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"Devoir de la Dawa (prédication)": les dessous du pèlerinage à La Mecque
©Reuters

Pas beau à voir

Force est de constater que le pèlerinage à La Mecque, un des cinq piliers de l'Islam, est utilisé à des fins politiques et permet à certaines autorités saoudiennes, notamment, de faire passer des messages de haine à l'encontre de l'Occident et des "ennemis de l'Islam".

Hebib Khalil

Hebib Khalil

Hebib Khalil est journaliste indépendant algérien et contributeur pour plusieurs journaux notamment le Quotidien d’Oran, Le Matin d’Algérie et le Huffington Post Maghreb. Ingénieur Géochimiste de formation, ses intérêts se sont portés  ultérieurement sur le journalisme po

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Quelques jours seulement nous séparent du début du Hajj, et des millions de pèlerins de par le monde, se préparent à accomplir ce devoir sacré. Ordonnance divine pour tout musulman qui le peut et cinquième pilier de l’islam, ce rite est présenté par les autorités saoudiennes comme un acte de purification strictement spirituelle.

Cet événement qui rassemble chaque saison entre 4 et 5 millions de musulmans, voit la participation de plus de 150.000 personnes provenant de pays dits occidentaux. Avec 25 et 24 mille pèlerins, l’Angleterre et la France avaient occupé en 2012, la tête du peloton européen de cette "course à la rédemption."(1) !

L’ampleur du phénomène impose donc, un regard attentif, sur les dessous de cette tradition millénaire, tombée depuis le début du siècle dernier sous le contrôle des Al Saoud. De même que la forme rigoriste de l’islam pratiqué en Arabie Saoudite doit susciter une attention particulière, tant elle constitue un vivier avéré de la pensée intégriste islamiste.

On s’est penché dans cet article sur les pratiques institutionnelles saoudiennes, dans ce qu’elles appellent "le devoir de la Dawa" (prédication) durant le Hajj. Une recherche qui a été menée, entre autres, sur les sites Internet officiels des institutions saoudiennes afin d’analyser les recommandations, orientations, prêches et fatwas de hauts responsables de l’État. Le principal but était de vérifier l’existence (ou non) d’une stratégie étatique, visant à utiliser la période du Hajj à des fins politiques et dogmatiques qui attisent la haine et contribuent à la radicalisation des pèlerins étrangers.

Source historique d’endoctrinement et de fanatisme

Le Hajj a été perçu pour la première fois comme une menace en Europe, lorsque les consuls, français et britannique, furent assassinés à Djeddah, en 1859, une année seulement après les massacres de chrétiens dans la même ville. Les deux puissances coloniales de l’époque avaient alors constaté une montée du fanatisme religieux et l’augmentation du nombre de pèlerins, passant de 60 à 120 mille en à peine deux ans ! Le vice-consul français Sabatier notait alors que le Hajj avait été accompli "avec une piété aussi fervente et aussi ardente qu’aux premières années de l’islamisme" et La Mecque était alors décrite comme "le foyer du plus pur fanatisme". (2)

Un fanatisme amorcé dès le début du 18e siècle avec l’émergence d’une pensée islamique violente, portée par plusieurs cheikhs, ayant vécu au Hedjaz de l’époque et amplifié par les nombreuses campagnes de colonisations du 19e siècle. Le prédicateur Muhammad Ibn Abd Al-Wahhab (1703-1792) qui prônait un retour à l’Islam des origines, du Tawhid (unicité), du Takfir et du jihad, fut le plus marquant de tous. Sa vision de l’Islam permettrait, affirmait-il, de fonder un califat pouvant se substituer au pouvoir des Ottomans de l’époque, jugés hérétiques. Inspiré de la pensée d’Ibn Taymiyya (1263-1326), le wahhabisme connaîtra une première épopée meurtrière après que son fondateur s’allia, en 1744, à Muhammad Ibn Saoud, souverain du Nadjd et ancêtre de la famille au pouvoir actuel. 

…et du Djihadime moderne

C’est l’apparition de l’État moderne saoudien, en 1932, qui va permettre l’essor définitif du wahhabisme. Une doctrine qui prendra en otage l’ensemble de la péninsule Arabique et transformera les territoires sacrés de l’Islam en de vulgaires terrains de jeux politico-religieux. La pensée djihadiste du salafisme passera progressivement d’une simple idée latente sous la domination anglaise, à une idéologie à tendance propagandiste, pleinement assumée par le nouvel état saoudien. Le pays va totalement s’investir dans la "Dawa" pour des raisons idéologiques, mais aussi politiques et économiques. La Mecque sera par ce fait, le berceau des mouvements islamistes radicaux du début du 20e siècle. C’est ainsi que la monarchie wahhabite engendrera, puis soutiendra financièrement et militairement des mouvements anarchistes, tels que les frères musulmans de l’Égypte ou les mouvements séparatistes islamistes en Inde.

