Alliances politiques et calcul tactique : les liens ambigus des gauchistes rouges et verts avec les Frères musulmans <!-- --> | Atlantico.fr
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Une manifestation de l’Union des démocrates musulmans contre l'islamophobie.
Une manifestation de l’Union des démocrates musulmans contre l'islamophobie.
©Jérôme Leblois / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Bonnes feuilles

Florence Bergeaud-Blackler publie « Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête » aux éditions Odile Jacob. Ce livre décrypte la stratégie du mouvement islamiste issu de l’internationalisation du mouvement des Frères musulmans. Florence Bergeaud-Blackler montre comment il étend son emprise au cœur même des sociétés européennes en s’appuyant sur leurs institutions ou en subvertissant les valeurs des droits de l’homme. Extrait 2/2.

Florence Bergeaud-Blackler

Florence Bergeaud-Blackler

Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chargée de recherche au CNRS dans le Groupe Sociétés, Religions, Laïcités. Paris Sciences et Lettres Université (PSL University).

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En Europe, il existe quelques partis explicitement islamiques, mais ils sont très rares. À l’exception de quelques-uns comme le parti Islam en Belgique, Sharia4Belgium ou encore l’Union des démocrates français musulmans, ils empruntent généralement des intitulés banalisés de groupes, mouvements ou coalitions pour la défense de droits et de valeurs, comme la Coalición por Melilla en Espagne, le Parti de l’égalité, de la paix et de l’amitié (DEB) en Grèce, le Mouvement des droits et des libertés (HÖH) en Bulgarie, le Nouveau Mouvement pour l’avenir (NBZ) d’Autriche ou, en France, Parti égalité et justice6 . Dans les démocraties européennes, le frérisme préfère à la création de partis l’infiltration d’institutions, d’associations culturelles, éducatives ou sportives, de lutte contre le racisme et les discriminations. De cette façon, ils économisent leurs ressources, alimentant de petits groupes de pression, pour atteindre ainsi toutes les couches sociales et tous les secteurs de la société. Les réseaux sociaux leur donnent une audience considérable, certainement disproportionnée par rapport au nombre de ces militants actifs.

Dans le champ politique partisan, les Frères utilisent ce qu’on peut appeler des « partis coucous », des nids dans lesquels, comme la femelle coucou, ils déposent leurs œufs pour les faire nourrir et protéger par d’autres.

Quand ils soutiennent des partis musulmans comme l’Union des démocrates musulmans (UDM) en France, parti lié au CCIB (qui a pris le nom de CCIE après son interdiction en France dans une association sans but lucratif sous régime belge), c’est pour mieux faire oublier leurs activités discrètes dans les partis coucous comme le sont en France certaines sections des partis La France insoumise et Europe Écologie Les Verts.

