(Not) bankable
Les banques ne font pas face à une crise de liquidité mais à une crise de confiance
Depuis la crise de 2008, le monde a connu une création monétaire massive. Problème : cet argent ne vient pas consolider le système bancaire européen.
La crise que nous traversons a débuté en 2007. Elle est caractérisée entre autres par les premières difficultés des banques pour financer les engagements de leur bilan.
Le métier des banques consiste bien à prêter des fonds déposés par leurs clients et à emprunter des liquidités afin de financer les besoins des entreprises, des ménages, des collectivités. Mais la crise rend chaque jour cet exercice plus compliqué pour le système bancaire : il sera demain plus difficile qu'hier.
Souvenons-nous que la crise a fait disparaître de nombreux grands groupes bancaires, causé quelques faillites et beaucoup d'adossements. Aux États-Unis, la banque Lehman Brothers a ainsi disparu, Merill Lynch et JP Morgan sont adossés. Du côté de l'Europe, Fortis, Dexia, ABN AMRO, Northern Rock, RBS, les Landesbank allemandes ou Dresdner ont soit disparu soit sont sous perfusion étatique. Voilà donc l'ampleur du risque réel auquel les politiques vont devoir trouver des solutions !
Les difficultés d'accès au financement se sont amplifiées quotidiennement et inexorablement depuis 2007. La crise grecque couplée à la détérioration générale des dettes souveraines accentue cette fragilité en détériorant significativement la valeur des actifs détenus par les banques.
Que pouvons nous constater ? Depuis 2007, les taux d'épargne des ménages se sont fortement accrus, les banques centrales des grands pays commerciaux engrangent des réserves toujours plus importantes et les fonds souverains disposent aujourd'hui de 30% de disponibilités de plus qu'en 2007. Dans le même ordre d'idée, les banques centrales américaines comme anglaises monétisent massivement les dettes et créent par la même occasion une abondante liquidité.
Il ne s'agit donc pas d'une crise de liquidité, au sens où la presse le rapporte quotidiennement, mais d'une crise de confiance structurelle dans laquelle les énormes liquidités à disposition dans le monde ne s'investissent pas dans le système bancaire de l'Occident. Les banques ne peuvent donc pas faire l'augmentation de capital nécessaire au renforcement de leur solidité. Par ailleurs, les États ne peuvent plus les garantir car ils sont trop pauvres et très dépendants des dispositions temporaires mises en place par les banques centrales.
Alors, regardons à l'Est, mais loin à l'Est, tel que le Président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel l'ont clairement identifié : seule l'abondante richesse de l'Orient sera capable de réinvestir les circuits économiques de l'Occident. N'ayons pas peur : les créanciers ont toujours besoin de leurs débiteurs. Il appartient simplement à nos dirigeants d'être des politiques ambitieux, stricts, visionnaires et surtout transparents vis à vis de leurs électeurs.
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