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Boire aide à paraître plus séduisant : voilà le nombre de verres qui permet d’atteindre le juste milieu
©Reuters

Boire et séduire

Une étude de la très sérieuse université de Bristol a établi qu'en buvant raisonnablement, notre potentiel de séduction augmente sensiblement, et pas seulement aux yeux des autres buveurs. Le verre comme arme de séduction, comment ça marche?

Martine Barbier-Boyer

Martine Barbier-Boyer

Martine Barbier-Boyer est une psychologue clinicienne diplômée qui a suivi ses études à l'Université de Paris La Sorbonne. Elle est également l'un des membres fondateurs et la Présidente de l'association Accompagnement Médico-Psycho-Social Alsace (AMPSA).

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Atlantico : Tout le monde est d'accord pour dire que dans un contexte festif, notre regard sur l'entourage est plus indulgent sous l'effet de l'alcool. Mais une étude de l'université de Bristol tend à montrer que, après avoir bu une quantité contrôlée d'alcool, nous sommes réellement plus attirants. Tout d'abord, quels sont les effets de l'alcool qui peuvent améliorer notre apparence physique ?

Martine Barbier-Royer: L'alcool nous séduit car il agit rapidement : il n'a pas besoin d'être digéré et il passe donc directement dans le sang, c'est ensuite le foie qui le transforme en eau et en gaz carbonique. Lorsque l'on boit de l'alcool, la peau se réchauffe et prend donc une teinte plus vive, notamment sur les joues et les pommettes. Cette coloration est en général associée à la bonne santé et donc améliore l'aspect physique général. De même ce réchauffement détend la peau et lisse les effets de pression. Les gestes sont également plus souples et la parole est aussi plus aisée. De plus, l'alcool coupant la communication entre les neurones, certains réflexes, tics, ou pressions exercées par une pensée tendue disparaissent, ce qui donne aussi un aspect plus décontracté à la personne. 

Mais évidemment avec un excès d'alcool, l'ensemble du visage aura tendance à devenir rouge, ce qui n'est plus très attrayant, et alors que la peau se réchauffe, le corps se refroidit, ce qui évidemment peut amener des hypothermies. De plus l'absence de communication neuronale peut aussi desservir le buveur après un avoir consommé plus de trois verres!

Notre attitude peut-elle également être modifiée positivement ? 

L'alcool est un désinhibiteur : il facilite donc la prise de parole en groupe, permet aux timides de sortir de leur réserve, abolit les barrières sociales. Donc dans un premier temps, l'alcool est un facilitateur de la vie sociale, c'est la raison pour laquelle il nous attire. Les premiers verres ont un effet légèrement euphorisant qui nous met dans un état de confiance, ce qui a toujours un effet positif sur le comportement. Les comportements induits par la consommation d'alcool peuvent séduire les autres, car il induit du charme et plus de "niaque", qui nous pousse à aller vers l'autre. De plus, on se débarasse des préjugés et donc on est plus ouvert au dialogue et à la discussion sans réserve.

Mais attention aussi aux excès qui ne permettent plus de contrôler réellement ses attitudes, qui peuvent alors devenir ridicules, ou agressives voire violente, et alors il n'est plus du tout question de séduction.

Y a-t-il des contextes plus propices et d'autres moins propices à ce que ces effets se développent ? 

Dans un cadre festif, avec des amis avec qui on communique et si on ne porte pas de problème en tête, alors il n'y a pas de raison pour que ces effets positifs ne se développent pas. En revanche, si l'on s'ennuie, ou que l'on boit sans être dans de bonnes dispositions, on a tendance à trop boire et la rupture des barrières sociales mène alors soit à un excès de violence, soit à un refermement sur soi. 

On constate souvent que les grandes manifestations, comme les fêtes de Bayonne, sont des lieux ou la surconsommation d'alcool jusqu'à l'ivresse provoque des comportements violents.

Parle-t-on d'un verre, de deux verres ? De quel type d'alcool ? Où se situe la limite ? 

Le foie met une heure pour transformer un verre d'alcool en eau et gaz carbonique, donc au-delà de trois verres, on est déjà dans un léger excès d'alcool. La limite est différente selon le poids, l'âge et les caractéristiques biologiques des individus : on sait par exemple que beaucoup d'Asiatiques ont une réaction allergique à l'acide contenu dans l'alcool, et les effets sont donc démultipliés. Il faut apprendre à se limiter, et ne pas suivre la consommation d'autres personnes, car nous sommes inégaux.

Certains alcools sont mieux supportés, comme le champagne qui est apprécié pour ses vertus sociales. En revanche les alcools forts, et surtout lorsqu'on les mélange, aboutissent rapidement à l'ivresse et à la nausée.

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