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ALLIANCES POLITIQUES : ISLAMISTES ET GAUCHISTES ROUGES ET VERTS

Force est de constater que les alliances formelles entre militants islamistes et partis gauchistes ont jalonné l’histoire de l’islamisme. La gauche a permis de déposer le Shah et de renverser son régime au profit d’une république théocratique menée par des ultraconservateurs du clergé chiite. Des alliances se nouent et se poursuivent comme entre Ahmadinejad et Chávez qui a qualifié le dirigeant iranien de « l’un des plus grands combattants anti-impérialistes ». Elles s’expriment en Italie avec le soutien des Nouvelles Brigades rouges aux attaques d’Al-Qaida contre les États-Unis. En Grande-Bretagne, l’ancien député travailliste George Galloway a formé le Parti du respect avec le Socialist Workers Party (SWP), le Revolutionary Communist Party of Britain (RCPB) et des membres de la Muslim Association of Britain et du Muslim Council of Britain (MCB). En France, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) a inscrit une femme musulmane portant un hijab sur sa liste pour les élections locales de 2010 et dénoncé la loi interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public comme étant « islamophobe ». Plus récemment, la marche contre l’islamophobie de novembre 2019 a vu défiler à Paris une foule de 13 000 personnes (20 à 40 000 personnes selon les organisateurs ), des élus de la France insoumise et des Verts aux côtés du Parti des indigènes de la République, du CCIF, parmi d’autres associations fréristes appelant à crier « Allah Akbar ». Islamisme et gauchisme partagent un certain nombre de principes communs, comme une dualité manichéenne et une vision progressiste de l’histoire. Sayyid Qutb s’est inspiré du marxisme, les  oulémas de l’Iran prérévolutionnaire lisaient des ouvrages marxistes, et l’ayatollah Khomeini lui-même s’est imprégné de la vulgate marxiste opposant oppresseur et opprimé. La vision progressiste hantait le khomeinisme qui tenait que l’exportation de la révolution conduirait finalement à l’établissement d’un État panislamique où la justice de la charia prévaudrait. Pourtant sur la question économique et sociale, la gauche et l’islamisme ne sont pas sur la même ligne (Dot-Pouillard, 2009). Pourtant sur les questions politiques, économiques et sociales, gauche et islamisme ne sont pas sur la même ligne et devraient logiquement s’affronter.

Les relations entre progressistes et islamistes s’établissent en vertu d’un calcul tactique  : les ennemis de mes ennemis sont mes amis. Rappelons-nous que selon Qarâdâwi, les Frères peuvent faire alliance avec des non-musulmans si une telle alliance (par nature réprouvée) peut apporter à l’Umma un bénéfice global plus important que l’inconvénient qu’il y a à s’allier avec eux. Le chef d’Al-Qaida n’a-t-il pas proclamé dans sa déclaration Au peuple d’Irak  : « Il n’y a pas de mal, dans de telles circonstances, à ce que les intérêts des musulmans coïncident avec ceux des socialistes dans la lutte contre les croisés, malgré notre ferme conviction qu’ils sont des infidèles […] les combats actuels et ceux qui auront lieu dans les jours à venir peuvent être comparés aux batailles précédentes des musulmans. Il n’y a rien de mal à ce qu’il y ait ici une convergence d’intérêts, tout comme la lutte des musulmans contre Byzance a convenu aux Perses mais n’a pas nui aux compagnons du Prophète, que Dieu soit satisfait d’eux » (2003). Du côté de la gauche, la théorie du front uni développée par Lénine, Trotsky et Gramsci, appelle à la collaboration avec ceux qui sont également engagés dans le renversement du capitalisme, y compris s’ils n’adhèrent pas au marxisme. En résumé la stratégie des uns et des autres consiste à « collaborer avec le plus petit adversaire contre le plus grand » (Crouch, 2013).

LE FRÉRISME, L’ÉCOLOGIE ET LA RACE

L’existence d’un courant éco-islamiste est peu connue. On le doit à l’Iranien Seyyed Hossein Nasr, un professeur d’études islamiques à l’Université américaine George-Washington, auteur du premier ouvrage moderne sur l’homme et la nature d’un point de vue islamique (Nasr, 1968) publié à la même époque que le best-seller de l’Américain Lynn  White, The Historical Roots of Our Ecological Crisis. Nasr est un théoricien de l’islamisation de la connaissance qui soutient, nous l’avons vu, l’adoption d’un paradigme scientifique fondé sur le tawḥīd (l’unicité), dans lequel chaque atome de l’univers est créé par Dieu conformément à son plan. La désacralisation progressive du cosmos est la cause du rationalisme et de l’humanisme de la Renaissance occidentale qui n’avait pour but que de gagner du pouvoir sur la nature, de la dominer pour en obtenir puissance et richesse, provoquant une crise environnementale mondiale. La solution peut être trouvée dans la renaissance de la science islamique qui sera, selon Nasr, capable de réhabiliter les principes clés du tawḥīd que sont l’équilibre cosmique et la responsabilité humaine.