Les membres de la confrérie égyptienne, emmené par leur chef Hassan Al Banna, vont utiliser la période du Hajj pour se développer à l’abri des regards des autorités égyptiennes et appeler au soulèvement de la "Oumma Islamya" (nation islamique). Depuis 1936, date de leur premier voyage, les frères musulmans vont parfaire leurs liens avec la famille royale saoudienne comme en témoignent les rencontres de 1936, 1945, 1946 puis de 1948 (3). Le Hajj a été l’occasion pour mettre en place et parfaire des stratégies de conquêtes des terres de l’islam et de la Palestine. Lors d’une rencontre avec la famille royale en 1948, l’idée d’une guérilla urbaine en plein cœur d’Israël, fut lancée par Al Banna, ce qui avait suscité l’enthousiasme et l’approbation immédiats du souverain saoudien de l’époque. L’idée du djihadisme telle que nous la connaissons venait de prendre corps.

La pensée djihadiste wahhabite, qui venait de faire sa mue terroriste, ne tardera pas à passer à l’action armée à partir de 1948 en Israël, en Égypte et en Inde. Elle fera progressivement des adeptes à travers le monde dit islamique, voulant s’imposer comme l’alternative aux régimes corrompus en place. L’un de ses vecteurs sera sans conteste le pèlerinage Mecquois. Elle sera propulsée sur fond de crise identitaire postcoloniale, par l’accroissement exponentiel du nombre de pèlerins (passant de 20.000 en 1932 à 4 millions en 2013), l’institutionnalisation de l’activité propagandiste et une rente pétrolière saoudienne presque infinie.

Appareil et stratégie propagandistes institutionnels 

Au fil des ans et à coups de milliards de dollars, l’Arabie saoudite va se doter de structures destinées entre autres à répandre l’islam rigoriste wahhabite. Une stratégie qui passe également par le développement des infrastructures telles que les ports, aéroports, hôtels et par l’augmentation des capacités d’accueil des lieux de culte (4). Des investissements aux multiples bénéfices :

  • Économiques avec des rentes avoisinant les 40 milliards d’euros chaque année (37 milliards d’euros en 2015) (5)

  • Politique et social, assurant la pérennité du régime de la famille royale Al Saoud,

  • Dogmatique, en profitant d’une affluence exceptionnelle pour propager les fondements du salafisme djihadiste.

Le plan a été savamment mis en place, et soigneusement pensé dans les institutions officielles de l’État. Sous l’impulsion de ses souverains, l’Arabie Saoudite va finir par se doter d’un puissant appareil institutionnel dédié exclusivement au prosélytisme. Un appareil dont la verticalité de l’architecture permettrait à la famille royale, de le contrôler efficacement.

Sous la responsabilité du "Ministère des Affaires religieuses des Waqf et de la Prédication" des "Commissions" coordonnent le travail de "Bureaux de la prédication " qui ciblent à leur tour les pèlerins présents sur les terres du royaume (6). Depuis leur arrivée, les millions de visiteurs vont être soumis à une sorte de "mixture" d’approches et de prêches subversifs, distillée par un personnel spécialement formé pour l’événement. Une formation qui lui permet de répondre aux questionnements sur les rites du pèlerinage mais surtout sur les préceptes de l’islam salafiste rigoriste. La "stratégie" s’appuie également sur de multiples supports " pédagogiques" tels que des livres Islamiques, CD de prêches de célèbres prédicateurs saoudiens, Mushaf, guides du pèlerin…etc. 

Ces bureaux ont été "cogités" et ordonnés par les Oulémas salafistes du régime qui ont défini l’arborescence du système, ses objectifs et méthodes. Ces recommandations stratégiques se sont traduites sur le terrain par un accroissement perpétuel du nombre de bureaux de prédications et des effectifs activant sur les terrains. En 2012, on recensait 211 bureaux étatiques (7) répartis sur l’ensemble du territoire saoudien, avec une densification dans les lieux du pèlerinage et de regroupement des pèlerins. D’énormes moyens leurs sont attribués afin de toucher le maximum de visiteurs et en faire, comme le préconisait le prédicateur Ibn Baz, de "véritables ambassadeurs de l’islam wahhabite"(8). Ces Bureaux emploieraient des milliers de personnes (40.000 selon les estimations ministérielles) très actives (salariées et bénévoles), formées exclusivement au travail de l’endoctrinement.

