Congrès (vraiment) virtuel : que déduire de l’indifférence générale autour de l’élection pour la présidence de l’UMP ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les militants sont appelés à se prononcer sur leur souhait d'un nouveau vote pour la présidence de l'UMP.
Les militants sont appelés à se prononcer sur leur souhait d'un nouveau vote pour la présidence de l'UMP.
©Reuters

Encéphalogramme plat

Six mois après la crise interne, les militants sont appelés à se prononcer sur leur souhait d'un nouveau vote pour la présidence de l'UMP. Mais cette élection, objet de toutes les convoitises médiatiques en novembre, n’intéresse aujourd’hui plus personne.

Francis Balle et André Bercoff

Francis Balle et André Bercoff

Francis Balle est professeur de science politique à l’université Paris-II Panthéon-Assas. Ancien membre du CSA, il dirige l’IREC (Institut de recherche et d’études sur la communication).

 

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), de Qui choisir (First editions, 2012) et plus récemment de Moi, Président (First editions, 2013)

 

Francis Balle est professeur de science politique à l’université Paris-II Panthéon-Assas. Ancien membre du CSA, il dirige l’IREC (Institut de recherche et d’études sur la communication). Il est professeur invité, depuis 1981, à l’université de Stanford (Californie). Il est l'auteur de Médias et Sociétés, 15 ème édition, (lextenso éditions, 2011).

 

 

 

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est notamment connu pour ses ouvrages publiés sous les pseudonymes Philippe de Commines et Caton. Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), de Qui choisir (First editions, 2012) et plus récemment de Moi, Président (First editions, 2013)

Francis Balle est professeur de science politique à l’université Paris-II Panthéon-Assas. Ancien membre du CSA, il dirige l’IREC (Institut de recherche et d’études sur la communication). Il est professeur invité, depuis 1981, à l’université de Stanford (Californie). Il est l'auteur de Médias et Sociétés, 15 ème édition, (lextenso éditions, 2011).

 

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est notamment connu pour ses ouvrages publiés sous les pseudonymes Philippe de Commines et Caton. Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), de Qui choisir (First editions, 2012) et plus récemment de Moi, Président (First editions, 2013)

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est notamment connu pour ses ouvrages publiés sous les pseudonymes Philippe de Commines et Caton. Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), de Qui choisir (First editions, 2012) et plus récemment de Moi, Président (First editions, 2013)
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Atlantico : Six mois après la crise interne, les militants sont appelés à se prononcer sur la tenue d'un nouveau vote pour la présidence de l'UMP. Cette élection, objet de toutes les convoitises médiatiques en novembre, n’intéresse aujourd’hui plus personne. Comment l’expliquez-vous ? Ce silence traduit-il un manque d’intérêt des militants de l’UMP, de l’opinion ou des médias eux-mêmes ?

Francis Balle : Le manque d'intérêt pour ce nouveau vote pour la présidence de l'UMP est avéré. Comment ne pas y voir l'effet conjoint des trois phénomènes que vos soulignez ? La démobilisation des militants de l'UMP, démoralisés tout à la fois par le souvenir de la crise interne de l'automne dernier, l'absence de propositions alternatives à la politique menée par le couple de l'exécutif et l'incapacité des quadras - Baroin, Le Maire, Chatel, Jacob, Vauquier, Pécresse - à constituer une relève et à départager les tenants du titre : Sarkozy, Copé, Fillon et Juppé.

Ensuite, l'opinion publique, que les affaires hypermédiatisées détournent de la politique, ce qui fait le lit du seul Front national, de l'Oise à Villeneuve sur Lot. Enfin, les médias eux-mêmes, devenus une caisse de résonance pour les ténors qui font de la surenchère sur les " affaires ", par crainte d'être dépassés ou pris de court par Médiapart.


