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Clignotants au vert : faut-il se fier au rétablissement de l’indice du sentiment économique dans la zone euro ?
©Reuters

Sous surveillance

En août, le sentiment économique dans la zone euro est remonté à 104,2 par rapport à 100 sa moyenne de long terme. Et d'autres enquêtes vont dans le même sens. Une tribune de Jean-Paul Betbèze

UE Bruxelles AFP

Jean-Paul Betbeze

Jean-Paul Betbeze est président de Betbeze Conseil SAS. Il a également  été Chef économiste et directeur des études économiques de Crédit Agricole SA jusqu'en 2012.

Il a notamment publié Crise une chance pour la France ; Crise : par ici la sortie ; 2012 : 100 jours pour défaire ou refaire la France, et en mars 2013 Si ça nous arrivait demain... (Plon). En 2016, il publie La Guerre des Mondialisations, aux éditions Economica et en 2017 "La France, ce malade imaginaire" chez le même éditeur.

Son site internet est le suivant : www.betbezeconseil.com

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La réponse est : oui, mais. « Oui », indéniablement. « Mais », car il s’agit d’un point, à la suite de ceux des derniers mois, qui marque une remontée. « Mais », car ce point ne peut évidemment prendre en compte tous les effets de la crise du mois d’août, à savoir la baisse du pétrole et des matières premières, la double remontée de l’euro et des taux longs. Ne sont pas davantage pris en compte tous les effets de ce qui se passe en Grèce, après l’accord de financement qui a évité au pays le défaut de paiement.

En août, le sentiment économique dans la zone euro (Economic Sentiment Indicator – ESI) est ainsi remonté à 104,2 par rapport à 100 sa moyenne de long terme. Il s’inscrit en hausse de 0,2 point par rapport au mois de juillet. La hausse est plus nette encore pour l’Union européenne, avec un niveau de 107 en hausse de 0,4 point.

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Cette hausse se retrouve dans d’autres enquêtes, nationales ou européennes, qui vont toutes dans le même sens. L’Indice PMI Flash Composite de l’Activité Globale dans l’Eurozone s’inscrit ainsi à 54,1, contre 53,9 en juillet. Les analyses Markit ajoutent que « Les perspectives de croissance s’améliorent dans l’Eurozone au cours du mois. En effet, en sus des hausses observées pour les nouvelles affaires et l’emploi, le volume des affaires en cours enregistre son plus fort taux d’expansion depuis 51 mois, tendance suggérant que le niveau actuel de la demande continue de peser sur la capacité d’un certain nombre d’entreprises ».

Autre exemple, en juillet, la progression des crédits aux résidents se poursuit à 1,8 % sur un an. La baisse des crédits de 2014 est donc bien derrière nous : le crédit bancaire continue d’avancer. C’est bien le signe que la politique de la banque centrale européenne marche et que le « canal de la confiance » se reconstruit – mais ce sera lent.

Par pays, on retrouve cette progression. En Allemagne, l’indice économique IFO d’août monte à 108,3, un indice que l’on sait être lié à l’indice de la production industrielle. C’est sans doute dans ce pays que de bonnes nouvelles sont encore à attendre, avec une amélioration continue de l’emploi. Pour la France, le climat des affaires calculé par l’Insee s’améliore aussi, mais légèrement et surtout moins que dans la région. Il passe de 99 en juillet à 100, retrouvant sa moyenne de long terme. Ce climat progresse de 1 point dans l’industrie, de 2 dans les services et en perd un dans le commerce de détail.

Les analystes sont ainsi assez positifs pour la zone euro et son futur, étant supposé que le trouble lié à la Grèce est derrière nous. Surtout, par construction, les effets contradictoires de la crise d’août n’entrent pas vraiment encore en considération. Le positif est clairement la baisse du prix du pétrole. Le négatif intègre trois aspects : d’abord le ralentissement des BRICS, Chine bien sûr mais aussi Russie - grand partenaire de l’Europe, notamment de l’Allemagne, ensuite la remontée de l’euro, dans le sillage de la remontée du dollar, enfin la remontée des taux longs. Cette remontée peut s’expliquer par l’amélioration en cours, elle tient plus encore ces derniers jours à la crise des émergents qui a obligé certains, Chine sans doute, à vendre une part de ses réserves en bons du trésor américain, allemand et français. 

Les chiffres d’août sont donc à la hausse pour l’Europe, avec l’Allemagne et un moindre dynamisme français, avec plus d’avance de l’industrie que des services, sans que la crise d’aout ne soit encore intégrée. Raison de plus, en Europe et plus encore en France, pour pousser les feux des réformes !  

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