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La gastronomie française perd son rang mondial parce que les restaurants français sont jugés trop prétentieux
©REUTERS/Philippe Wojazer

Miam-miam

La gastronomie française perd son rang dans les classements internationaux, mettant fin à des siècles de suprématie.

Dans le dernier classement prestigieux des "Cinquante meilleurs restaurants du monde", seul un restaurant français apparaît dans le top 10, et celui-ci, Mirazur, est un restaurant de gastronomie moléculaire, pas de cuisine française à proprement parler. En 1964, dans le premier guide de restaurants du New York Times, sur les huit restaurants à trois étoiles, sept étaient français. 

Aujourd'hui, nous en sommes loin. Aux États-Unis, la cuisine fusioniste, et la cuisine "farm to table", n'utilisant que des produits locaux, tient le haut du pavé. Chez Panisse, reconnu comme le meilleur restaurant en Californie, était au départ un restaurant de gastronomie française, comme son nom l'indique, mais s'est réinventé en restaurant "farm to table." Au niveau mondial, après la vague de la gastronomie moléculaire, dont le pionnier fut Ferran Adria, un catalan, le prestige revient à la "nouvelle cuisine nordique" et à la tendance du "foraging", où sont privilégiés les produits sauvages locaux. 

Pour Paul Freedman, historien à Yale et notamment historien de la gastronomie, la cause principale de ce déclin est une perception de l'arrogance des français. 

Il raconte que Henri Soulé, maître d'hôtel de Le Pavillon, à New York, restaurant de gastronomie française traditionnelle qui a régné en maître sur la haute cuisine aux États-Unis pendant des décennies, était connu pour son snobisme. Une section de son restaurant était surnommée "la Sibérie" : réservée aux clients mal-aimés, le service y était tardif et volontairement méchant. ll a une fois refusé une bonne table à son propriétaire, et lorsque celui-ci a augmenté son loyer en représailles, a préféré déménager le restaurant plutôt que céder. 

La suprématie de la gastronomie française a d'abord été remise en cause par la gastronomie italienne, tout aussi riche (ou presque, diront les chauvins) mais moins snobinarde, puis par la mondialisation, et l'arrivée de la nourriture asiatique. La gastronomie française apparaissait comme intimidante et un peu trop poussiéreuse. Au final, elle n'a pas forcément réussi à se remettre en question. 

Lu sur The Conversation

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