"Le cottage aux oiseaux" de Eva Meijer : en pleine vague verte, c’est le moment ou jamais de déguster ce bijou<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Eva Meijer a publié "Le cottage aux oiseaux" aux éditions Presses de la Cité.
Eva Meijer a publié "Le cottage aux oiseaux" aux éditions Presses de la Cité.
©

Atlanti Culture

Eva Meijer a publié "Le cottage aux oiseaux" aux éditions Presses de la Cité.

Françoise Thibaut pour Culture-Tops

Françoise Thibaut pour Culture-Tops

Françoise Thibaut est chroniqueuse pour le site Culture-Tops.
 
Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
Voir la bio »

"Le cottage aux oiseaux" de Eva Meijer

Traduit du néerlandais par Emmanuelle Tardif, Presses de la Cité, 267 pages, 20 €

RECOMMANDATION
Excellent

THEME
La vie de Len Howard, britannique, violoniste d’orchestre estimée. A 40 ans, elle plaque tout : le violon, l’orchestre, une famille excentrique aux relations compliquées, un amoureux, Londres enfin, pour aller vivre au fin fond du Sussex dans une petite maison, où elle s’adonnera à sa véritable passion : observer, étudier, nourrir, protéger, aimer les petits oiseaux. Sans jamais se lasser, jusqu’à sa disparition en 1973, elle les protège, les raconte, publie deux livres à grand succès, Birds as individuals traduit en français (L’oiseau cet inconnu), et Living with birds.

POINTS FORTS
C’est délicieux, et la présentation très originale : les 15 chapitres  -assez courts- consacrés à la vie de Len Howard, s’intercalent entre 15 chapitres consacrés à la vie des oiseaux dans son jardin et leur relation avec elle. Les principaux acteurs (filles et garçons) sont les mésanges charbonnières, fidèles, délurées et si intelligentes, en particulier la belle Star, qui sait compter jusqu’à huit, a des époux successifs et de nombreuses couvées. Il y a les bagarres, les amours, les chamailleries des filles, les rivalités entre garçons, les couvées, les fins de vie.

C’est un récit très simple, agréable. En le lisant, on sent le vent dans les haies, le froid s’insinuer, le printemps renaitre, le frôlement d’un rouge- gorge ou d’une grive. On observe de loin les oiseaux migrateurs, on installe chaque jour mangeoires et baignoires. Il est d’ailleurs possible de se détacher complètement des humains et lire uniquement les chapitres consacrés à Star et son petit monde voletant.

POINTS FAIBLES
Evidemment, il faut aimer les oiseaux !  Le lien individuel, assez« spécial » avec la nature est aussi très anglais. Plus écolo, c’est improbable... Si l’on est un adepte inconditionnel de l’asphalte des villes, du béton et du néon, il vaut mieux laisser tomber...

EN DEUX MOTS 
C’est aussi très beau. Et souvent très drôle, notamment 1943 où Len réussit à détourner une brigade de Canadiens en manoeuvre pour qu’ils ne dérangent pas les nids !!! Et toutes les facéties dans la maison où Len installe des nichoirs en hiver.

UN EXTRAIT
“Au cottage le jardin était fréquenté par un grand nombre de mésanges charbonnières, de merles, de moineaux et de rouges-gorges. Il accueillait aussi des choucas, des corneilles, des geais, des étourneaux, des pics et des pinsons….Des migrateurs venaient chaque année au printemps...C’est avec les charbonnières que je nouai les liens les plus étroits. Il s’agit probablement des oiseaux les plus intelligents qui soient...elles sont très curieuses de nature, joueuses, douées d’une mémoire remarquable” p. 22

“Tête-Chauve, un mâle devenu si docile vers la fin de sa vie qu’il passa le plus clair de ses vieux jours sur mes genoux ; Twist, une femelle courageuse et très intelligente fut mon initiatrice au langage des mésanges ; et bien sur Star : c’est une très belle mésange au plumage satiné, la créature la plus ingénieuse que j’eus l’honneur de connaître” p.90

“L’an dernier , elle était en ménage avec Monocle. Tête-Chauve mange calmement puis vient se poser sur mon épaule. Ensemble nous observons Star, visiblement affamée puisqu’elle picore tout ce qui se trouve devant elle...Après chaque becquée, elle nous lance un rapide coup d’oeil.  Bonjour lui dis-je des yeux. Elle soutient mon regard, puis s’envole suivie de Tête-Chauve, loin dans le ciel, toujours plus haut, toujours plus vite” p.266

L'AUTEUR
Eva Meijer, philosophe, artiste, auteure de romans à succès,  découvrit Len Howard en terminant ses études à Londres et se passionna pour cette femme exceptionnelle et sa vie étonnante, son intimité avec les oiseaux. La «personne» Len Howard est peu connue, mais en s’appuyant sur ses carnets d’observation quotidiens, les souvenirs de ses proches, ses papiers privés, Eva Meijer a reconstitué une histoire touchante et parfaitement écologique. Le Cottage aux oiseaux fait suite à Les animaux et leurs langages, publié en français en 2019 chez le même éditeur.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !