De quel diagnostic idéologique et psychologique la multiplication des alertes à la bombe en France est-elle le symptôme ?<!-- --> | Atlantico.fr
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La Galerie des Glaces du Château de Versailles.
La Galerie des Glaces du Château de Versailles.
©Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Plusieurs profils

Le château de Versailles évacué pour la quatrième fois cette semaine suite à une alerte à la bombe. D'autres lieux ont également été évacués.

Michel Maffesoli

Michel Maffesoli

Michel Maffesoli est membre de l’Institut universitaire de France, Professeur Émérite à la Sorbonne. Il a  publié en janvier 2023 deux livres intitulés "Le temps des peurs" et "Logique de l'assentiment" (Editions du Cerf). Il est également l'auteur de livres encore "Écosophie" (Ed du Cerf, 2017), "Êtres postmoderne" ( Ed du Cerf 2018), "La nostalgie du sacré" ( Ed du Cerf, 2020).

 

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Mario Speranza

Mario Speranza

Mario Speranza est :

- Professeur de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent à Université de Paris Saclay – Versailles

- Président du Conseil Scientifique de la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent.

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Atlantico : Le château de Versailles évacué pour la quatrième fois cette semaine suite à une alerte à la bombe. Quel profil peut-on faire de ces gens qui font ces canulars ? Ce sont des gens qui sans s'en rendre compte bascule en faveur de l'idéologie islamiste ou ce sont juste des "guignols" comme les a qualifiés Eric Dupont-Moretti ?

Mario Speranza : J’aurais tendance à penser qu’il y a plusieurs profils derrière des alertes à la bombe qui obligent à évacuer des lieux publics. Je ne sais pas si ce phénomène concerne uniquement les adolescents ou jeunes adultes. Si je limite ma réflexion à ces jeunes je pense qu’il y plusieurs cas de figures :

  • Certains jeunes peuvent adopter des comportements immatures sans se rendre compte de la gravité de la situation, surtout s’ils sont en groupe. Ces types de comportement traduisent juste une faible capacité à réfléchir de manière complexe et à anticiper les conséquences des actions. Dans certains cas, il peut s’agir d’une manière de gérer leur propre inquiétude en renversant la situation en faisant vivre aux autres leur propre peur. Ce n’est pas très différent de quand on rigole de manière inadaptée dans une situation dans laquelle on est censés être sérieux. 
  • Pour d’autres, ces comportements peuvent être davantage en lien avec une certaine excitation, elle aussi plutôt adolescente, de voir comment leurs gestes peuvent mettre en difficulté les adultes. Il s’agit de comportement de provocation ou de défi de l’autorité qui ne sont pas forcément en lien avec des questions de radicalisation ou d’islamisme. Ils expriment peut-être davantage une opposition ou une colère vis-à-vis du monde adulte. Dans ces cas, il est possible que ces jeunes soient influencés par des idées sans trop de nuances qui circulent autour d’eux (dans les médias ou les réseaux sociaux) avec une faible capacité critique. Certains peuvent penser agir de cette manière en soutien à une position « politique » en lien avec les événements en Israël et en Palestine, par exemple l’idée que la presse ou l’Etat abordent de manière partielle la guerre au Proche-Orient.
  • Je n’ai pas de données spécifiques, mais j’aurais tendance à penser que rares sont les jeunes pris dans une radicalisation islamique qui adoptent ces comportements d’alerte à la bombe. 

Michel Maffesoli : Faire des canulars, des « blagues », raconter des « craques » a toujours existé. Parfois il s’agit d’une pratique ritualisée, ainsi du 1er avril, d’autres fois d’un « chahut » par lequel les élèves meublent leur ennui, d’autres fois encore il s’agit, comme en l’occurrence de « blagues de mauvais goût », tant elles mettent mal à l’aise face au drame vécu à Arras. 

Les blagues ont souvent un développement viral, comme les modes vestimentaires, les distractions et autres jeux. Il y a de ceci dans ces multiples alertes à la bombe dans des lieux publics. 

