irlandais Graham Linehan a peut-être donné la tournure la plus positive à la nouvelle de l'entrée en vigueur de cette loi : elle est "tellement inapplicable [...] qu'elle enverra certainement Humza Yousaf dans la même poubelle que son prédécesseur, Nicola Sturgeon, qui a été défait de la même manière par sa capitulation devant l'idéologie transgenre".

Cet article a été initialement publié sur The European Conservative.

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