EDITORIAL
Les bénéfices d’Apple dépassent ceux de Microsoft qui vacille
Ventes de PC particuliers en baisse Microsoft bascule vers le marché pro et le jeu.
Gilles Klein
Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.
Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.
Les temps changent. A une époque le grand méchant loup, c'était le géant IBM, un Goliath surnommé Big Blue, puis est arrivé un gentil David, Microsoft, vite considéré comme un grand vilain. Aujourd'hui, Microsoft n'est plus le loup-garou. Les griffes et les crocs de Microsoft sont un peu limés si l'on regarde ses résultats financiers du premier trimestre 2011, et que l'on les compare à ceux d'Apple, qui passait pour un nain de jardin il y a quelques années.
Dans l'imaginaire high-tech, Microsoft a été remplacé, à tort ou à raison, par Google, le nouvel ogre de service, dans le rôle de l'omnipotent de la recherche sur Internet, le Gargantua qui veut engranger tout le savoir du monde entier.
5,99 milliards pour Apple contre 5,23 milliards pour Microsoft : pour la première fois, au premier trimestre 2011, les profits du Petit Poucet Apple ont dépassé ceux de Microsoft qui voit son statut de géant Gulliver de l'informatique remis en cause. Ceci malgré une hausse du profit trimestriel de Microsoft de 31 %.
Que se passe-t-il ? Toujours au premier trimestre 2011, la vache à lait de Microsoft montre des signes de fatigue : les revenus de la vente de son système Windows qui équipe la quasi totalité des ordinateurs PC sont en baisse de 4 %. Cette baisse est même de 8 % sur le marché Windows pour le grand public. Pourquoi ? D'abord parce que les ventes de PC sont, elles aussi, en baisse de 3,2 % dans le monde, au premier trimestre 2011 (par rapport au 1er trimestre 2010) selon une étude IDC.
Au passage on note qu'aux USA, Apple est devenu le 4e vendeur d'ordinateurs avec 8,5 % du marché derrière le leader HP (27 %), suivi par Dell (23,1 %) et Toshiba (10,3 %). Apple devance Acer, cinquième (avec 8,3 % du marché américain).
La baisse des ventes de PC est peut-être une tendance lourde, fâcheuse pour Microsoft, si l'explosion du marché des tablettes style iPad ouvert par Apple se confirme. Apple en a vendu déjà près de 20 millions, et ses concurrents s'y mettent tous, mais ils n'utilisent pas Microsoft Windows, ils choisissent l'Android de Google.
Dans l'univers du téléphone mobile, même déception pour Microsoft. Mis à part le Finlandais Nokia, en très mauvaise posture (7 000 suppressions d'emploi annoncées), les fabricants de mobile ont majoritairement opté pour l'Android de Google, pas pour la version mobile de Windows.
Les activités en ligne de Microsoft ne vont pas très fort non plus. Malgré une hausse trimestrielle de 14 % des revenus du portail MSN et du moteur de recherche Bing, les pertes continuent dans ce secteur. L'accord signé en juillet 2009, entre Yahoo! et Microsoft, en matière de recherche sur Internet ne donne pas de résultats si l'on en croit les déclarations de Carol Bartz, la patronne Yahoo!. Bartz met en cause les problèmes techniques rencontrés Microsoft pour la plateforme de gestion des publicités en ligne comme l'expliquait le Wall Street Journal.
Alors dans quel secteur Microsoft se porte-t-il bien ? Sur le marché professionnel et dans l'univers du jeu.
Les ventes de la suite de logiciels Microsoft Office (Word, Excel, etc..) progressent cinq fois plus vite que celle de la version précédente chez les professionnels.
Le jeu. Quand la Xbox est sortie, face à Nintendo et à la PlayStation de Sony, beaucoup doutaient. Mais aujourd'hui Nintendo s'essoufle. Et le système Kinect (avec caméra, détecteur de mouvement et micro incorporé) dédié à la Xbox où le joueur contrôle le jeu en bougeant, sans avoir besoin d'aucune manette, est une superbe réussite technique qui laisse sur place la manette de Nintendo.
Du coup, le chiffre d'affaire de Microsoft dans ce domaine a augmenté de 60 % : 2,4 millions de Kinect vendus au premier trimestre 2011, et 2,7 millions de consoles de jeu Xbox 360.
Microsoft est-il en train de changer de métier ? Les PC pour professionnels, et les logiciels pour professionnels, plus le jeu grand public ?
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