Le choix du château de Versailles évoque l’idée des nombreuses classes traînées là par leurs professeurs, mais aussi les diverses mises en scène par le président recevant le roi Charles ou autres grands de ce monde. 

Il ne me semble donc pas qu’il faille voir dans cette épidémie de gestes d’un goût douteux une montée de l’islamisme. Peut-être certains de ces lanceurs de fausses alertes sont-ils contaminés par un discours islamiste anti-sioniste, mais il ne me semble pas que des islamistes prêts à mourir pour la guerre sainte « s’amuseraient » à de telles falsifications du terrorisme. 

Il y a aussi chez certains jeunes, ceux qui rigolent ou font des blagues stupides quand on évoque l’assassinat de Dominique Bernard ou de Samuel Paty, de la gêne, parce qu’ils ne savent pas quelle contenance adopter devant de tels faits et devant les cérémonies par lesquelles les adultes tentent de prendre de la distance par rapport à l’émotion. Cela ne signifie pas ou en tout cas pas forcément qu’ils applaudissent à cet assassinat ou même qu’ils se sentent prêts à en perpétrer d’autres. 

Il serait bon en tout cas que les adultes n’ajoutent pas la peur hystérique à la grande tristesse qu’a provoqué ce crime. Et dès lors  ne considèrent pas que faire une alerte à la bombe et poser une bombe serait du même ordre. 

Je pense qu’il faut bien sûr sévir au cas où on trouve les coupables, car ils ont perturbé un lieu public et sans doute inquiété beaucoup de personnes. Mais il me semble contre-productif de traiter ces jeunes « idiots » comme de la graine de terroristes. Au risque de les pousser sinon à adopter « pour de vrai » un rôle qu’ils n’étaient prêts qu’à jouer. 

Il me semble que ces « blagues » devraient être punies d’une bonne punition pour potaches : plusieurs jours de colles, avec beaucoup de devoirs à faire !  

C'est du radicalisme ou du mimétisme ? ou un petit peu des deux ? 

Michel Maffesoli : Radicalisme ou mimétisme ? les deux bien sûr, car dans les histoires humaines les situations sont rarement blanche ou noire, vraie ou fausse, triste ou drôle etc. Les rapports entre humains, ce qui fait société est constitué d’un entrelacs de causes diverses. 

Le radicalisme quoiqu’il en soit est une forme de mimétisme. Le terroriste est rarement « un loup solitaire ». Celui-ci serait plutôt le tueur ou le violeur en série. 

Le dit radicalisé a toujours fait allégeance à une communauté, qu’il s’agisse d’une communauté de fidèles dans une mosquée, d’une communauté virtuelle, relayant l’appel à la guerre sainte, d’une bande de jeunes délinquants ayant trouvé dans le discours islamiste l’assouvissement à leurs frustrations et leurs haines. Le comportement du radicalisé est toujours de l’ordre du mimétisme, il s’identifie au groupe, il s’identifie souvent à son chef. 

Ce besoin communautaire, d’une forme de solidarité communautaire est répandu dans tous les milieux. Anciens de diverses grandes écoles, clubs divers et variés, goûts et passions partagés, l’idéal communautaire est de plus en plus prégnant. Ne  nous étonnons donc pas que nos jeunes « sautent » sur les occurrences communautaires les plus attirantes. 

Mais de la même façon que nombre de jeunes jouent à divers « jeux de rôles », il est possible que nombre de ces lanceurs de bombes fictives jouent un rôle, sans trop penser aux peurs, aux dérangements et même aux coûts qu’ils occasionnent. 

D’une certaine manière, ceux qui alertent sans mettre de « vraies bombes » désamorcent peut-être ainsi leur propre violence. Ce pourrait être une manière d’homéopathiser cette violence. Alors le mimétismes des lanceurs de bombes en papier serait un ersatz de radicalisme. 

