Week-end à Venise : des gondoles à l’opéra<!-- --> | Atlantico.fr
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La Fenice attend les amateurs d’opéra italien.
La Fenice attend les amateurs d’opéra italien.
©Reuters

Grand large

A moins de deux heures de vol de Paris, la Fenice attend les amateurs d’opéra italien, lors d’un week-end à Venise rythmé par la musique et le balancement des gondoles.

Quentin Desurmont

Quentin Desurmont

Président fondateur de Peplum, créateur de voyages sur-mesure de luxe, Quentin Desurmont agit activement pour l’entreprenariat. Il a fait partie de la délégation du G20 YES à Moscou en 2013 et  à Mexico en 2012, est membre de Croissance + et des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens. Quentin contribue aussi à l’émergence du tourisme de luxe en Europe, il est membre de Traveller Made.

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Pour en savoir plus sur Venise, rendez-vous sur le site de Peplum

Quand on part à Venise, on s'attend surtout à en recevoir plein la vue. Or, la ville aux gondoles séduit tout autant les autres sens. Pourquoi ne pas y envisager, dans ce cas, un séjour essentiellement musical ? La Fenice n'est-elle pas un des opéras les plus prestigieux du monde ? Vivaldi, Puccini, Pergolèse, Rossini, et même Salieri, le grand rival de Mozart, n’étaient-ils pas italiens ? On s'imagine déjà voguant sur les canaux, à l'affût du moindre bruit distinctif. Les chants traditionnels fusant de quelque bar, le cri des gondoliers se disputant des touristes hilares, le crépitement de l'eau... Une fois sur place, il ne reste plus, en effet, qu'à ouvrir grand ses oreilles.

Un motoscafo privé attend au pied de l'hôtel. Un motoscafo ? Un bateau à moteur, en d'autres termes. Quoique le nom italien fasse davantage rêver... Cap sur le sud de la ville, pour une visite privée de la Fenice en compagnie de Luciano Arici, ancien employé de ce somptueux opéra du XVIIIe siècle, expert en musique et en danse. Et c'est parti pour trois-quarts d'heure d'anecdotes et d'Histoire dans un cadre typique et raffiné. À l'intérieur de cette bâtisse néo-classique, restaurée en 1836 au sortir d'un sérieux incendie, un escalier recouvert d'un tapis rouge mène à la grande salle des spectacles. Pourquoi ce vaste auditorium paraît-il si familier ? Mais bien sûr, c'est là que s'ouvre Senso, le chef-d'œuvre du célèbre réalisateur italien Luchino Visconti. Sur un extrait du « Trouvère » de Giuseppe Verdi !

© Michele Crosera

Toutefois, c'est un autre compositeur italien que l'on va écouter à la Scuola grande di San Téodoro, l'une des huit scuole de Venise, ces institutions reconnues chargées de lutter contre les épidémies de peste sous le gouvernement du Conseil des Dix (1310-1797). Au programme, donc, les Quatre Saisons de Vivaldi. C'est là que se produit régulièrement depuis 1999 l'orchestre I Muzici Veneziano composés de musiciens italiens de renommée internationale. Au cœur de ce monument fondé en 1258, une série de tableaux italiens donne vie aux escaliers menant au piano nobile (faux-ami à l'accent musical), étage réservé aux réceptions et grands événements en tout genre. La pièce s'ouvre sur le printemps. À la saison qui suit les interprètes ne changent pas de tenue. Dommage car les savoir costumer donnait presque envie de les voir se changer au fil des airs joués.

Que serait Venise sans ses gondoles ? On laisse son motoscafo privatisé pour aborder l'une des embarcations emblématiques de la ville. À deux, c'est mieux. Plus romantique. Derrière soi un homme pagaie de part et d'autres du bateau avec une sorte de mât en bois. Du linge propre pend sur des câbles au-dessus des canaux. On entend des bribes de conversations en italien jaillir des fenêtres, la plupart ouvertes tant il fait bon dehors. Des notes de guitare émanent des cuisines d'un restaurant dont l'odeur de « paste alla bolognese » donne immédiatement l'eau à la bouche. On se concentre alors sur le clapotis des flots où vogue la longue barque dont on ignore encore les origines. Prochain arrêt, justement : un « squero », chantier naval de construction de gondoles.


Une opportunité en or car ces ateliers ne fabriquent que trois ou quatre gondoles maximum par an. À côté du bâtiment principal où vit le propriétaire, un abri où les ouvriers rangent leurs outils en hiver. Pas de révélation sur le type de bois employé. C'est un secret propre à chaque artisan. Le même matériau sert souvent à réaliser des masques de théâtre, accessoire indissociable de la culture vénitienne. La visite dure deux bonnes heures. Attentifs au bruit de la ponceuse sur les planches travaillées, on ne peut que s'extasier devant le résultat. Reste à peindre l'ensemble en noire, couleur traditionnelle de la gondole.

Il est sept heures moins le quart. La messe de la Basilique San Marco, chef-d'œuvre d'architecture byzantine, va bientôt commencer. L'occasion idéale de se mêler à la population locale. Autre solution : une visite privée à l'abri de la foule, passé ce rendez-vous liturgique. Et pourquoi pas les deux ? On apprécie autant faire la queue pour aller écouter les enfants de chœur chanter entre chaque lecture, qu'écouter la voix de son guide religieux résonner à travers toute la nef. Église à coupoles, la Basilique Saint Marc doit son nom à la place qu'elle préside. D'où lui vient cette forme en croix grecque ? À l'époque de sa construction, en 828, la République de Venise entretenait des liens étroits avec Byzance. Sa source d'inspiration majeure : l'église des Saints-Apôtres de Constantinople (536-546), elle aussi marquée de motifs hellénistiques. Le sol est pavé de mosaïques, et la moitié inférieure des murs tapissée de marbres. On renonce rapidement à compter les colonnes antiques quand on apprend qu'il en est 2600 au total ! Des proportions astronomiques qui s'applique à l'ensemble de la ville, car on est loin d'avoir fait le tour de Venise.

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