Un groupe d’intellectuels musulmans, vivant aux États-Unis ou en Europe, a ainsi commencé à formuler les principes islamiques clés d’une éthique environnementale islamique : une combinaison des concepts de tawḥīd, khilafah (califat), amana (dépôt de la responsabilité), halal et haram (licite et illicite) avec les mots de « justice », de « modération », de « tempérance », d’« équilibre », d’« harmonie », ainsi qu’avec les concepts d’istihsan (préférence pour le mieux) et d’istislah (bien-être public) (Schwenke, 2012). Les éco-islamistes assignent au musulman une mission spéciale en tant que lieutenant (calife) auquel il est donné dans le Livre toutes les instructions nécessaires. Toutes les lois physiques qui régissent l’univers sont un acte de soumission (islam) au créateur, et toutes les créatures inanimées et animées se soumettent naturellement aux instructions de leur créateur. Il revient aux êtres humains, dotés de la capacité de la connaissance, de la raison et du discernement entre le bien et le mal de gérer le système de soumission en place.

Alors que les pays musulmans se sont montrés assez peu sensibles à l’écologie, occupés à faire face à des situations socio-économiques difficiles, la propagation de cet éco-islamisme s’est produite depuis l’Europe et les États-Unis, aidée par les grandes organisations environnementales et conservationnistes comme le World Wildlife Fund (WWF) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Dès les années 1980, ces grandes organisations ont commencé à impliquer les communautés religieuses du monde entier dans la protection de l’environnement. Le gouvernement saoudien a produit la « première déclaration islamique sur les questions environnementales d’un point de vue islamique » en 1983.

L’Irakien Mawil Izzi Dien, enseignant le droit et l’éthique islamiques à l’Université du pays de Galles, professeur invité d’études islamiques à l’Université du Qatar et membre du Cile, a développé un programme sur la manière dont le droit islamique peut contribuer à résoudre les problèmes écologiques.

Fazlun Khalid, britannique d’origine sri lankaise, est connu pour être l’enfant modèle de l’environnementalisme islamique dans sa dimension militante et pratique. Inspiré notamment par Seyyed Hossein Nasr, il a consacré sa vie à sensibiliser les musulmans à l’environnement au travers de sa Fondation islamique pour l’écologie et les sciences de l’environnement (Ifees − Islamic Foundation for Ecology and Environmental Sciences) à Birmingham. « L’éthique de l’islam intègre la croyance à un code de conduite qui tient compte de l’essence du monde naturel […] [L’islam] approuve une approche holistique de l’existence, il ne fait pas de différence entre le sacré et le profane, et il ne fait pas non plus de distinction entre le monde de l’humanité et le monde de la nature », écrit-il dans son livre Signs on the Earth: Islam, Modernity, and the Climate Crisis, publié en 2019. Pour lui, « l’environnementalisme islamique est une tautologie. L’islam c’est l’écologie ». Pour sa fondation, Khalid a su mobiliser à la fois son réseau environnementaliste World Wildlife Fund, Greenpeace, Friends of the Earth, London Sustainability Exchange, et les réseaux fréristes comme Islamic Relief, Muslim Hands, l’Iqra Trust et Yusuf Islam – le chanteur connu auparavant sous le nom de Cat Stevens (cf. notamment Schwenke, 2012).

Les initiatives d’engagement éco-islamique se développent depuis une vingtaine d’années  : écophilosophies islamiques, « jihad vert », aliments halal écocertifiés, écovillages islamiques, érudits « verts ».

Des réseaux se tissent reliant activistes musulmans britanniques aux écologistes indonésiens, confréries néosoufies sénégalaises et musulmanes woke des pays riches soucieux de leur style de vie halal, autour d’opportunités économiques et écologiques halal.