Le ministère de l'intérieur a annoncé que plus de 18 jeunes ont été interpellés dans ces alertes à la bombe fictives. Cependant, d'après le ministère, plus de 1000 mineurs seraient radicalisés dans le pays. Quel est le profil d'un jeune radicalisé? Peut-on le reconnaître? Faut-il s’en inquiéter ?

Mario Speranza : Je pense qu’il y a un risque de rapprocher ces alertes à la bombe à des comportements en lien avec la radicalisation islamique (voire réponses à la première question). De mon point de vue ces comportements reflètent davantage des postures immatures ou de colère non spécifique. En ce qui concerne le nombre de jeunes radicalisés évoqués par le ministère (1000), je ne sais pas comment ces chiffres ont été identifiés. Probablement via les signalements qui remontent à la préfecture par les différents systèmes de veille et les consultations spécialisées et les expertises judiciaires. Là aussi, je pense qu’il y a des profils très différents. Dans l’une des rares études françaises conduites sur ce sujet, trois types de profils émergent chez les jeunes radicalisés. La première, la plus rare, s’inscrit dans le cadre d’une décompensation psychiatrique. La deuxième concernedes jeunes qui présentent une certaine fragilité identitaire et qui recherchent, sur les réseaux sociaux et dans le discours radicalisé, une manière de se construire une identité valorisée avec le risque de perdre leurs repères. Ces situations sont les plus sensible aux interventions éducatives et psychologiques. La dernière enfin, est plus fréquemment associée à une radicalisation violente assumée, s’inscrit dans un terreau de proximité ou de quartier avec des individus, particulièrement perméables à l’emprise extérieure, souvent déjà inscrits dans une radicalité religieuse depuis plus longtemps.

Michel Maffesoli : Je ne suis pas un sociologue quantitativiste, c’est-à-dire que je n’observe pas le réel au travers des chiffres. Mais malgré tout il me semble aberrant de rapporter 18 cas de lanceurs de bombes fictives aux 1000 cas de mineurs radicalisés. Les deux chiffres étant d’ailleurs assez bas. 

18 jeunes interpelés, c’est assez peu, sans doute parce que beaucoup n’ont pas été attrapés et 1000 mineurs radicalisés, c’est si l’on prend les 16 – 18 ans, moins de 0,005%. Sachons raison garder, il n’y a pas 1000 mineurs radicalisés à la porte des écoles. Le terme radicalisé est un un peu un mot valise, un fourre-tout dans lequel on amalgame celui qui a des intentions d’actes terroristes pour satisfaire à une idéologie islamiste et celui qui affirme obéir aux lois de sa religion (alimentaires, vestimentaires, liturgiques). 

Quoiqu’il en soit, 1000 mineurs sont donc à suivre. On a en France des outils pour ce faire, ne serait-ce que ceux de la protection de l’enfance (150 000 enfants suivis ou même placés) ou de la Justice des mineurs. Services qui ont une fonction et des méthodes d’accompagnement visant à suppléer aux carences éducatives familiales notamment.

On devrait pouvoir mettre en place des programmes éducatifs et notamment un enseignement des religions et un apprentissage des comportements solidaires concrets et efficace. 

Mais on aurait tort de déclarer encore et encore une guerre, de vouloir éliminer ces radicalisés, les chasser ou les emprisonner à vie etc. Il vaudrait mieux réfléchir à ce que cherchent ces jeunes qui admirent les terroristes, les imitent plus ou moins (en l’occurrence plutôt moins quand ils se contentent de « fausses bombes ».

Sont-ils à la recherche de « sensations fortes » comme dans une sorte « d’Escape game » ou de jeux de rôles comme les Cosplay ? 

Cherchent-ils à s’affirmer comme des héros, des mâles dans une époque où l’on cherche à gommer les identités sexuelles ? 

Cherchent-ils à assouvir une passion du sacré, à appartenir à une communauté de croyants, d’autant que souvent leur connaissance de la foi et de la théologie est nulle ? 

