"L'interruption" : Brillamment ennuyeux...<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"L'interruption" : Brillamment ennuyeux...
©operadeparis.fr

Atlanti-Culture

Didier Cossart pour Culture Tops

Didier Cossart est chroniqueur pour Culture Tops

Voir la bio »

LIVRE

L’interruption
de Dominique Noguez
Ed. Flammarion
231 pages

RECOMMANDATION

BOF !

THEME

C’est un livre sur le milieu intellectuel parisien et les états d’âmes de l’un d’entre eux. Adrien Delcourt est professeur de philosophie dans une grande école parisienne. A 59 ans après une carrière brillante et joyeuse il aspire à être reconnu par ses pairs et à laisser une trace dans la pensée intellectuelle de son temps. Pour se faire il a l’opportunité de présenter sa candidature au Collège France. Le processus de sélection passe par une courte visite à chaque membre du Collège durant laquelle il faut savoir développer avec brio n’importe quel sujet d’actualité ou philosophique. Pour réussir Adrien Delcourt devra aussi s’entourer de bons parrains dans l’édition et louvoyer une coupe de champagne à la main au milieu des vanités du milieu intellectuel parisien.

POINTS FORTS

L’auteur étant Normalien il sait brillamment nous parler de tout et de son contraire. Le prétexte des interviews est une bonne méthode pour partager des réflexions sur des sujets d’actualité ou philosophiques. C’est écrit avec intelligence.

POINTS FAIBLES

C’est un livre brillamment ennuyeux où l’auteur semble régler ses comptes avec le milieu intellectuel Parisien. Afin de le rendre plus léger il y a bien des digressions détaillant les rapports sexuels du héros avec une étudiante ou avec son jeune amant mais il n’est pas certain que cela aide à faire entrer l’auteur dans la liste des écrivains qui « laisseront une trace » comme le souhaite ardemment son héros...

EN DEUX MOTS

Faut-il rester grand chez les petits ou tenter de devenir petit chez les grands ? Qu’elle est la bonne place pour un « khâgneux » qui a raté l’oral de la rue d’Ulm ? Le héros nous répond que finalement le secret du bien-être est sans doute de se « concentrer sur le présent comme le cheval sur son sac de picotin ».   

UN EXTRAIT

Page 128: "Il disait « futilité », mais il aurait pu dire aussi bien « bêtise », car cela pouvait confiner à la bêtise, si l’on appelle ainsi tout ce qui échappe, littéralement-tout ce qui sort de nous sans avoir été pensé. Ces incessants parasites (comme dans les vieux postes de radio de son enfance, les soirs d’orage), ces bavures, ces baisses de ton, ce gis, cette couenne, ce petit brouhaha médiocre que sont la plupart des conversations, ce qu’on répond dans les discussions, ces mots faibles, mal mâchés, ces termes qu’on laisse passer au lieu de se taire si l’on n’a rien de fort, ou simplement de sensé à dire. Cette eau de vaisselle.

Tel était son rêve. Essayer de parler non futilement de la futilité.

Ainsi s’acheva sa dernière visite. Résultat dans moins d’une semaine."    

L’AUTEUR

Né en 1942, Dominique Noguez est Normalien, agrégé de Philosophie. Professeur d’université, c’est un intellectuel brillant, actif dans beaucoup de domaines dont le cinéma, l’édition et la politique.

C'est un écrivain prolixe avec de nombreux essais et romans. Parmi ses distinctions il a reçu le prix Fémina en 1997 pour « Amour Noir ». En 2017 il reçoit pour l’ensemble de son œuvre le prix d’Académie de l’Académie Française. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !