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Le rouleau compresseur de la dette 
affole l’économie mondiale
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EDITORIAL

Trois ans après la crise des subprimes qui a failli emporter le système financier mondial, un autre séisme se prépare, qui place le vieux continent en première ligne.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Alors que la construction européenne supposait  une solidarité de plus en plus étroite entre ses membres, par un destin tragique, les relations sont en train de se distendre sous les coups de boutoir que lui portent les marchés. La course aux déficits et à l’endettement a pris le pas sur le retour à la croissance espérée à la suite des mesures prises pour relancer l’économie mondiale. Aujourd’hui, la cohésion de l’Europe vacille avec des risques d’éclatement tandis que se profile la menace de fermeture de certaines frontières annonciatrice d’une récession.

Certes, l’Europe s’est bâtie à travers les crises, mais celle-ci est plus redoutable que les précédentes, car un des plus anciens dogmes de la théorie économique est aujourd’hui battu en brèche : celui qui affirmait qu’un Etat ne pouvait faire faillite. Pendant des siècles, on a considéré que c’était un des signes essentiels de la souveraineté, un rempart intangible contre la propagation des risques. A l’abri de cette ancienne certitude les nations ne s’inquiétaient pas outre mesure de laisser monter les déficits. La France en est un bon exemple : depuis 1974, l’équilibre budgétaire n’a jamais été assuré. Cette nonchalance trompeuse, partagée par la plupart des grands pays, a conduit les gouvernements à  prendre en charge le fardeau laissé par la crise de 2008, en venant en aide aux banques et aux entreprises. Le système financier a pu être sauvé en apparence, alors que les dirigeants ne se rendaient pas compte que la mondialisation avait peu à peu affaibli les structures  traditionnelles, en transférant  le pouvoir vers les marchés, les fameuses agences de notations indépendantes, ou en conférant sous la pression des faits aux banques centrales des responsabilités qui  dépassaient leurs prérogatives, mais étaient rendues inévitables en raison  des guerres picrocholines auxquelles se livrent  les dirigeants politiques soucieux de conserver leurs attributs nationaux, avec des marges de manœuvre proches du néant.

Plus que le défaut de paiement, c’est l’absence de leadership qui est destructeur en Europe et réveille partout la  peur et la méfiance. La Grèce est insolvable, alors qu’elle aurait pu honorer ses échéances si les capitaux privés n’avaient pas pris depuis des mois le chemin de la Suisse.

Chaque  convulsion nouvelle des marchés génère des mesures à court terme pour retarder les décisions indispensables, en faisant monter un peu plus les périls. Pour retrouver la confiance, la solution ne peut intervenir que par une mutualisation de la dette au niveau de l’Europe. Cela impliquerait que les responsables politiques des Etats lui remettent une partie des pouvoirs qu’ils n’exercent déjà plus qu’en apparence alors que la construction européenne est au bord du gouffre.

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