André Bercoff :
La tragi-comédie feuilletonesque de novembre dernier, entre les egos Fillon et Copé, a fait suffisamment de dégâts pour que militants et dirigeants ne veuillent pas pousser le masochisme jusqu’au suicide collectif de type Temple solaire. Pour l’opinion publique et les médias, il y a incontestablement aujourd’hui d’autres chats à fouetter que les félins de l’UMP à leur ambition attachés. À partir du moment où Fillon accepte le statu quo, pourquoi serait-on plus royaliste que le candidat obstiné à la royauté de 2017 ?


L’intérêt des dirigeants UMP est-il de faire oublier ce nouveau vote ?  Pour autant, les médias ont-ils raison de faire l’impasse ?

Francis Balle : Oui, l'intérêt bien compris des dirigeants de l'UMP est de faire oublier ce nouveau vote, en même temps que l'épisode de la primaire précédente. Ils veulent passer à autre chose, convaincus dans le même temps, et sans doute à tort, qu'il est urgent d'attendre l'échéance des élections de 2014 avant d' élaborer un programme de gouvernement crédible et non-démagogique.

André Bercoff : Les dirigeants ont en effet tout intérêt à pousser la poussière sous le tapis, sauf à s’enfoncer encore plus profondément dans des bisbilles qui ne feraient la joie que de leurs adversaires de gauche comme de droite. Quant aux médias, il leur faut tout de même un peu de sang pour les réveiller. Encore une fois, l’actualité est assez riche pour ne pas avoir besoin de faire l’aumône à des querelles aussi fratricides qu’inutiles.

Au-delà du manque d’enjeux derrière ce nouveau vote, est-ce que de manière générale les journalistes se laissent trop dicter leur agenda médiatique par les hommes politiques eux-mêmes ?  

Francis Balle : L' agenda des journalistes et des politiques dépend de ce que les uns et les autres, dans une connivence à peine voilée, croient être les centres d'intérêt des gens, ce sur quoi ils demandent aux sondeurs professionnels de les interroger, à l'encontre souvent de ce que ceux-ci voudraient faire !

André Bercoff : Où l’on reparle de la  poule et de l’œuf. Les journalistes ne créent pas les affaires : ils les hument, et dès qu’un os se présente, ils font leur métier d’investigation. À leur tour, ils ne lâchent rien. Les politiques dissimulent, sauf s’il s’agit de couler leurs adversaires en livrant quelques Scuds bien choisis. De ce point de vue, Internet est une bénédiction. Mais, une fusée peut toujours en cacher une autre.

Qu’est-ce que cela dit des relations entre les journalistes et les politiques ?

Francis Balle : Les relations entre journalistes et politiques devraient être distantes : chacun à sa place , dans son rôle. Les politiques rêvent de faire des journalistes leur faire-valoir, leur attaché de presse; les journalistes, de leur côté, jouent la familiarité avec les politiques afin d'obtenir des informations plus ou moins confidentielles . En réalité, les relations entre eux sont empreintes de suspicions réciproques ; le rapport de force est aujourd'hui favorable, en France, aux journalistes . Ce sont eux qui mènent le jeu , parce que, notamment, on prête aux médias d'information un pouvoir d'influence sur l'opinion qu'ils n'ont pas : la possibilité de faire croire ou de faire faire ... un  4ème pouvoir dont la nature n'est assurément pas ce que l'on croit qu'il est.

André Bercoff : Business as usual. Passe-moi le séné et je te donnerai la rhubarbe. Je t’aime, moi non plus. Dieu a besoin des hommes, les politiques des journalistes, et vice et versa. Ne pas oublier tout de même que le vice peut tuer. Et qu’il y a depuis toujours des journalistes debout, assis, ou couchés. Les premiers dérangent et prennent des risques, les seconds interrogent souvent sans complaisance, les troisièmes pratiquent avec assiduité et sous tous les régimes, l’art de la connivence et du léchage de pompes. À vous de faire le casting.

Propos recueillis par Alexandre Devecchio

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