Que recommandent les officiels Saoudiens?

Dans son manifeste de 1995 intitulé "Rôle des pays islamiques dans la prédication : le modèle saoudien" (9), l’ancien ministre du culte saoudien et actuel secrétaire général de " l’Organisation Islamique Mondiale", Abdullah Ibn Al Muhcin Al Turki, écrivait fièrement ceci : "l’investissement de l’État saoudien dans les opérations de la prédication est total, il les organise de la meilleure manière (…) cela est visible dans toutes les institutions étatiques (…) le serviteur des Lieux saints (le Roi), insiste sur le rôle propagandiste de l’état, qui se trouve être sa plus grande mission". Plus loin, il vantait le rôle de l’État dans la réalisation "de la plus grande imprimerie du monde islamique (le complexe du Roi Fahd pour l’impression du saint Mushaf), qui permet l’impression, la distribution et la traduction du Coran et des autres livres de la sunna".

L’ancien ministre, admet que "depuis l’inauguration de l’imprimerie, en 1984, plus de 110 millions d’exemplaires du Coran ont été distribués aux Hadjis au retour dans leurs pays, avec des versions traduites". Il confessait par ailleurs que le royaume avait "tissé un réseau de bureaux internes pour la prédication, mais aussi à l’extérieur du pays (...) L’État œuvre pour la diffusion du vrai Islam, en collaboration avec des musulmans de l’étranger à travers leurs associations, centres, Mosquées, écoles et universités, dans lesquels activent plus de 2000 prédicateurs affiliés au "Ministère des Affaires Religieuses des Waqf et de la Prédication"" ! Dans un entretien accordé au journal saoudien "Al Ryad" (10), Abdullah Ibn Al Muhcen Al Turki, soutenait que "plus de 15 millions d’exemplaires de livres de Coran et de la tradition wahhabite et un million de CD-Rom, ont été distribués aux Hadjis, en 2012"

Tawfiq Bin Abdul Aziz Al Sdairi, actuel Vice-ministre saoudien des affaires religieuses, (ex-directeur général des organisations islamiques mondiales) et auteur d’un livre intitulé : "Problèmes de la prédication dans les sociétés européennes à minorités musulmanes : Méthodes d’intervention", écrivait sur son site officiel en 2015 (11) que "la stratégie propagandiste de l’Arabie saoudite durant le Hajj se réalise en deux phases : l’arrivée et le départ des pèlerins (…) on a ordonné cette année, l’augmentation de nombre de prédicateurs polyglottes et de bureaux de prédications, afin de pouvoir répondre à la demande grandissante des Hadjis (…) on a également placé nos hommes et nos structures, à La Mecque, Médine, dans les lieux sacrés, les ports, aéroports…etc. "fait partie de la stratégie du royaume, la diffusion des préceptes du l’islam authentique en 32 langues à travers les supports sonores, visuels et écrits"". Des conférences, des prêches et des Dourouss (Cours religieux) ont également été tenus. En 2014, il admet dans un entretien accordé au journal saoudien Okaz (12), "la mobilisation de 1000 prédicateurs et traducteurs chevronnés choisi pour leurs connaissances et leur célébrité sur la toile". Ces prédicateurs se sont attelés durant la période du Hajj à diffuser dans les mosquées, et tous les lieux de présence des Hadjis un message salafiste pur. Un service téléphonique non-stop était assuré et se poursuivait même à "l’extérieur et à longueur d’année en plusieurs langues pour garder le contact avec les fidèles de l’étranger."

L’actuel Grand Mufti et Ministre du culte de l’Arabie saoudite Cheikh Salah Al Abd El Aziz, descendant d’Ibn Wahhab et auteur d’un manifeste (sous forme de recueil de prêches) intitulé "l’hostilité des impies envers les musulmans" (13), n’est pas du reste. Il demande dans une Fatwa, sur son site personnel, aux imams et aux Saoudiens en général, de faire la "Dawa" n’importe où (autobus, taxis, lieux de culte, chambres d’hôtel, tentes des hadjis…etc.). Il donne cependant les techniques pour que l’interlocuteur soit réceptif. Il préconise une approche souple de la patience, lors de l’enseignement des préceptes de l’islam wahhabite. Il explique aussi que l’État "mobilisait chaque année des milliers de prédicateurs et des étudiants issus des universités des sciences islamiques, dans les lieux saints durant le Hajj". Il ordonne également la distribution aux pèlerins, de supports "pédagogiques" tels que les livres de la vraie sunna (les actes et paroles du prophète) et du Coran.

