"Le grand bonheur, Vie des moines" : une expérience spirituelle du bonheur sur terre. Un magnifique moment dans un havre de paix<!-- --> | Atlantico.fr
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Le grand bonheur, Vie des moines de Nicolas Diat (Éditions Fayard)
Le grand bonheur, Vie des moines de Nicolas Diat (Éditions Fayard)
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Atlanti-Culture

A partir du 12 juillet, Culture-Tops vous propose, en partenariat avec Atlantico, ses "lectures d'été", un best of de nos meilleures chroniques de livres publiées depuis septembre 2020.

Paul Beuzebosc pour Culture-Tops

Paul Beuzebosc pour Culture-Tops

Paul Beuzebosc est chroniqueur pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

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Le grand bonheur, Vie des moines

De Nicolas Diat
Éditions Fayard - 288 p. - 21,90 €

Notre recommandation

EN PRIORITÉ

THÈME

Après Un temps pour mourir, consacré à l’expérience de la mort chez les moines et publié en 2018, l’auteur, grand connaisseur du monde religieux, livre avec Le grand bonheur son deuxième ouvrage sur la vie monastique. Une vie réelle et bien vivante parmi eux pendant un an. Il raconte les origines, l’organisation, la journée concrète, spirituelle et laborieuse, des bénédictins de l’abbaye de Fontgombault. Cette  communauté de corps et d’âmes, nouée par l’histoire et régie par la règle de Saint Benoît, est implantée depuis le XIème siècle dans le sud de l’Indre, en bordure de la Creuse.

POINTS FORTS

Récit, reportage, recueil de beaux témoignages, roman vivant du domaine agricole, du verger, des pierres froides du monastère refondé en 1948 après un exil forcé, le livre est aussi une réflexion sur la place et le rôle des moines au sein de leur communauté comme dans la chrétienté. Avec foi, poésie et talent, Nicolas Diat dévoile le secret des traditions, des offices et des fêtes, des rituels, la place centrale du chant grégorien, le charme intemporel des obédiences, ces charges ou métiers aux noms patinés par le temps, cette manière ineffable que chaque moine, du père Abbé au plus humble des frères convers, personnalité retirée du monde, a de répondre à l’appel, d’obéir d’amour, de faire communauté au quotidien.

Il ne cache rien de la vie exigeante, austère, réglée, répétitive du moine qui sans cesse prie, chante, œuvre dans un rude Éden qui résume sur 75 hectares l’écologie toute entière. Ici tout travail vaut offrande, tout repos mérite louange, tout repas est sanctification, toute parole offre un gîte et un couvert, toute écoute amène un sourire, toute minute aspire à la prière et à l’éternité.

Quand la vie a tout dit, a tout fait au service de Dieu et de sa communauté, le moine termine sa vie terrestre. Il part entouré, accompagné, car c’est le seul chemin qui part de l’abbaye qu’il n’a pas parcouru dans son obédience ou sa promenade.

Quand le père Abbé meurt, le livre se termine, en silence. Cette rencontre avec les bénédictins de Fontgombault aurait pu encore continuer longtemps tant leur silence parle et chante.

POINTS FAIBLES

Mon imagination paresseuse aurait aimé d’emblée contempler, au cœur du livre, une édition comportant des illustrations de cette heureuse vie des moines. Mais les mots suffisent largement au petit bonheur du lecteur.

EN DEUX MOTS

Ouvrir ce livre, c’est, croyant ou pas, se mettre à une autre heure, celle des six offices de la journée.

C’est faire retraite dans un univers où le sens, l’équilibre, la mesure est donnée à chaque moment du jour et de la nuit.

C’est se laisser porter vers l’aval par une source limpide qui n’arrête jamais de remplir une fontaine inépuisable.

C’est connaître un moment béni des cieux, en suspension dans un havre de paix intérieure, où, chez les moines, le temps prend tout son temps et la vie prend toute la vie pour, au plus près de la terre d’ici-bas, prier, prier toujours, prier sans cesse, pour porter l’humanité vers l’horizon de son éternité.

Refermer ce beau livre, c’est quitter un lieu symbolique, une histoire vivante, soixante vies à part. C’est reposer doucement sur la table de chevet quelques heures passées à l’écart dans le silence des mots, dans un laboratoire de charité bercé par le profond mystère de l’ailleurs. Là où l’intemporel donne une petite idée de l’éternité.

UNE PHRASE

"Une vocation est toujours liée à une terre, à une géographie".

"Suivre la voie des moines, celle du bonheur sage".

"Le silence recouvrait toujours ces petits bruits".

"Si la perfection existait sur cette terre, elle ressemblerait à ces messes pures, charmantes et humbles".

"Ils savent tout ce que Dieu attend d’eux quand le monde dort".

« Dieu pardonne toujours, les hommes parfois, la nature jamais ».

"Le diable n’aime pas le chant grégorien de même qu’il déteste la liturgie".

« Qui résiste au froid de Fontgombault résiste à tout ».

« Je savais que Dieu me voulait ici ».

« La contemplation, c’est l’art d’être calme ».

L'AUTEUR

Nicolas Diat, né en 1975, auteur en 2014 du livre L’homme qui ne voulait pas être pape consacré au pontificat de Benoît XVI, est journaliste, écrivain et éditeur. Il a publié six livres, dont trois écrits en collaboration avec le cardinal Sarah, qui ont reçu de nombreux prix littéraires et ont été traduits et publiés dans de nombreux pays. 

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