Cherchent-ils tout simplement à appartenir à une communauté, un clan, un groupe ? à être ensemble, en riant ensemble de la bonne (très mauvaise) blague faite aux touristes de Versailles ou aux élèves du lycée ? 

La déradicalisation ne peut sûrement pas se contenter des beaux discours rationnels et un peu pompeux sur « les lois de la république ». Elle doit comprendre ce qui anime les jeunes se radicalisant et réfléchir avec eux à des formes de solidarité et d’expression communautaire qui puissent assouvir leur besoin d’appartenance.  

Quelle(s) sensibilité(s) les jeunes ont-ils face aux discours radicaux ? Dans le contexte que nous connaissons depuis 10 jours avec la guerre du Hamas contre Israël, sont-ils plus perméables ? Qu'est-ce que vous observez ?

Mario Speranza : La sensibilité aux discours radicaux est probablement plus forte chez des jeunes qui ont des identités fragiles ou qui sont habités par un sentiment d’injustice en lien avec leur contexte social ou leur histoire personnelle. La colère qu’ils ressentent peut-être orientée vers une forme de radicalisation qui donne du sens à leur vécu. C’est souvent sur ce sentiment d’injustice que les manipulateurs s’appuient pour embrigader les jeunes et les engager dans une action qui est présentée comme une juste réparation des torts subis ou observés. La dimension religieuse est souvent un cadre qui resonne avec la dimension identitaire (et les origines culturelles). Le contexte de la guerre du Hamas contre Israël est sans doute un facteur qui peut amplifier ces mouvements. Mais il est important de signaler qu’il existe toute une gamme de comportements qui vont de la simple sympathie, à des idées sans ou avec engagements sectaires ou violents, avec un degré variable dans l’intentionnalité et les passages à l’acte. L’environnement familial et/ou éducatif autour de ces jeunes participe à moduler ces différents comportements.

Quels sont les signes lorsqu'un jeune se radicalise ? A quel moment les parents doivent s'inquiéter ? 

Mario Speranza : Les phénomènes de radicalisation correspondent à des comportements polarisés dans lesquels le jeune perd progressivement sa capacité à accepter des perspectives alternatives sur ce qu’il vit ou ressent. L’apparition d’intérêts envahissants pour des sujets politiques ou religieux nourris souvent d’une consommation massive de contenus en ligne ou de sites/forums amène le jeune à un changement parfois drastique de ses habitudes et comportements. Le jeune à tendance à s’isoler et à s’éloigner de plus en plus de ceux, amis ou personnes de la famille, qui ne partagent pas sa manière de voir les choses ou ses nouvelles croyances/idéologies. Il peut devenir de plus en plus intolérant et exprimer ses opinions religieuses extrêmes ou des propos politiques haineux de manière de plus en plus virulente. Il peut adopter des tenues vestimentaires qui reflètent ses nouvelles valeurs ou mettre en place des pratiques religieuses strictes ou extrêmes. La recherche de contact avec des individus radicalisés peut, dans cette phase, être la porte d’entrée vers une participation plus active à des manifestations ou à des actions violentes liées à la cause radicale.

Ces changements de comportement peuvent se manifester de manière progressive ou plus soudaine. Les parents se trouvent confrontés à un jeune qui peut adopter une posture de retrait mais avec une attitude de plus en plus inflexible, sans nuances. Le sentiment des parents est souvent de ne plus pouvoir communiquer avec le jeune. Tous ces différents signes doivent alerter les parents et les amener à demander de l’aide que ce soit sur un plan éducatif ou psychologique avec l’objectif d’éviter un enfermement dans le système polarisé de la radicalisation. 

Lors des obsèques de Dominique Bernard mercredi, une de ses collègues a fait part des observations du professeur assassiné. Il était marqué chez certains jeunes, je cite, "du manque de goût pour la culture, de l’ignorance. Et du manque d’attention en classe". Nos jeunes ne sont plus éduqués ? C'est le coeur du problème ou c'est plus profond ?  