Djihadisme, haine du juif et de l’occident au menu des pèlerins !

Le "Guide du pèlerin et du visiteur de la mosquée du Prophète" (14) produit (en plusieurs langues) et distribué par le "Ministère des Affaires Islamiques, des Wqaf, de la Dawa et de la Prédication", fait l’apologie de l’islam salafiste. Un livret édité par la "Commission Permanente chargée des Recherches Islamiques et des Fatwas" présidée à l’époque de son édition par le Cheikh Muhammad Ibn Calih Al-Outhaimine. Décédé en 2001, ce prédicateur et disciple du salafiste djihadiste Ibn Baz, a été l’imam de la mosquée de La Mecque pendant 30 ans. Dans ce guide, que les commissions de la prédication du Hajj remettent avec d’autres outils "pédagogiques" aux pèlerins, on trouve dans le second chapitre, des textes prosélytes et violents. Ces textes appellent explicitement à la désobéissance et à la révolte contre toutes les lois dites humaines, et contre les principes des droits de l’homme et de la démocratie. Il énumère entre a utres les violations des préceptes de l’Islam à éviter et met l’emphase sur la nécessité d’appliquer les lois divines y compris les châtiments corporels :

"Celui qui croit que les directives des autres sont plus justes et plus complètes que celles du Prophète ou que le jugement d’autrui est meilleur que celui du Prophète (…) Tous ceux-là sont des mécréants ; et parmi eux il y a par exemple :

  • ceux qui croient que les régimes et les législations établies par les hommes sont mieux que la législation (Charria) de l’Islam ; ou que le régime islamique est incompatible et ne convient pas au 20e siècle ; ou que l’Islam soit la cause de l’arriération et du sous-dévelop­pement des musulmans; ou que l’Islam n’est que la relation entre l’être humain et Son Créateur, et qu’elle ne doit pas intervenir dans les autres domaines de la vie.

  • ceux qui disent que l’application de la législation islamique concernant les peines légales telles l’amputation de la main du voleur ou la lapidation de l’ad­ultère mariée, n’est pas conforme aux mœurs actuels modernes.

  •  ceux qui croient qu’il est possible d’appliquer à la place de celle d’Allah, une législation établie par les hommes, afin de régler les différends, pour imposer des peines ou autres"

"Quiconque autorise ce qu’Allah interdit, alors que c’est spécifié dans les Textes Divins, tel que l’adultère, les boissons alcoolisées, l’usure et le jugement selon des lois autres que celles qu’Allah nous a imposées"

"L’alliance faite avec les polyt­héistes (Les chrétiens) et leur appui contre les musul­mans"

"Quiconque croit que certaines personnes peuvent délibérément délais­ser la Charia de Muhammad"

Voici un exemple de prêche (15) que diffusaient les autorités saoudiennes aux pèlerins durant la période du Hajj de 2014 : "l’inéluctable triomphe de l’islam", par le Cheikh Abdul Majeed bin Abdul Aziz, Imam de la vieille mosquée de La Mecque. Ce prêche est un mélange explosif d’un discours victimaire et d’une promesse divine triomphaliste : "Les musulmans souffrent à cause de la répression et de la persécution des autres peuples dans le monde (…) pour ceux qui douteraient du triomphe de l’islam, je cite ici quelques versets : "ils veulent éteindre la lumière d’Allah avec leurs bouches, mais Allah la fera jaillir, malgré les mécréants""(Es-Saf :8 ). Et dit aussi : "On a donné notre parole à nos messagers, qu’ils seront les vainqueurs et que nos soldats triompheront" (Es-Safat :170-172). Plus loin, le prêche s’endurcit, et devient un réquisitoire à l’encontre des "mécréants". Il annonce des complots de ceux-ci contre l’islam, les accusant d’être des ennemis de dieux. Quant aux juifs, une prophétie leur prédit une disparition certaine, sous le glaive des musulmans ! Le prédicateur ne perd cependant pas de vue l’objectif de faire l’apologie de la doctrine wahhabite, la seule qui permette le salut, selon ses dires. L’imam termine en rappelant que "les gens doivent cependant travailler, et donner leur vie, pour faire triompher l’islam, et ce malgré la promesse divine". Des incitations au djihad en plein cœur La Mecque, et c’est malheureusement loin d’être une exception !

