52 hertz : l'odyssée de la baleine solitaire qui ne chantait pas comme les autres<!-- --> | Atlantico.fr
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Photo d'illustation / Une baleine.
Photo d'illustation / Une baleine.
©Reuters

She’s a poor lonesome whale

Dans les eaux froides et profondes du Pacifique nage une mystérieuse baleine qui intrigue les scientifiques tout autant que le commun des mortels. Son chant d'amour la rend unique en son genre... et la condamne à la solitude.

Célibataire, jusqu’à sa mort. C’est ce à quoi semble être condamnée cette étrange et mystérieuse baleine, dont le chant d’amour restera à jamais inaudible pour ses semblables. Et pour cause : le cétacé chante d’une façon trop aiguë, sur une fréquence de 52 Hz - ce qui lui vaudra son surnom - beaucoup plus élevée que celle de ses semblables, dont la fréquence varie entre 15 et 25 Hz. L’animal émet une suite de deux à six chants, de cinq à six secondes ; des sons plus long et émis plus fréquemment que ses congénères.

La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l'agence américaine responsable de l'étude de l'océan et de l'atmosphère, scrute ses chants et ses déplacements depuis sa découverte par la Navy, il y a un peu plus de 20 ans en captant les sons qu'elle émet grâce à des hydrophones, des micro fonctionnant sous l'eau. 

Car l'animal n'a jamais été aperçu, assure futura-sciences.comSeul son chant trahit la présence de cette baleine unique en son genre dans l'océan Pacifique où elle nage, le long des côtes californiennes et jusqu’aux îles Aléoutiennes. Une baleine qui nage comme elle chante : seule, avec une légère tendance à se rapprocher de plus en plus des côtes, américaines, comme le souligne un blog du site discovery.com.

Les scientifiques ont en effet découvert que "52 Hz" ne suivait pas la même route migratoire que les baleines bleues ou les rorquals. Mais pour l’instant, ces derniers ne savent pas si les deux faits sont liés, ni si l’un est la conséquence de l’autre.  

Pour tenter d'expliquer la spécificité de cette baleine, chose ardue puisque l’animal n’a pas été vu, la communauté scientifique a plusieurs hypothèses sur la table. Première d’entre-elle : "52 Hz" appartiendrait à une espèce qui n’a pas encore été découverte. Certains biologistes ont envisagé que la différence de tessiture de l’animal s’explique à cause d’une malformation physique. D’autres encore ont imaginé que l’animal soit un hybride, un croisement entre une baleine bleue et d’autres espèces de baleines.

Nouvelle espèce, malformation ou hybride, une chose est sûr, ou presque : "52 Hz" semble en bonne santé, en dépit de sa solitude. "Le fait est que cet individu est capable de vivre dans un environnement difficile [les profondeurs de l’océan Pacifique, ndlr] depuis des années et cela nous conforte dans l’idée que l’animal n’est pas malade", a expliqué au New York Times le docteur Kate Stafford, chercheur au laboratoire national des mammifères marins de Seattle.

L’histoire de cette baleine captive. Même seule, elle continue de chanter. Comme le rapporte le site du magazine Vice, en juillet 2013, des vidéastes ont formulé l'envie de partir à la recherche de l’animal pour réaliser un documentaire à son sujet. Parmi eux : Joshua Zeman. Il doit chapeauter le film, dont la réalisation inclura un voyage dans le Pacifique nord afin de trouver la baleine. En plus du site de Vice, le projet est évoqué sur la page Wikipedia consacrée à "52 Hz" et sur l’Internet movie databaseMais 9 mois plus tard, peu d’informations filtrent sur le devenir ce long format dédié au cétacé.

Sur Facebook, une petite communauté se passionne pour l’animal sur un groupe baptisé 52 : The Search for the Loneliest Whale in the World, du nom du documentaire qui devrait voir le jour, et partage régulièrement des informations sur 52 Hz. En attendant de percer tous ses mystères.

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