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Ce qui explique vraiment la baisse du déficit français (et ce n'est pas forcément une bonne nouvelle)
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Estimation

Après 5.1% en 2011, 4.8% en 2012, 4.1% en 2013, le déficit français atteint 4% du PIB pour l’année 2014. Une baisse une nouvelle fois imputable à la hausse des recettes fiscales mais également aux coupes budgétaires relatives aux investissements des administrations locales.

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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Ce 26 mars 2015, l’INSEE délivrait une première estimation des comptes nationaux des administrations publiques pour l’année 2014. Alors que les anticipations laissaient entendre que le déficit de la France serait de 4.4%, le chiffre paraît plus flatteur, à 4% du PIB. Soit 84.8 milliards d’euros, contre 86.4 milliards pour l’année 2013.

Cette baisse, aussi bien en montant qu’en pourcentage, s’explique par la combinaison de plusieurs facteurs. Dans un premier temps, les recettes des administrations publiques progressent de 20.9 milliards d’euros. Une hausse elle-même imputable à la progression des impôts, pour 9.1 milliards d’euros et des cotisations sociales pour 9.2 milliards d’euros. Des hausses d’impôts détaillées par l’INSEE :

« La TVA augmente de 3,8 Md€, en raison de la hausse des taux intervenue au 1er janvier 2014 (passage du taux normal de 19,6 % à 20 % et du taux réduit de 7 % à 10 %). Plusieurs autres taxes contribuent au dynamisme des recettes : la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) pour +0,8 Md€, la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) pour +0,7 Md€, la contribution au service public de l’électricité (CSPE) pour +0,6 Md€ et les droits de mutation à titre onéreux (DMTO) pour +0,6 Md€. »

Le total des recettes progresse ainsi à un rythme annuel de 1.9%.

Dans un second temps et du côté des dépenses, la progression n’atteint que 1.6%, soit 19.4 milliards d’euros. Si les dépenses de prestations sociales continuent d’augmenter de 2.4%, (12.9 milliards d’euros), de la même façon que les dépenses de fonctionnement (+1.3% soit 4.9 milliards) certains postes apparaissent à la baisse. Il s’agit des intérêts de la dette, dont la baisse est la conséquence directe de la chute des taux d’intérêts. (-1.7%, soit 0.9 milliard) mais surtout de la baisse des investissements des administrations publiques. Sur ce dernier item, l’impact est lourd. La baisse atteint 6.3 milliards d’euros, soit 7.7% de coupes budgétaires.

L’INSEE commente ainsi :

« La baisse vient principalement de l’investissement des administrations publiques locales (-5,2 Md€), en raison notamment de la fin du cycle électoral communal, et dans une moindre mesure, de l’État (-1,5 Md€). Cette dernière baisse est imputable à de moindres livraisons de matériel militaire par rapport à 2013 »

Ainsi, l’amélioration du déficit des administrations publiques s’explique par deux éléments principaux. D’une part, l’augmentation des recettes fiscales est plus rapide que la progression des dépenses. Et d’autre part, si les dépenses progressent moins vite, cela est massivement en raison de la baisse des investissements des administrations publiques locales. Malgré cette « amélioration » de la situation, du moins sur le plan comptable, la dette du pays continue de progresser pour atteindre le seuil de 95% du PIB, soit 2037.8 milliards d’euros. 

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