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Jean-Sébastien Ferjou, directeur d'Atlantico.

Violence

Violence chez les jeunes : pour Jean-Sébastien Ferjou, « la République est dos au mur »

Jean-Sébastien Ferjou s’exprimait après la série de violences entre adolescents ces derniers jours.

Jean-Sébastien Ferjou s’exprimait après la série de violences entre adolescents ces derniers jours. « La manière de psalmodier “Nous n'accepterons jamais” ou “La République ne reculera pas”, parce que c'est souvent ça qui est répété. Oui, elle ne reculera pas, parce que je pense que la République est dos au mur. Cela a un côté totalement dérisoire, même si aucun ministre ne peut dire fondamentalement autre chose dans des circonstances pareilles, mais ce qui compte, c'est l'action.

Je ne sais pas si les adolescents sont des adultes. Moi, je dirais presque à l'inverse que la société tout entière est adolescente ou qu'elle est immature. Nous sommes tous immatures et la question qu'il faut se poser, ce n'est pas juste de réapprendre le bien et le mal. Pendant des décennies, on nous a expliqué que le bien et le mal, en réalité, étaient liés à des structures sociales et que si on arrivait à extraire le mal des structures sociales, a fortiori de la civilisation occidentale, du patriarcat, etc., tout ira bien. Non, le bien et le mal sont consubstantiels à la nature humaine, quels que soient les groupes ethniques, quelles que soient les confessions, quelles que soient les appartenances politiques. Et ça, on l'a totalement oublié. On a oublié toute référence au sacré. On ne va pas décréter : La foi ne se décrète pas. Je voulais juste vous citer là, la semaine dernière, on publiait un entretien avec Monseigneur Matthieu Rougé, qui est l'évêque de Nanterre et qui disait : “Les transgressions éthiques génèrent de la violence”. À partir du moment où on décide que toutes les vies ne valent pas la peine d'être vécues, à partir de ce moment-là, de facto, on légitime inconsciemment le fait de porter atteinte à autrui. Je crois que collectivement, il faut quand même que nous nous posions ces questions-là parce que lorsqu’on dit que nous sommes une société très individualiste, on le prend toujours sous l'angle des libertés de l'émancipation. On oublie quand même que la liberté s'arrête là où commence celle des autres. Et cette deuxième partie de la phrase, le ”où commence celle des autres”, on ne le comprend plus. »

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