"Rien qu'une bête" de Franz-Olivier Giesbert : la fusion entre l’homme et l’animal n’est jamais aussi éloignée qu’on le pense<!-- --> | Atlantico.fr
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Le livre de Franz-Olivier Giesbert, "Rien qu'une bête"n a été publié aux éditions Albin Michel.
Le livre de Franz-Olivier Giesbert, "Rien qu'une bête"n a été publié aux éditions Albin Michel.
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Franz-Olivier Giesbert a publié "Rien qu'une bête" aux éditions Albin Michel.

Yann Kerlau pour Culture-Tops

Yann Kerlau pour Culture-Tops

Yann Kerlau est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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"Rien qu'une bête" de Franz-Olivier Giesbert

Editeur Albin Michel, paru le 28 avril 2021 - 357 pages - 19,90 €

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Thème

Charles Aubignan, homme riche et grand défenseur des animaux, aime un peu trop les bêtes au point de se laisser transformer en porc par un couple qui se dit végétarien mais n’a d’autre idée que de capter sa fortune. Sa mutation de bipède à quadrupède va faire de lui une victime toute trouvée. S’en sortira-t-il ? Nul ne peut en être sûr.

Points forts

Un roman insolite qui fait froid dans le dos tant on craint qu’il puisse être la réalité. Un machiavélisme si proche d’un conte philosophique que l’on prend évidemment parti pour la victime. Le martyr de Charles Aubignan rebaptisé Gros-Cul par ses tortionnaires ne nous épargne aucun détail sur l’asservissement odieux que sont successivement sa castration, son gavage, son emprisonnement avec comme gardiens trois dobermans qui veulent le dévorer. Amoureux fou de Laura, la femme du tortionnaire, jusqu’où ira Charles Aubignan ? Rondement mené, les 350 pages de l’intrigue ne laissent guère place au doute : l’être humain est fait pour souffrir. Dans ce roman, les faibles sont dévorés sans avoir le temps de crier grâce.

Points faibles

Ayant aimé le livre, la fable et la partie de poker qui s’y joue, je n’ai pas trouvé de points faibles.

En deux mots ...

S’il y avait un Prix du roman insolite, Franz-Olivier Giesbert pourrait le gagner. C’est à la fois un enfer et une purification. Le  mâle - occidental et contemporain - serait-il déjà mûr pour une soumission totale à ses bourreaux potentiels ? Jusqu’à la dernière page, le suspense se maintient finissant dans une conclusion qui mérite un grand bravo à l’auteur. 

Un extrait

“Apparemment, j’étais condamné à rester cadenassé jusqu’à  la mort dans ma cage, gardé par trois dobermans qui n’avaient apparemment qu’un but dans la vie : me manger vivant.

Dieu a créé un homme à mon image : je suis un opportuniste qui ne croit en Lui que quand ça m’arrange. Pour retrouver la foi, rien ne vaut une  maladie, un drame familial,  les premières morsures de la mort sur la nuque.

Il y a deux catégories de vieux : ceux qui croient qu’ils ont toujours vingt ans ; ceux qui ont compris que leur avenir est derrière eux. Depuis mon deuxième divorce, j’étais entré dans la deuxième catégorie.”

L'auteur

Le palmarès de Franz-Olivier Giesbert est si long que l’on va se contenter des grandes lignes : journaliste depuis l’âge de dix-huit ans, l’écrivain franco-américain est aussi éditorialiste, biographe, philosophe à ses heures, présentateur de télévision. Rien qu’une bête  est son 19ème roman auxquel s’ajoutent 13 essais historiques et politiques, deux essais en faveur de la cause animale et un essai personnel intitulé La dernière fois que j’ai rencontré Dieu(Gallimard, 2018).

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