Le thème de l’écologie comme fait social total est l’arbre qui cache la forêt des revendications fréristes. L’écologie implique la réforme des systèmes sociaux, politiques et économiques, et est donc une occasion de communiquer leur vision du monde et leur programme sur la scène internationale. Les Frères font leurs propositions concrètes et pratiques dans le journal Islam et écologie, dans lequel ils proposent par exemple la mise en place d’écocommunautés basées sur des systèmes monétaires islamiques locaux. Économie, finance et éthique des affaires islamique, responsabilité sociale des entreprises s’articulent ainsi à l’argument écologique, sur le modèle de Médine ou du Califat. Il importe de comprendre que la question de l’écologie est pour les Frères un sous-domaine de celles de la justice sociale et de la relation humaine. Les éco-islamistes prétendent ainsi élaborer une loi islamique de l’environnement basée sur la charia (et les injonctions pratiques qu’elle contient) qui pourrait être progressivement appliquée dans divers endroits du monde et combinée aux instructions relatives au commerce, à la finance islamique, au monde du halal. Comme le résume le chercheur américain Richard Foltz, du point de vue de ces nouveaux penseurs musulmans, « une société juste, dans laquelle les humains sont en relation les uns avec les autres et avec Dieu comme ils le devraient, sera une société dans laquelle les problèmes environnementaux n’existeront tout simplement pas » (Foltz, 2003).

En Europe, c’est là encore le tawḥīd et le rôle de calife de Dieu dévolu au musulman qui sont mobilisés pour étayer le green washing frériste. Le Femyso s’est engagé dans le discours sur l’action climatique dès 2013 en lançant la campagne « Green-up my community » (Verdissez ma communauté), une campagne d’un an menée en partenariat avec l’organisation Made elle-même liée à l’Ifees, fondée en 1996 par Fazlun Khalid, l’organisation environnementale la plus renommée au Royaume-Uni, proche d’Islamic Relief. Cette campagne consistait à obtenir l’engagement de vingt mosquées et centres communautaires à travers l’Europe pour « verdir » leurs communautés et introduire des démarches respectueuses de l’environnement. Cette campagne d’envergure toute symbolique a donné lieu à des supports de campagne informatifs, interactifs, modernes et attractifs diffusés par un site web, des affiches, des vidéos, tout cela grâce au généreux soutien du Fonds européen pour la jeunesse du Conseil de l’Europe qui ne fut nullement incommodé par le slogan de la campagne « Suivez votre din, soyez verts ! » (Follow your deen, be green).

Le discours climatique est intéressant à plus d’un titre pour le frérisme : il est moderne, audible auprès des jeunes et permet de communiquer sur tous les sujets connexes  –  justice sociale, répartition économique, égalité, éthique –, et il est de plus en plus central dans les programmes politiques de tous bords et de tous les pays d’Europe.

Dans sa Déclaration d’action pour le climat : justice environnementale, justice sociale et bien plus encore, publiée le 22 avril 2022, le Femyso a décidé de « faire en sorte qu’il s’agisse d’un thème qui traverse tout notre travail de manière plus visible ». Le green washing frériste permet de mettre à l’agenda la question raciale et celle de l’islamophobie. « En tant que Femyso, nous pensons que nous ne pouvons pas atteindre la justice environnementale sans atteindre la justice raciale », explique Nourhene Mahmoudi, responsable des campagnes environnementales pour le Femyso, à la tribune du Parlement européen lors d’une rencontre avec les ONG organisée par les parlementaires du groupe des Verts/ALE le 21 juin 2022.

Tout comme la très nette féminisation des cadres du Femyso, le vert est un moyen d’entrer dans les groupes d’influence de gauche et d’y faire couver ses idées charia-compatibles. Les femmes diplômées voilées sont bien mieux acceptées à ces postes que les hommes car elles sont considérées comme cultivées et pacifiques, en voie d’émancipation. Les hommes de leur génération, généralement nés en Europe, acceptent cette situation qui avantage le mouvement auquel ils se dévouent eux aussi, restant à l’arrière des photographies.

Souligner le lien entre l’action climatique, la justice sociale et les droits de l’homme est au cœur du nouveau discours de Femyso. Ce green washing est également visible dans une brochure de la campagne « Ramadan Blossom », le guide de l’iftar vert, qui ressemble à n’importe quelle brochure écologiste mais qui a l’avantage pour les Frères d’ajuster les deux verts (prophétique et écologiste), de mettre en lien les codes très positifs du discours écologiste et les images de femmes, voire de très jeunes filles, voilées aux couleurs européennes.

