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Les marchés financiers restent stables malgré la tempête politique en France.
Les marchés financiers restent stables malgré la tempête politique en France.
©ERIC PIERMONT / AFP

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Les milieux financiers considèrent que la France a évité le risque majeur et systémique que représentait l’arrivée d’un pouvoir extrémiste de gauche ou de droite. Cela dit, les Européens craignent que la France soit très difficile à gouverner.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Au vu des résultats du 1er tour, les marchés financiers et monétaires ne paniquent pas, mais l’Europe, en revanche, craint le décrochage durable de la France.

 Les milieux financiers considèrent que la France a évité le risque majeur et systémique que représentait l’arrivée d’un pouvoir extrémiste de gauche ou de droite. Cela dit, les Européens craignent que la France soit très difficile à gouverner. 



Le pire n’est jamais certain. La plupart des acteurs du monde des affaires et des marchés ont été très rapidement soulagés par les résultats du premier tour des élections législatives. L’euro en a même profité sur le marché des changes pour reprendre des couleurs, la bourse de Paris a rebondi de 2% à l’ouverture et le spread sur le marché obligataire s’est réduit. Tout cela signifie que l’indice de la peur, qui mesure l’inquiétude des marchés, a baissé pour revenir à un  niveau tres gérable .

À partir des premiers résultats, les acteurs de marché ont écrit très rapidement trois scénarios possibles qui ne seraient pas catastrophiques, du moins à court terme :

Le premier scénario revient à constater l’absence de majorité absolue du RN ou du Nouveau Front Populaire, ce qui veut dire que la France échappera aux politiques extrémistes qui auraient été catastrophiques sur le plan fiscal, budgétaire et économique. 2. 

Le deuxième scénario pourrait tenir compte d’un poids important du RN qui, sans majorité absolue, aura néanmoins un poids relatif qui obligerait le président de la République à assumer certaines de leurs promesses. Mais pour les marchés, les promesses économiques et sociales du RN ont assez peu d’impacts budgétaires, beaucoup moins d’ailleurs que celles de la LFI.

Le troisième scénario, le plus probable, sera l’absence de majorité cohérente et centriste et l’obligation pour Emmanuel Macron de négocier des majorités de projet pour essayer de continuer à gouverner, mais ce sera extrêmement compliqué.

Un gouvernement technique composé principalement de personnalités de la société civile sans idéologie très forte n’effraie pas les milieux financiers. Au contraire. Les propositions très extrémistes et systémiques sont écartées et pour les marchés, c’est le phénomène essentiel d’où le rebond des cours ce lundi (plus de 2%) et le retour au calme sur le marché obligataire, ce qui veut dire que les appels de fonds que peut faire l’agence France Trésor pour financer la dette publique trouveront des candidats à un prix raisonnable. 

Pour les marchés, le seul problème c’est que la France ne sera pas gouvernable, ce qui veut dire qu’elle ne pourra pas pousser certaines réformes de structures. Or la France a besoin de croissance, de productivité et de travailler plus. La décision de Gabriel Attal de suspendre les décrets d’application de la réforme sur le chômage illustre cette difficulté et donne un premier très mauvais signe. Au niveau européen, nos partenaires ne se font pas d’illusions, la France qui était un des moteurs les plus puissants de la construction européenne va tomber en panne en perdant sa capacité d’influence et sa puissance. 

D’une certaine façon et sauf coup de théâtre dimanche prochain, les Européens pensent que la France va se refermer sur elle-même en attendant les prochaines élections présidentielles qui vont rebattre les cartes. Mais les prochaines élections ne sont que dans 3 ans ; et trois ans sans gouvernement, ça risque d’être long. Pour l’instant et contrairement à toute attente, les marchés ne s’en inquiètent pas.

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