Michel Maffesoli : La difficulté de nombreux enseignants du secondaire, et notamment des agrégés de lettres, d’histoire, de philosophie est le décalage entre leur savoir, ce qu’ils ont dû apprendre pour passer des concours très difficiles et très sélectifs et le niveau des élèves. Quand des élèves de troisième (fin de collège) ou même de lycée ne savent pas distinguer un verbe à l’infinitif et un verbe au participe passé (distinguer par le sens), quand seul un élève dans une classe sait à quel siècle appartient la Révolution française etc. on peut s’inquiéter du niveau de nos jeunes lycéens. N’oublions cependant pas qu’il y a 70 ans, seule 10% des enfants d’une classe d’âge allaient au lycée et bien moins encore à l’université. Mais ceux qui n'y allaient pas n’étaient pas ignares : ils savaient travailler le bois, le zinc, la cuisine, tailler des vêtements, pétrir et cuire le pain. Ou au moins ils savaient assez d’électricité, de plomberie et de jardinage pour n’avoir jamais à recourir à un artisan. Sans parler des connaissances que donnaient la fréquentation de la nature, l’agriculture etc. 

Aujourd’hui il est vrai que les enfants sont moins attentifs, ont un vocabulaire plus restreint et ne compensent pas leur manque de culture académique par des savoirs pratiques transmis par leurs pères. 

Le métier de professeur est difficile parce que les études y menant sont souvent très pointues, et que cette culture est totalement différente de celle des élèves. 

Mais on ne peut pas forcément incriminer les enfants de cette perte de niveau. 

Le livre plus que tout autre outil développe la capacité à penser, à imaginer, à formaliser ses émotions. Mais pour des raisons sans doute bassement économiques, les lycées n’ont plus de livres scolaires (autrefois souvent les seuls livres de la maison), mais des tablettes qui plus est de mauvaise qualité et des tonnes de « photocopies ». 

Et l’on voit bien que de plus en plus l’écran remplace le livre. 

Plus fondamentalement, le modèle de l’éducation nationale est sans doute à repenser. Le fossé qui se creuse de plus en plus entre la culture des professeurs et celle des élèves ne devrait pas mener à baisser toujours plus les exigences (ce qui ne fait que renforcer le malaise des enseignants), mais à nous interroger sur notre modèle de socialisation des jeunes générations et de transmission des savoirs, savoir académique, savoir-faire, savoir être. 

La majorité des élèves de Terminale n’atteindront jamais le niveau de leurs professeurs. Est-ce à dire qu’il faille baisser les bras et ne plus enseigner la belle littérature, la pensée philosophique, la réflexion historique ? Ou plutôt ne devrait-on pas diversifier les voies d’accès aux savoirs, en redonnant une vraie place aux apprentissages manuels et techniques, en développant non pas une parodie de philosophie et de culture telles qu’on les exige dans les fameux « grands oraux » ou pour entrer à Sciences-Po et autres écoles de commerce, mais une pensée fondée sur des textes, des écrits lus à fond (et non pas juste des fiches résumées). 

La formation des enfants et des jeunes avant l’époque moderne se faisait sur le modèle de l’initiation et pas de l’éducation. C’est-à-dire que le jeune était non pas tiré vers un modèle de l’adulte parfait (educare, c’est tirer vers) mais accompagné dans un chemin d’apprentissage et de vie, c’est l’initiation. Celle des compagnons notamment. 

C’est ce modèle de socialisation et de formation qu’il faut retrouver. Pour donner aux jeunes la soif, le plaisir d’apprendre, et ainsi promouvoir non pas une école qui ne fait que préparer aux examens et aux concours (Marc Bloch, dans Une étrange défaite), mais une école (des écoles) qui forme les jeunes à penser, à vivre ensemble, à explorer le monde infini des connaissances et des cultures passées et présentes. 

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