Alain Finkielkraut : « honte à ceux qui se mettent au service de la laideur ! », ou comment l’Occident se dit adieu<!-- --> | Atlantico.fr
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Alain Finkielkraut publie "L’après- littérature" aux éditions Stock
Alain Finkielkraut publie "L’après- littérature" aux éditions Stock
©Eric Feferberg / AFP

Atlantico Litterati

L’académicien Alain Finkielkraut publie « L’après littérature » (Stock), à lire absolument. La mise à mort de l’art par l’idéologie victimaire est-elle le destin de la France ?

Annick Geille

Annick Geille

Annick GEILLE est journaliste-écrivain et critique littéraire. Elle a publié onze romans et obtenu entre autres le Prix du Premier Roman et le prix Alfred Née de l’académie française (voir Google). Elle fonda et dirigea vingt années durant divers hebdomadaires et mensuels pour le groupe « Hachette- Filipacchi- Media » - tels Playboy-France, Pariscope et « F Magazine, » - mensuel féministe (racheté au groupe Servan-Schreiber par Daniel Filipacchi) qu’Annick Geille baptisa « Femme » et reformula, aux côtés de Robert Doisneau, qui réalisait toutes les photos d'écrivains. Après avoir travaillé trois ans au Figaro- Littéraire aux côtés d’Angelo Rinaldi, de l’Académie Française, AG dirigea "La Sélection des meilleurs livres de la période" pour le « Magazine des Livres », tout en rédigeant chaque mois pendant dix ans une chronique litt. pour le mensuel "Service Littéraire". Annick Geille remet depuis sept ans à Atlantico une chronique vouée à la littérature et à ceux qui la font : « Atlantico-Litterati ».

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De bons livres continuent d’être publiés, certes, mais « ils n’impriment plus », se désespère le philosophe Alain Finkielkraut dans son nouvel essai «  L’après littérature » (Stock). La stupidité antilittéraire de notre temps est-elle un processus inexorable ? Pouvons- nous échapper aux artisans de la laideur ? Chacun d’entre nous est capable de dire stop, et de refuser l’esclavage du « wokisme ».

« Pas de cadeau quand la bêtise se manifeste. Et donc défendre l’artiste au sens nietzschéen du terme, c’est-à- dire comme type », recommande Roland Barthes dans « La préparation du roman » /Le Seuil/1978. (cf. «  Une question prémonitoire hante la réflexion de Barthes (1915-1980) : et si la littérature comptait de moins en moins ? Et si ceux qui la font et en font leur passion étaient de plus en plus minoritaires, comme une espèce en voie dedisparition ?». L’ inquiétude éprouvée hier par cet immense théoricien de la littérature est partagée aujourd’hui par cet autre esprit libre : le philosophe Alain Finkielkraut. Son nouvel essai « L’après littérature » (Stock) tire la sonnette d’alarme. Soit nous réagissons, soit notre culture meurt. Pendant le « French déclin » , clap de fin ? L’essai -juste et déchirant- d’Alain Finkielkraut fera date. Ce cri de révolte ne peut laisser indifférent. Première règle de survie pour nous tous, Français de ce temps : refuser d’obéir aux impératifs catégoriques des chantages victimaires. Puis, cesser de nous battre la coulpe au prétexte que nous avons à demander pardon à la terre entière. Assumons notre histoire, ce peuple qui est le nôtre a montré dans les épisodes tragiques de son histoire que si tout le monde en France n’est pas forcément Jean Moulin, tout le monde sait d’instinct l’art et la manière de résister, d’être au final le plus fort : fin et fort le peuple de France sait ce qu’il veut ou pas ; soyons fils et filles de Montaigne, Voltaire, Chateaubriand, Proust et de cette tradition dite « littéraire » (osons ce mot ! ), pensée qui nous a faits ce que nous sommes sur la scène internationale, que nous lisions un peu, beaucoup, passionnément ou pas du tout.

Du point de vue culturel, rien ne changera et nous continuerons de créer si nous le voulons assez fort, car depuis toujours, le monde entier nous envie cette « manière littéraire de voir le monde ».Mais les militants du Bien peuvent changer la donne. «L’action de la littérature sur les hommes, c’est peut-être l’ultime sagesse de l’Occident , écrivait Lévinas (cité par Alain Finkielkraut dans « L’après littérature »). (…)Notre temps, délesté de la sagesse des anciens, ne reconnait que son élan compassionnel ».C’est-à-dire la victimisation des uns et les bons sentiments des autres, accuse Finkielkraut. Certains répéteront partout que cet essai de Finkielkraut est « d’extrême droite »- tout ce qui est opposé au politiquement correct étant « d’extrême droite ». Hier encore, ce qualificatif vous disqualifiait, aujourd’hui l’oreille s’est habituée au mépris  : transformer tous ceux qui dérangent le politiquement correct en faisant d’eux les adeptes de la réaction la plus réactionnaire est un tour de passe-passe qui ne passe plus.

« L’après littérature » d’Alain Finkielkraut va devenir un classique. Dans cet essai brûlant, il ne s’agit nullement pour l’auteur,– contrairement aux apparences -d’annoncer la mort des livres, mais la fin probable, si nous ne réagissons pas, de ces Français prodigieux que sont les lecteurs de livres, amateurs d’art et autres passionnés de culture. Leur succèderont demain dit « Finky » la foule des fans de jeux-vidéo et autres propriétaires de cervelles aussi molles que les montres de Salvador Dali, sans oublier les militants qui sacrifient l’œuvre à l’idéologie. La littérature, ce mot de passe des Français depuis toujours, Pascal Quignard-l’un de nos meilleurs contemporains - en trouve la définition dans l’Antiquité :« Auteur est auctor. Un homme qui augmente la valeur d’une chose par les mots qui l’ornent, la détachent du monde et l’aident à s’agripper à sa mémoire. Auteur dit le mouvement de ce qui accroît, développe, pousse des branches dans l’espace ou dans le ciel, ou dans l’avenir. (…)Celui qui écrit augmente la culture. Il n’invente pas. Il s’appuie sur ce qui existe qui fait autorité. Il accroît de mots et du souvenir des pères, des expériences trop neuves. Il accroît le tempo de sa vie de la suite précipitable et silencieuse des temps anciens.(PT II, p. 326)Réponse de Quignard au journaliste lui demandant ce qu’étaient ses « Petits Traités »- d’où est extraite cette définition de l’« auteur » : «  Il s’agit d’un genre fragmentaire par lequel, sur un sujet, vient s'opposer des positions différentes. Saint-Évremond a repris cette forme qui n'existe que dans la littérature française et qui hérite directement des Essais de Montaigne. (…)J'ai été séduit par cette vieille forme abandonnée, qui me paraissait tout à la fois humble et moderne ». Pascal Quignard témoigne - entre autres auteurs de ce temps- de cette passion qui nous lie : la littérature et ceux qui la font. Nous sommes devenus « a non factor » sur le plan de la géopolitique.L’Australie- qui donne la main aux pays anglo-saxons dans l’affaire des sous-marins-le prouve assez. La France aujourd’hui, tout le monde s’en moque, même l’Europe. Raison de plus pour croire en nous, car le déficit d’espoir, de foi en nous, contribue au déclin national. Or c’est par la culture que tout naît, meurt et renaît, y compris la prospérité. Notre point fort le redeviendra si nous le voulons, et « L’après Littérature » d’Alain Finkielkraut sera le marqueur de ce réveil, de notre révolte et du refus de cette défaite de la pensée qu’est la sous- culture woke.

La France est démodée ? Soyons plus que jamais français ! Chérissons notre culture, elle nous le rendra au centuple. Nous étions hier encore la patrie des salons littéraires, du principe féminin –Jeanne d’Arc,la République ; soyons encore et toujours ce cher pays des Droits de l’homme et des Lumières. Soyons les voyants de notre avenir, comme dirait le romancier Abel Quentin qui fustige dans « Le voyant d’Etampes » (L’Observatoire) l’emprise du wokisme sur la culture. Alain Finkielkraut cerne la maladie  : « Néoféminisme simplificateur, antiracisme somnambule, recouvrement méthodique de la laideur et de la beauté du monde par les équations de la pensée calculante, déni obstiné de la finitude : dans son combat contre le mensonge, l’art est en train de perdre la partie » .

« Tout est culturel » dit par ailleurs le chef de l’État (si bien que plus rien ne l’est ),rappelant « qu’il n’y a pas de « culture française ». Tout le monde perçoit les effets dévastateurs d’une telle remarque venue d’en haut. « Ainsi les musées sontils aujourd’hui définis par leur grand Conseil international comme des «lieux de démocratisation inclusifs », note, accablé, Alain Finkielkraut .« Qu’il s’agisse de Didon et Enée de Purcell ou de l’Odyssée de Homère, le propos est toujours le même :vaincre l’exclusion, célébrer l’hospitalité, effacer les frontières, abattre les murs de la forteress», poursuit Finkielkraut. Le camp du bien appliquant ses lois à toute création, la tue. «  La stupidité antilittéraire de notre temps »  semble un processus inexorable nous avertit l’auteur de «  l’Après littérature » : « La laideur ne cesse d’étendre son empire.Honte à ceux qui se mettent au service de la laideur » s’exclame Finky, indigné. Très en forme et pugnace comme jamais après ces quelques humiliations qu’il a subies en direct -live ces deux dernières années, l’auteur les liste dans « L’après littérature ».Ainsi, son éviction de LCI.« Après avoir qualifié de "très graves", d'"inexcusables" et de "crime abominable" les faits reprochés à Olivier Duhamel, Alain Finkielkraut avait dénoncé "l'époque" de la "société victimaire", rappelant que la Justice était fondée sur le principe du contradictoire et la "recherche du cas dans sa singularité".L'Académicien avait également pointé du doigt "des plateaux de télévision" devenus selon lui "des tribunaux avec une surenchère dans la condamnation". "Y a-t-il eu consentement ? À quel âge ça a commencé ? Y a-t-il eu ou non une forme de réciprocité ? On vous tombe immédiatement dessus", s’était interrogé Alain Finkielkraut ». Sacrilège ! Appel à la maltraitance et au viol des mineurs ! On ne peut « s’interroger » quand il s’agit de mineurs, justement, et surtout pas vous, ancien théoricien de la prédation des innocents, sujet au cœur de vos élucubrations du « tout est permis » de votre « révolution sexuelle » , l’accusèrent, sur les réseaux sociaux certains militants du Bien. Or, Alain Finkielkraut n’a jamais été le « théoricien » de la maltraitance et encore moins celui de l’inceste ou du viol des mineurs.Par ailleurs, n’affirmant aucune vérité concernant l’affaire Olivier Duhamel/Camille Kouchner, Alain Finkielkraut ne faisait que « s’interroger » en philosophe qu’il est. Notons au passage que l’ouvrage de Camille Kouchner est un immense best-seller ; un livre scandaleux, programmé pour se vendre bien. Toute interrogation à ce sujet est-elle suspecte, donc « d’extrême droite » ? Quoi qu’il en soit, depuis l’éviction d’Alain Finkielkraut pour propos déplacés diffusés en direct-live, qui aurait l’audace de parler vrai à l’antenne, sinon Éric Zemmour ? Qui oserait la nuance - « rien que la nuance, la nuance qui seule fiance » chère à Verlaine ? La nuance risque de vous mettre hors- jeu.

Depuis qu’Alain Finkielkraut a été effacé du plateau de LCI, Rockhaya Diallo philosophe à sa place : on a les intellectuels que l’on mérite . Sans doute David Pujadas- qui semblait fort marri par cet épisode -fut-il obligé par sa direction d’interrompre brutalement la contribution de son meilleur contradicteur ? Un esprit libre,donc, souvent insolent et toujours paradoxal. L’éviction d’Alain Finkielkraut, philosophe et auteur d’une trentaine de livres, écarté comme s’il avait volé la caisse, a frappé les esprits.

La pensée victimaire à l’œuvre dans la presse américaine de la côte Est à la Californie (du « New York Times » au « Washington Post »,entre autres titres ) a imposé depuis quelques années les sanglots longs des violons d’un perpétuel automne de la pensée aux USA. Les « victimes » de la suprématie blanche sont forcément issues de la diversité : «  Il faudrait être « moins blanc » c’est-à-dire moins directement oppressifs.   Les journalistes du New York Times ont répondu à cette injonction en décidant d’écrire « Black » avec une majuscule et «  white » (en minuscules NDLR) afin de remettre les blancs à leur  place », se fâche Alain Finkielkraut. Comme le craignait (cf.Atlantico 2019)l’auteur de « White » , l’écrivain américain Bret Easton Ellis, l’autocensure règne : partout les artistes ont peur.La cancel culture fait le reste . Résultat : une néantisation de tout ce qui favorise la création. «Par l’action du politiquement correct sur les œuvres de fiction passées, présentes et à venir, l’Occident se dit adieu. Adieu et non au -revoir. On peut craindre en effet que cette Grande Rectification ne soit pas un délire passager bientôt discrédité par ses excès comme tant de modes intellectuelles, mais l’accompagnement idéologique de ladéseuropéisation du Nouveau Monde et du Vieux Continent »se désole Alain Finkielkraut.Aujourd’hui Mozart appartient à la diversité ou il n’est pas. Il n’y a plus d’esthétique, il y a juste de la morale. Comme si les artistes devaient avoir non pas du talent, voire du génie, mais l’amour indéfectible d’une diversité martyre de la culture et des arts d’hier, forcément blancs. Amour imposé par le gémissement médiatique permanent des minorités agissantes. Dans la plupart des médias, ces porte-paroles culpabilisants décrètent ce qui est aimable, regardable, audible, souhaitable  ; d’où le basculement de notre culture dans une cucuterie généralisée. La vertu tue l’Art car l’art n’est pas fait pour être vertueux. On rougit de le répéter : l’artiste est singulier, il ne correspond à aucun critère. Il va seul, tel le sanglier des forêts. Qu’en penserait Charles Baudelaire ? C’est le mal fait au génie de l’artiste par la disparition de ses admirateurs (disparition décrétée par le wokisme que dénonce Alain Finkielkraut dans cet essai puissant . L’auteur inspiré de « L’après littérature » nous avertit : si nous continuons ainsi, nous mourrons car l’art -dit Oscar Wilde (autre esprit à part, singulier, unique, hors les murs) « n’imite pas la vie, c’est la vie qui imite l’Art » « La France est hélas en phase avec l’Amérique. Le président du conseil supérieur de l’audiovisuel, l’organisme indépendant chargé de veiller sur la bonne tenue des radios et télévisions veut lui aussi promouvoir la « diversité » constate Alain Finkielkraut.La victimisation (des non-blancs, des femmes, des gays, des transgenres, etc.) conduit aux bons sentiments obligatoires. Nous avions le pass sanitaire, désormais il y aura le pass littéraire, journalistique, artistique. Last exit to the liberté de créer, avant l’interdiction des auteurs et artistes non « Black », et/ou récalcitrants .  Dans vos spots publicitaires, chers créatifs de la télévision française, rajoutez partout de la diversité, toujours plus de diversité, pensez au politiquement correct dans vos budgets et autres messages SVP. Vous ne vous en porterez que mieux, et serez donc financièrement récompensés.N’oubliez pas que la France se réveille « bleu- blanc », mais surtout « Black ». Les petits rats de l’Opéra seront donc Black, ou rien du tout.  Après avoir gagné la bataille aux USA, la gauche du wokisme anesthésie la création dans toute l’Europe, et même en France. «  C’est d’ailleurs le cœur du livre d’Alain Finkielkraut précise un observateur : « décrire un monde (…) où l’idéologie et la morale étouffent toute démarche créatrice ET tout débat esthétique. Où ces mêmes valeurs, pour peu que vous ne les respectiez pas, peuvent vous conduire au pilori » . La fortune ou l’oubli. Si vous êtes un artiste, adhérez donc aux oukases du wokisme (la diversité, la parité, etc.) et croyez en ses délires, ou vous serez rayé des listes, supprimé, censuré, effacé : pas de budget, pas de galerie, pas de théâtre, pas de producteur, pas de local, pas d’éditeur, pas de conférence, pas de palme d’Or à Cannes, pas de plateau-télé, pas d’articles. Tout le monde se souvient de la censure dont fut victime Sylviane Agacinsky à la faculté de Bordeaux. «Plusieurs associations étudiantes jugeant «homophobe» la philosophe, connue pour ses engagements contre la PMA pour toutes ont obtenu l'annulation de sa conférence. » (sic). Depuis lors, de telles censures se sont multipliées en France. Aujourd’hui, c’est toute la création française qui semble menacée par cette idéologie victimaire. Les bons sentiments font les mauvais livres et imposent le moche partout, disais-je dans mon compte-rendu du « White » de Bret Easton Ellis. Le « moche » à force de ligues vertueuses (la parité partout,dans les jurys, les musées, en art, et déboulonnons gaiement les statues comme si le passé pouvait être examiné à l’aune de ce présent mortifère et férocement inculte et égalitaire. Pas assez de femmes artistes en  France ? C’est la faute du patriarcat et non parce que le talent et a fortiori le génie ne se décrètent pas et qu’il n’a pas de sexe ni de genre. Carson Mc Cullers (« Le cœur est un chasseur solitaire », Virginia Woolf,Sagan et Duras ne font pas de « littérature féminine » (sic). Ce sont des artistes : elles sont dans la littérature, point final.

Le wokisme pourrait en effet triompher comme le craint et le constate FinkielKraut si nous n’y prenons garde.   Les bons sentiments combattent l’art, toujours en première ligne, car les œuvres ne savent pas se défendre, pas plus que les artistes, refusés par la cancel culture. Se souvenir du traitement réservé à Alain Finkielkraut, insulté à Paris (France) en 2019, par des Français, et interdit de conférence par d’autres Français à l’IEP Paris. J’avais admiré sa réponse à un journaliste de BFM ou de CNews : « Allez-vous porter plainte, Alain Finkielkraut ?  (« sale juif » avaient crié des manifestants,« retournez en Israël ! » hurlaient d’autres badauds) Finkielkraut avait répondu ceci- que j’avais trouvé magnifique : « Non, je ne porterai pas plainte car je ne suis pas là pour juger mais pour tenter de comprendre. »

« Tenter de comprendre » : la vocation de tout philosophe digne de ce nom (Noir, Jaune ou Blanc). Et la passionqui anima toujours cet immense écrivain que fut Philip Roth (1933-2018): «  Nous n’aimions pas nécessairement le monde où nous vivons -chuchote Alain Finkielkraut dans « L’après littérature -«  mais nous étions heureux et même fiers d’habiter un monde où Philip Roth était vivant. Nous nous sentions privilégiés d’être ses contemporains et nous y trouvions une sorte de réconfort. Son œuvre est là, certes, majestueuse, achevée, et elle ne mourra pas. » conclut Finkielkraut, bouleversant lorsqu’il évoque son ami disparu. C’est Milan Kundera, autre immense artiste, qui présenta Roth à Finky …Milan Kundera et sa formidable et insoutenable légèreté de l’être se f… comme de l’an quarante de la parité,de la diversité, du féminisme intersectionnel et autres ligues de vertu nécessaires aujourd’hui pour obtenir le passe littéraire d’aujourd’hui. L’ auteur -génial- des fameux Portnoy et de « La tache »(«  Un professeur d’université accusé de racisme par ses étudiants préfère démissionner »… roman d’une actualité redoutable, comme si Roth avait su ce qui allait nous arriver.La mort de l’art ? Ce professeur (ex Black devenu blanc soudain accusé de racisme anti-Noir !!!), c’est notre temps éclairé par la littérature.« L’après littérature » d’Alain Finkielkraut est une prière. Exauçons-là : Baudelaire serait content, et il nous suffit de résister.

Alain Finkielkraut/ L’après- littérature/Stock/19 euros et 50 cents.

Lire aussi

La préparation du roman (Cours au Collège de France (1978-1979 et 1979-1980), par Roland Barthes, 608 pages (éditions du Seuil).

Les Essais par Michel de Montaigne (1533-1592) Collection Quarto (1355 pages) /Gallimard.

White (essai) par Bret Easton Ellis, 222 pages, éditions Laffont.

Petits Traités (essais) par Pascal Quignard, Folio/Gallimard (8 volumes, 608 pages).

La tache (roman) par Philip Roth (Folio-Gallimard),352 pages.

Conférence d’Alain Finkielkraut à Paris (puis conférences en régions) : mardi 5 octobre, 20 H, salle Gaveau, 45- 47 rue de la Boétie, 75008- Paris (25 euros)

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