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Pour augmenter notre compétitivité, liée à la compétence, l’effort passe en partie par l’apprentissage, dont l’économie de démarche doit être précisée.
Pour augmenter notre compétitivité, liée à la compétence, l’effort passe en partie par l’apprentissage, dont l’économie de démarche doit être précisée.
©RONNY HARTMANN / AFP

Perspectives

Pour augmenter notre compétitivité, liée à la compétence, l’effort passe en partie par l’apprentissage, dont l’économie de démarche doit être précisée.

Pierre Courbebaisse

Pierre Courbebaisse

Pierre Courbebaisse est co-président de la Commission Education, formation, compétences et jeunesse du MEDEF

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Dans les années à venir, l’économie de notre pays aura besoin autant d’un accroissement de ses compétences professionnelles, que d’un besoin de main d’œuvre. Les besoins de tous niveaux et tous secteurs s’annoncent encore importants. Souvent, la question de l’apprentissage est traitée en laissant encore beaucoup trop d’idées reçues, peu opportunes des acteurs. Depuis 2017, l’apprentissage se développe et on ne peut que s’en féliciter. Pour notre économie et notre société, l’apport de l’apprentissage à l’essor des compétences est un moyen majeur pour la nation, qui doit se poursuivre par la mobilisation de sa société civile. Nombre d’entreprises agissent.  En termes du nombre d’apprentis, 80% du chemin a été fait. Comme toujours dans une ascension, ce sont les vingt derniers mètres qui sont les plus durs. Le nombre de nouveaux contrats d’apprentissage n’a cessé de croître ces dernières années. Selon le Ministère de l’Emploi, nous avons dépassé le million d’apprentis en formation. Par ailleurs, une diversification d’horizons professionnels et de niveaux se confirment : tous les secteurs prennent des apprentis, partout sur le territoire. Le Ministère annonçait des augmentations de plusieurs points dans des secteurs et émanant surtout en masse absolue d’entreprises de 49 salariés ou moins. L’apport à la lutte contre le chômage des jeunes est réel mais, ainsi que Challenges, le soulignait, la régulation des formations est inséparable de la réalisation du plein emploi.

Le bon déroulement de l’apprentissage, son adoption par une, deux puis plusieurs entreprises, provoque une forme de mimétisme local et joue un rôle de catalyseur. Il s’agit de provoquer le plus souvent un entrain, un optimisme plus grand tant dans les entreprises, que parmi les jeunes concernés : le « bouche à oreille » est le premier vecteur d’une réelle mobilisation pour l’apprentissage. Cela nous permet d’accélérer le renouvellement générationnel dans les entreprises et de répondre à des besoins de main d’œuvre pour une transition vers un processus d’acquisition de compétences, sur le temps long, c’est-à-dire d’une réelle opportunité de formation tout au long de la vie. 

Est-ce que ce système se maintiendra au long de la vie ? L’acculturation de tous à la formation au long de la vie est un enjeu très actuel et vital pour l’économie : l’élévation continue du niveau de compétences de tous n’est en rien « renvoyer à l’école » qui que ce soit. En revanche, l’apprentissage n’est pas un pis-aller des recalés du système scolaire : la question de l’élévation du niveau scolaire se pose donc pour tous. Si le sujet comporte une dimension humaine de transmission de compétences et d’éducation, celle-ci n’échappe pas à des contraintes à la fois pédagogiques ou financières. La qualité de l’orientation professionnelle de la qualité, mais également du tutorat que de la formation est au cœur du problème qui se pose actuellement. Se pose aussi celle d’une évaluation consécutive de l’itinéraire professionnel des apprentis pour améliorer le système. Celle-ci devrait dans l’idéal se faire à cinq ans. Même la meilleure des politiques publiques, même le meilleur des systèmes génère des effets d’aubaine qui enrayent sa bonne marche. Partenaires sociaux et Etat doivent développer une maîtrise des financements, afin que ceux-ci soient exclusivement consacrées à l’élévation pour tous du niveau de compétences des individus, et répondre aux besoins des entreprises.

SI l’apprentissage entre dans une logique nationale d’élévation des compétences mais aussi de développement d’opportunités d’ascension sociale à tous les niveaux, les formations supérieures ne doivent pas souffrir de diminutions d’aides. Quant aux coûts de formation, la question reste ouverte.  La vie professionnelle est de plus en plus marquée par des périodes de césures, d’entrées et de sorties du monde professionnel, comprenant dans la période actuelle une attention des salariés à l’intérêt qu’ils portent à leur travail et de la part des employeurs à la question de compétences théoriques et pratiques plus exigeantes, plus rapidement acquises et, sans sacrifier leur qualité, s’adaptant plus vite aux mutations rapides d’un marché ouvert.

L’orientation professionnelle est bien un point sensible : délaissée, elle ne permet pas aux jeunes, tout d’abord, de faire un choix éclairé par leur vie, leur désir et leur jeune expérience. Ouvrir les entreprises pour que les jeunes fassent l’expérience, même minimale, de deux ou trois univers professionnels, dont au moins un manuel, est une nécessité première. Se soucier du devenir professionnel de chaque jeune, à la fois pour mieux l’aider et comprendre nos besoins nationaux, constamment évolutifs, nécessite de simplifier grandement un système pléthorique de comités Théodule et institutionnels divers et variés qui ajoutent de la confusion à la confusion.

L’apprentissage qui permet la montée en compétences. L’alternance tout au long de la vie et reste une solution à la reconversion mais surtout encore un chantier à ouvrir. Il reste à mobiliser partenaires sociaux, collectivités territoriales et Etat. Vaste chantier ! Ne ratons pas ce rendez-vous. Les solutions sont à portée de main. Le succès de l’apprentissage montre que la société civile est prête.

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