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L’économie française en état d’apesanteur : de la stagnation à la récession ?
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Editorial

Si les Français sont pour la taxation des grandes entreprises et des hauts revenus, ils s'inquiètent toutefois des lendemains qui déchantent. D'autant plus qu'ils ont le sentiment que tout ne peut pas se résoudre par l'impôt.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Le gouvernement Ayrault a-t-il déjà mangé son pain blanc ?  Les réactions de l’opinion aux mesures annoncées sont plutôt mitigées. Certes, les premières décisions prises telles que le retour à la retraite à 60 ans pour certaines catégories, la hausse du SMIC ou l’encadrement des loyers recueillent des avis favorables. Le premier choc fiscal est accepté dans la mesure où il affecte surtout « les riches » et les grandes entreprises, ce dont les Français sont friands en grande majorité. Mais nos compatriotes demeurent inquiets : ils ont le sentiment que derrière la logorrhée d’un discours interminable du Premier ministre se cachent beaucoup de non-dits, qui laissent entrevoir des lendemains qui vont déchanter.

Le collectif annoncé représente seulement un hors d’œuvre, qui ne répond pas à la plupart des questions. Le silence sur les mesures à prendre pour réduire le train de vie de l’Etat reste assourdissant. Et nos compatriotes ont le sentiment que tout ne pourra se résoudre par l’impôt. D’autant que les rentrées fiscales commencent à se révéler décevantes, en raison du ralentissement de la conjoncture. Le Premier ministre vient d’ailleurs de revoir le taux de croissance de l’économie à la baisse à 0,3% pour cette année et 1,2% l’an prochain. Des hypothèses qui pourraient encore se révéler optimistes, car c’est tout l’environnement international qui se dégrade depuis quelques mois. Et qui vient de justifier l’intervention de trois des plus grandes banques centrales de la planète, celles de Chine, d’Angleterre et de la BCE pour tenter de soutenir une activité qui se dérobe.

De toutes parts, le gouvernement est pressé d’agir. Car il ne suffit pas de contenir les dépenses de l’Etat., mais  bien de les réduire. Il faut aussi porter le fer dans les comptes sociaux, dont le déficit dépassera cette année les prévisions. Et l’on ne peut laisser à l’écart les collectivités territoriales, alors que le nombre des échelons locaux (qui ne sont pas remis en question pour l’instant)  sont  une source de gaspillages et de doublons.

Pour l’instant, le gouvernement justifie son irrésolution par le souci de consulter toutes les parties prenantes, en mettant sur la table l’ensemble  des sujets, dans l’espoir de parvenir à un consensus. Une grande concertation va s’instaurer. Mais en abordant les thèmes les plus variés sans proposer des choix, on risque de créer une confusion extrême, où chacun rejettera sur le voisin la responsabilité des difficultés actuelles, en demandant aux autres de supporter le poids des réformes. Quand on sait la manière dont tous les corps intermédiaires sont prêts à se battre bec et ongles pour maintenir leurs privilèges et refuser de se réformer, on ne peut qu’être inquiets de ce qui sortira de ces grandes palabres. Ce serait le moment de rappeler à François Hollande la maxime de son illustre prédécesseur, Pierre Mendès-France, « gouverner c’est choisir ». Faute de quoi il laissera se développer un sentiment d’angoisse, propre à hâter le déclin.

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