Abdul Rahman Essudaiss, actuel Imam de la mosquée de La Mecque prononce à chaque occasion des discours haineux à l’encontre des Juifs, impies et croisés pendant les prières au Hajj. Des prêches retransmis en direct sur de nombreuses chaînes TV saoudiennes officielles. De longues incantations (Qounout) sous forme de discours, où il implore Dieu devant une foule en transe, pour dit-il "détruire les Juifs, en réponse à leurs actes barbares, et anéantir les mécréants, les Occidentaux et tous les ennemis de l’islam." (15)

Des politiques et des hommes :

À la lumière de ces enseignements on se rend bien compte, qu’aucune occasion n’est de trop aux yeux du régime saoudien. Tout est à prendre, puisque tout est permis. Il ne refuse pas les offrandes. L’instauration d’un fanatisme religieux institutionnel à La Mecque, n’est qu’un fragment (parmi tant d’autres), de la grande fresque hégémonique de la pensée Wahhabite. Elle n’est que le prolongement naturel d’une longue tradition prosélyte saoudienne.

Ce qui est étonnant, est de constater la passivité (complice ?), dont font preuve nos gouvernements face à de tels agissements fielleux, allant jusqu’à nier l’existence même de telles manœuvres dans ce coin de la péninsule Arabique.

Le 18 novembre 2015, Laurent Fabius, au nom des intérêts de la France (un contrat de 12 milliards de dollars avait été signé cinq mois plutôt avec la partie Saoudienne)(17), s’était empressé à l’hémicycle (18), (cinq jours seulement après les attentats de paris), de disculper "nos amis" Saoudiens de toutes implications ou responsabilités !

Aucun intérêt, de quelque nature qu’il soit, ne devrait justifier qu’un état en guerre comme la France, refuse de désigner les sources du mal, les tarir et les endiguer avant qu’elles ne déferlent puissantes et pernicieuses. À chaque occasion, des "fatwas à fragmentations" en provenance d’Arabie Saoudite, s’abattent sur l’Occident (dans l’indifférence générale), déchiquetant aveuglément pays et sociétés. Cette "usine à décrets religieux" se retrouve libre de polluer par une idéologie haineuse, un terrain international vague, concédé à cause de calculs politiciens affreusement myopes et voraces. Ce pays où l’on bafoue les droits de la personne comme on exécute des ablutions devrait comprendre, qu’on ne peut continuer d’attiser la haine et produire de l’extrémisme sans subir de conséquences.

________________

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Hajj#cite_note-ima_P156-167-28
(2) Le pèlerinage à La Mecque à l’époque coloniale (v. 1866-1940) : France – Grande-Bretagne– Italie, Jérôme Grévy, P81
(3) http://www.ikhwanwiki.com/index.php?title=%D8%A7%D9%84%D8%A5%D9%85%D8%A7%D9%85_%D8%A7%D9%84%D8%A8%D9%86%D8%A7_%D9%88%D8%B1%D8%AD%D9%84%D8%A7%D8%AA_%D8%A7%D9%84%D8%A5%D8%AE%D9%88%D8%A7%D9%86_%D9%84%D9%84%D8%AD%D8%AC
https://docs.google.com/viewerng/viewer?url=http://www.cdsi.gov.sa/sites/default/files/ar-plgrms16-33_0_1.xls
(4) https://peuplesmonde.net/2014/10/30/le-hadj-un-business-porteur/
(6) http://www.moia.gov.sa/Menu/SysAndRegulations/Cooperative_office.pdf
(7) http://www.senaiah.com/container.php?fun=office
(8) http://www.binbaz.org.sa/article/283
(9) https://d1.islamhouse.com/data/ar/ih_books/single/ar_mswlit_aldol_about_dawh_and_saudih_namozg.doc
(10) http://www.alriyadh.com/388593
(11) http://www.alriyadh.com/976631
(12) http://www.okaz.com.sa/new/mobile/20140830/Con20140830720366.htm
(13) http://aloloom.net/vb/showthread.php?t=2333
(14) https://islamhouse.com/ar/books/2229/
(15) http://www.alukah.net/sharia/0/57669/
(16) https://www.youtube.com/watch?v=AUMRGtpITaY
(17) http://www.lemonde.fr/arabie-saoudite/article/2015/06/24/la-france-signe-12-milliards-de-dollars-de-contrats-avec-l-arabie-saoudite_4660900_1668306.html
(18) http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/video/2015/11/19/aucune-de-complaisance-pour-ceux-qui-financent-le-terrorisme-annonce-laurent-fabius_4812991_4809495.html

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