Apprendre à faire des rêves lucides, c’est possible et voilà comment<!-- --> | Atlantico.fr
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Les rêves lucides surviennent essentiellement durant le sommeil paradoxal (en opposition au sommeil long), c’est-à-dire au moment où l’activité électrique du cerveau est relativement similaire à celle de l’éveil.
Les rêves lucides surviennent essentiellement durant le sommeil paradoxal (en opposition au sommeil long), c’est-à-dire au moment où l’activité électrique du cerveau est relativement similaire à celle de l’éveil.
©TOSHIFUMI KITAMURA / AFP

Sous contrôle

C’est un phénomène fréquent que d’avoir, de temps en temps, des rêves lucides.

Marc Rey

Marc Rey

Le Dr Marc Rey est président de l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). Neurologue, il a été responsable du Centre du Sommeil de l’Hôpital de la Timone – AP-HM à Marseille.

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Atlantico : Qu’est-ce qu’on appelle un rêve lucide ?

Marc Rey : C’est le fait de rêver en sachant que l’on est en train de faire un rêve. On est à la fois dans un état de rêve et dans un état de conscience relative, plus proche de l’éveil, qui nous permet de savoir que l’on rêve.

Est-ce dans ces conditions que l’on peut contrôler ses rêves ?

Le marquis Léon d’Hervey de Saint-Denys, en 1867, avait écrit un livre sur les rêves et l’art des les diriger puisqu’il avait lui-même des rêves lucides ainsi qu’un cauchemar récurrent. Et grâce au rêve lucide, il a affronté les monstres plutôt que de les fuir. Cela lui a permis de mettre fin à son cauchemar récurrent. C’est pour cette raison qu’on se sert aujourd’hui des rêves lucides contre certains cauchemars.

Quel est donc l’intérêt de ces rêves lucides ?

Cela n’a pas d’intérêt en soi. C’est un phénomène fréquent que d’avoir, de temps en temps, des rêves lucides. Les adolescents en ont plus souvent et chez les personnes souffrant de narcolepsie. Mais cela peut se révéler utile face à un cauchemar récurrent. En apprenant à le diriger on peut l’affronter et l’arrêter. Cela peut être une forme d’autothérapie, certains ont même peur de s’endormir. On demande aux gens d’essayer de diriger leur rêve, en les écrivant le matin et en les relisant le soir en essayant d’en modifier la fin pour rendre le résultat moins angoissant.

Est-il véritablement possible de provoquer ces rêves ?

On peut les cultiver quand on en a. On peut se dire « tiens j’aimerais bien regarder mon rêve », mais c’est un peu tout ce que l’on peut faire. Prendre conscience du fait qu’on a des rêves lucides permet d’en augmenter la fréquence. Il n’y a pas de possibilité de forcer un rêve à se produire.

Isabelle Arnulf a beaucoup écrit sur ces sujets. Elle a réussi avec quelques patients (sur plusieurs milliers), de « grands rêveurs lucides », à établir un code de communication pendant le rêve.

Certains parlent de méthodes WILD ou Wake back to Bed pour faire advenir ces rêves. Qu’est-ce que c’est ?

Un grand nombre de ses méthodes constituent en fait à porter son attention sur les rêves, sur la capacité de diriger ses rêves. De nombreuses techniques prennent pour point de départ le fait d’écrire ses rêves, de les relire pour mieux les maîtriser. Porter son attention sur un sujet augmente mécaniquement le contrôle qu’on a sur la chose.

Les rêves lucides sont-ils favorisés par une bonne qualité de sommeil ?

Les rêves lucides surviennent essentiellement durant le sommeil paradoxal (en opposition au sommeil lent), c’est-à-dire au moment où l’activité électrique du cerveau est relativement similaire à celle de l’éveil. Chaque cycle de sommeil a ces deux phases. Et un rêve lucide ne fatigue pas plus qu’un rêve normal.

La journée nationale du sommeil aura lieu le 17 mars.

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