En France, l’éco-islamisme est encore embryonnaire. On le retrouve chez le sociologue Mohamad Amer Meziane, un des principaux diffuseurs en France des théories décoloniales. Dans Des empires sous la terre. Histoire écologique et raciale de la sécularisation (La Découverte, 2021), il fabrique le concept de Sécularocène (à la suite d’autres néologismes abscons comme Chtulucène, Capitalocène, Plantationocène) avec l’idée que le bouleversement climatique actuel « n’est pas la conséquence des actions de l’humanité mais la sédimentation géologique de l’impérialité de l’Occident moderne » (sic). Le sociologue, qui reconnaît s’être intéressé aux questions écologiques de manière incidente, veut lier la problématique écologique au racisme et à l’islamophobie, exactement comme le propose le Femyso. Cette idée lui serait venue d’une révélation : puisque le saint-simonisme est un mouvement industriel français qui se présente comme une religion, l’industrie est donc un culte. Il en aurait déduit que cette façon de « pratiquer la vraie religion, ce n’est pas aller à l’église, c’est agir en industriel, exploiter la nature mais aussi, indissociablement, coloniser ce que l’on appellerait aujourd’hui le Sud global ». Comprenne qui pourra. Animé par cette « fulgurante », bien qu’obscure, intuition, le sociologue s’est alors proposé d’inscrire la question environnementale dans une histoire plus vaste, celle de la sécularisation. Mohamed Amer Meziane écrit : « La modernité a souvent été définie à travers le concept de sécularisation. Je trouvais étrange que personne n’ait cherché à relier Anthropocène et sécularisation alors que l’on sait aujourd’hui que la notion de modernité est impensable sans en saisir les dimensions coloniales et environnementales […] si la modernité est l’Anthropocène et que la sécularisation est la modernité, alors quel est le lien entre sécularisation et Anthropocène ? » Ce procédé rhétorique consistant à multiplier les propositions logiques l’amène à faire une proposition politique :

« Il commence à y avoir des débats sur le racisme systémique et l’islamophobie en Europe, et sur le fait que ces phénomènes sont sans doute héritiers de l’histoire coloniale. Ce débat est fondamental, et ce notamment en France où il a mis du temps à émerger. Mais il ne faut pas en rester là, il faut voir comment le colonialisme structure le monde dans lequel nous vivons toutes et tous. Il ne s’agit pas seulement de parler de son identité supposée ou du fait d’être “racisé” en mettant en scène les marges. Il s’agit de repenser la modernité occidentale elle-même, d’investir des sujets centraux souvent réservés à des voix blanches et masculines à partir de points de vue situés et en apparence marginaux. J’ai fait ce livre pour essayer de montrer la centralité du rapport de l’Occident aux mondes musulmans dans les processus coloniaux qui mènent aux formes actuelles de racisme en Europe et à ce que l’on nomme le bouleversement climatique. Toute une frange du discours écologique dominant a encore tendance à passer sous silence la dimension coloniale des processus climatiques, et par voie de conséquence leur dimension raciale –  au sens évidemment où la race n’est pas un fait biologique mais l’effet d’un rapport de pouvoir. Et cette prise en compte est d’autant plus difficile lorsqu’il s’agit de parler d’islam ou de mieux comprendre les rapports entre racisme et ce que l’Europe a nommé “religion”. »

Cette série de sophismes a pour but de « repenser la modernité occidentale », base du dispositif d’islamisation de la connaissance  : « décoloniser le savoir », le discréditer, le disqualifier, l’annuler, en convergence avec « l’islamisation de la modernité », selon l’expression de l’islamiste marocain Abdessalam Yassine.

Extrait du livre de Florence Bergeaud-Blackler, « Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête », publié aux éditions Odile Jacob

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