Covid-19 : même si le risque est faible pour les enfants, le virus est dans le top 10 des causes de mortalité chez les plus jeunes aux Etats-Unis<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Santé
Les enfants de plus de 12 ans peuvent désormais être vaccinés aux Etats-Unis.
Les enfants de plus de 12 ans peuvent désormais être vaccinés aux Etats-Unis.
©Jon Cherry / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

De la nécessité de vacciner les enfants

Les Etats-Unis ont approuvé l'utilisation du vaccin Pfizer pour vacciner les enfants à partir de 12 ans. Ceux de 2 à 11 ans pourraient suivre dans les prochains mois. Vacciner les enfants est en effet nécessaire pour atteindre une immunité collective globale.

Michaël Rochoy

Michaël Rochoy

Michaël Rochoy est médecin généraliste. Il s'intéresse particulièrement au Covid-19 chez les enfants. Il est membre du Collectif Du Côté de la Science et cofondateur du collectif Stop postillons.

Voir la bio »

Atlantico : L'agence sanitaire américaine a approuvé l'utilisation du vaccin Pfizer pour les enfants de 12 à 15 ans. Aux Etats-Unis, le Covid-19 est l'une des 10 principales causes de décès chez les enfants depuis le début de la pandémie. Pourquoi devient-il urgent de vacciner cette partie de la population ?

Michaël Rochoy : Il y a d'abord un bénéfice individuel. Les enfants font peu de formes graves mais ils peuvent en faire quand même. On trouve toujours des enfants en réanimation (plus de 6700 enfants ont été placés en réanimation en cumulé depuis le début de la crise selon Covid Tracker, ndlr). On sait qu'il y a des formes possibles de Covid longs chez l'enfant : un enfant qui perd le goût et l'odorat pendant des mois ou qui a des problèmes respiratoires en garde des séquelles. Même si c'est pas important en nombre de cas, ça reste des pathologies très invalidantes.

Ensuite, il y a le bénéfice collectif. Il y a un intérêt à vacciner les enfants d'autant que d'ici fin août, tous les adultes n'auront pas pu être vaccinés. Si le virus circule chez les enfants (14 millions de personnes en France), il y a toujours la possibilité d'avoir l'émergence d'un variant soumis à une très forte pression de sélection. Si on suppose qu'il y a cent variants qui apparaissent chez les enfants, peut-être que parmi eux il y en aura un qui échappera à l'immunité conféré par certains vaccins et donc pourra se répandre dans une population encore plus vaste intégrant des adultes vaccinées. Le risque d'un variant qui ferait recommencer à zéro la campagne vaccinale existe.

L'immunité collective souhaitée ne pourra se faire que si on atteint un certain pourcentage de population vaccinée, et ce pourcentage inclut toute la population y compris les mineurs.

À Lire Aussi

+ 5,7% de croissance en France pour 2021 : tout va très bien Madame la marquise ?

Autre avantage, si on vaccine les 16-18 ans avant la rentrée de septembre, on peut ouvrir les lycées sans se poser trop de problèmes sur les aménagements des cantines ou les protocoles stricts à mettre en place quand des cas sont déclarés dans une classe. Ça permet une scolarité plus sereine.

Quel calendrier d'action serait maintenant souhaitable ?

Il faut d'abord qu'il y ait les autorisations de mise sur le marché accordées au niveau européen et français. En France, on peut vacciner les 16-18 ans en contact avec des personnes immunodéprimées. Les 16-18 ans sont déjà potentiellement éligibles et je pense que quand on aura suffisamment de vaccins ils le seront. Les 12-15 ans devraient l'être aussi. C'est discuté au niveau de l'Agence européenne du médicament.

Aux Etats-Unis, Pfizer a prévu de demander en septembre une autorisation à la Food and Drug Administration pour administrer le vaccin aux enfants de 2 à 11 ans. Pour l'instant, ce n'est pas du tout à l'ordre du jour en France. Si on pouvait vacciner les 16-18 ans avant la rentrée de septembre, ce serait bien. Il faudrait ensuite penser à vacciner les collégiens (12-15 ans). Je pense en effet que c'est mieux de penser par établissement que de s'éparpiller. Ensuite, on pourra passer aux primaires selon les disponibilités de doses et les autorisations de mise sur le marché.  

À Lire Aussi

"Pandémies Des origines à la Covid-19" de Patrick Berche et Stanis Perez : paradoxe, ce livre, construit autour de milliers de morts, est cependant plaisant à lire

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !