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Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
Les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.
©Reuters

Peur bleue

Sondage Atlantico/Ifop - Depuis le 11 septembre 2001, plus de 1 Français sur 2 perçoit la menace terroriste comme "très élevée" ou "plutôt élevée".

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Question : Comment évaluez-vous la menace terroriste dans notre pays aujourd’hui : diriez-vous qu’elle est très élevée, plutôt élevée, plutôt faible ou très faible ?

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Atlantico : 72% des Français estiment que la menace terroriste est élevée. Un chiffre important, proche du record d'avril 2013 atteint lors des attentats de Boston (78%). Comment analysez-vous ce résultat ?

Jérôme Fourquet : La perception de la menace terroriste en France est effectivement très importante. Le chiffre de 72% est presque un record depuis la mise en place de ce baromètre après le 11 septembre 2001. Ce résultat est en partie lié au contexte de menaces islamistes contre les intérêts occidentaux. Mais de manière générale, il y a eu un basculement à la fin de l'année 2012 au moment de l'arrestation de cellules dormantes potentiellement terroristes en France. A partir de ce moment là, nous ne sommes jamais redescendus en-dessous de 7 Français sur 10 qui pensaient qu'une menace terroriste était probable et prégnante dans le pays. Cette inquiétude a été réactivée ou alimentée par l'intervention militaire au Mali début 2013. A l'époque, des groupes terroristes avaient dit que la France devrait payer ou répondre de ses actes sur son sol. Le paroxysme de cette crainte d'attentat a été atteint en avril dernier après les attentats de Boston où 78% de Français estimaient que la menace était très ou plutôt élevée.

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[1] Sondage Ifop pour Enablon réalisé du 26 au 28 mars 2008 auprès d’un échantillon de 1009 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
[2] Sondage Ifop pour le Journal du Dimanche réalisé du 8 au 9 septembre 2010 auprès d’un échantillon de 1006 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
[3] Sondage Ifop pour le Journal du Dimanche réalisé du 3 au 5 mai 2011 auprès d’un échantillon de 1042 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
[4] Sondage Ifop pour Dimanche Ouest France réalisé du 6 au 8 septembre 2011 auprès d’un échantillon de 1011 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
[5] Sondage Ifop pour Dimanche Ouest France réalisé du 22 au 23 mars 2012 auprès d’un échantillon de 977 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
[6] Sondage Ifop pour Dimanche Ouest France réalisé du 9 au 11 octobre 2012 auprès d’un échantillon de 1005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
[7] Sondage Ifop pour Dimanche Ouest France réalisé du 15 au 17 janvier 2013 auprès d’un échantillon de 1002 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
[8] Sondage Ifop pour Métro réalisé du 16 au 18 avril 2013 auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

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Au moment de l'affaire Merah, la perception de la menace terroriste était moins importante qu'aujourd'hui. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

Au moment de l'affaire Merah, la perception de la menace terroriste n'avait pas augmenté. Au contraire, elle était à un niveau assez bas au regard des standards historiques. Après les tueries de Toulouse et de Montauban "seulement" 53% de Français pensaient que la menace était élevée. Les affaires de Toulouse et Montauban ont été plutôt décodées et analysée par les Français comme un atroce fait divers et le résultat de l'action d'un déséquilibré. Les Français perçoivent la menace terroriste comme le fait d'un groupe organisé et non comme le fait d'un individu isolé.

De manière générale, depuis le 11 septembre 2001, la perception de la menace terroriste a toujours été très élevée. Le choc entraîné par cette événement n'est-il jamais retombé ?

Depuis le 11 septembre 2001, on n'a jamais eu, même dans les périodes les plus calmes, moins de 1 Français sur 2 qui estimaient que la menace terroriste était élevée. La menace islamiste ne nous a jamais quittés depuis le 11 septembre. D'une certaine manière, la société française a appris à vivre avec cette menace et l'a intégrée comme étant dans l'univers des possibles. Les écarts sont assez peu marqués entre les habitants des communes rurales et les habitants de l'agglomération parisienne qui est pourtant davantage visée par les attaques. L'ensemble de la population a donc intégré le paramètre terroriste.

En période de tensions géopolitiques internationales, comme aujourd'hui, cette inquiétude vis-à-vis de la menace terroriste peut se développer et prendre des proportions beaucoup plus importantes. Avec les suites des printemps arabes, l'actualité se rappelle à nous régulièrement et nous montre que des organisations islamistes usant de la violence sont toujours actives et cherchent à nuire.

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Ce résultat peut-il être également lié à un sentiment plus général d'insécurité ?

En effet, ces chiffres dénotent aussi un certain climat d'inquiétude et d'insécurité dans la population. La variable d'âge est un indicateur. La perception de la menace terroriste évolue principalement en fonction de l'âge. Plus on est âgé, plus on a le sentiment que la menace est élevée. Or, les personne âgées sont aussi les plus sujettes au sentiment d'insécurité. 

La perception des Français est-elle liée à leur sensibilité politique ?

Il y effectivement des différences politiques. Plus on est à droite, plus on a le sentiment que la menace est élevée : 84% au FN, 86% à l'UMP et 87% à l'UDI. Dans l'électorat socialiste et écologiste, on est 20 points au-dessous tandis qu'on est à peine à 50% dans l'électorat du Front de gauche. L'électorat d'extrême gauche a parfois le sentiment qu'on instrumentalise la menace terroriste pour créer un climat sécuritaire ou stigmatiser telle ou telle catégorie de la population. Il y a donc bien une lecture idéologique de cette menace terroriste.

Méthodologie

Ce document présente les résultats d’une étude réalisée par l’Ifop. Elle respecte fidèlement les principes scientifiques et déontologiques de l’enquête par sondage. Les enseignements qu’elle indique reflètent un état de l’opinion à l’instant de sa réalisation et non pas une prédiction.

Aucune publication totale ou partielle ne peut être faite sans l’accord exprès de l’Ifop.

Précision relative aux marges d'erreurs

La théorie statistique permet de mesurer l’incertitude à attacher à chaque résultat d’une enquête. Cette incertitude s’exprime par un intervalle de confiance situé de part et d’autre de la valeur observée et dans lequel la vraie valeur a une probabilité déterminée de se trouver. Cette incertitude, communément appelée « marge d’erreur », varie en fonction de la taille de l’échantillon et du pourcentage observé comme le montre le tableau ci-dessous :

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