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"Je ne te pensais pas si fragile" de Kikka : un engrenage qui mène irrésistiblement au burn-out.
"Je ne te pensais pas si fragile" de Kikka : un engrenage qui mène irrésistiblement au burn-out.
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Atlanti Culture

Kikka a publié "Je ne te pensais pas si fragile" aux éditions Eyrolles.

Marie De Benoist pour Culture Tops

Marie De Benoist est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).

 

 

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"Je ne te pensais pas si fragile" de Kikka

Eyrolles, 14 janvier 2021 - 265 pages - 16 €

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Thème

Tout semble réussir à Clotilde, la narratrice : « une famille harmonieuse, un travail valorisant, passionnant, et une vie sociale fondée sur de belles amitiés ». Elle a bénéficié d’une ascension professionnelle rapide, en franchissant les étapes une par une, pour devenir directrice commerciale d’une entreprise néerlandaise qui vend des vélos. Elle jouit de la confiance de son patron, met à profit ses talents avec dynamisme et audace, et fédère autour d’elle une équipe soudée, bref elle mène tout de front avec bonheur. L’arrivée du nouveau dirigeant Karl va déstabiliser ce bel équilibre. Il commence par remettre en cause ses fonctions, puis il exerce une pression de plus en plus forte sur ses compétences, en contestant toutes ses initiatives et en contrôlant toutes ses activités. D’abord surprise par un tel changement, elle ne comprend pas ses reproches constants, ses attaques blessantes, ses mesures vexatoires. Elle s’interroge sur ce traitement injuste et cruel infligé avec un tel acharnement, qui l’humilie au plus haut point. Elle se sent coupable, elle s’isole, elle sombre petit à petit jusqu’au burn-out. La chute sera proportionnelle à l’investissement total qu’elle avait engagé dans cette vie trépidante. Mais grâce à son psychiatre, elle se relèvera en se battant jusqu’au bout et se reconstruira par l’écriture.

Points forts

• La construction du livre donne une dynamique à la lecture, en alternant le séjour à la clinique et les retours en arrière.

• L’engrenage fatal, comme une « spirale descendante » est fort bien décrit, du découragement à la dépréciation de soi, en passant par la culpabilité et la peur du regard des autres. Impossible d’échapper à l’emprise de ce Karl, un manipulateur au management impitoyable, déplorable et destructeur, qui provoquera des démissions en chaîne !

• Au-delà de ses ressources intérieures et morales, elle sera sauvée par l’écriture devenue indispensable pour guérir et pour témoigner. Elle opère alors un retour sur elle-même exigeant et sincère, à la recherche de ses propres failles, afin de retrouver sa dignité.

Points faibles

• Est-ce un roman, un récit autobiographique ou un témoignage ? La question mérite d’être posée tant ces pages sonnent vrai.

En deux mots ...

Ce récit prenant, lucide et sensible apporte un témoignage d’une vérité profonde sur l’anéantissement physique et psychique causé par ce fameux harcèlement moral, un sujet de société peu abordé sous cet angle. Un livre courageux et utile.

Un extrait

« Je n’écris plus de manière purement cathartique, dans le désordre, pour mon seul bénéfice. Je témoigne … dans l’espoir que, grâce à mes écrits, je puisse empêcher d’autres de subir le même sort. » p.103 

« Il me fallut comprendre que ma plus grande fragilité avait été de croire à mon invulnérabilité. » p. 168 

L'auteur

Kikka a une quarantaine d’années. Elle a exercé des fonctions commerciales dans différentes sociétés, dont elle s’est inspirée pour ce «roman d’entreprise» qui est  son premier roman.

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