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Succès sur la réduction du trou de la couche d'ozone : le top des autres mesures utiles que nous pourrions prendre pour la planète (et de celles qui ne le sont pas)
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Grâce à une mesure prévue par le protocole de Montréal visant à remplacer l'utilisation de certains types de gaz dans les aérosols et les systèmes réfrigérants, le trou dans la couche d'ozone est train de résorber. Mais gare aux effets pervers...

Thomas Désaunay

Thomas Désaunay

 

 

Thomas Désaunay est docteur en sciences des matériaux et spécialisé dans l’énergie. Investi dans la lutte contre le changement climatique et l’émergence d’une société plus résiliente, il participé avec l’association CliMates à l’organisation de la 11ème Conférence des Jeunes (COY11) qui a précédé la COP21. En 2015, il participe à la création d’un documentaire participatif et libre de droit sur le changement climatique diffusé sur ARTE « Nos chers paradis ».

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Atlantico : Selon une étude parue dans la revue Science (voir ici) dont l’auteur principal est Susan Solomon, professeur de chimie et de science du climat au Massachusetts Institute of Technology (MIT), le trou dans la couche d'ozone dont on s'est longtemps inquiétés se serait brutalement réduit. Comment les chercheurs expliquent-ils ce phénomène et en quoi est-ce une bonne nouvelle pour l'environnement ?

Thomas Désaunay : Les chercheurs ont établi un lien direct entre la réduction du trou de la couche d'ozone et le remplacement des chlorofluorocarbones, ou CFC, dans les aérosols et les systèmes réfrigérants (climatiseurs, frigos) par un autre gaz dit HFC (ou hydrofluorocarbones).

Cette mesure figurait dans l’accord dit protocole de Montréal. Il était difficile de prévoir si l’impact sur la couche d’ozone serait rapide ou non.

La réduction du trou de la couche d'ozone est une très bonne nouvelle pour l'environnement, car la couche d'ozone est essentielle à la vie humaine. Elle absorbe partiellement les UV B qui sont des rayonnements ultraviolets très énergétiques et destructeurs de l'ADN. Ce trou dans la couche d'ozone est dangereux pour la santé humaine (au niveau des yeux et de la peau notamment, pouvant provoquer des cancers) et pour l'équilibre de notre écosystème, les UV pouvant détruire le plancton par exemple. 

Y a-t-il d'autres mesures du même type (suivant une logique de remplacement) susceptibles d'avoir un impact aussi impressionnant sur l'environnement qui ont déjà été prises ou qui pourrait être prises ?

Le remplacent de matériaux de construction, tel que le béton, par des matériaux dit "biosourcés" (tel que le bois) permettrait d’éviter de nombreux impacts : importantes émissions de CO2, extraction de sable, génération de tonnes de déchets… Une maison en bois évite ces impacts et permet même de stocker du carbone grâce à la photosynthèse effectuée par l’arbre !

Il faudrait aussi, idéalement, concernant les nouvelles constructions immobilières ou la rénovation de logements, mieux les isoler, afin de réduire au maximum l'utilisation du chauffage.

Au niveau des transports, il faudrait remplacer le transport en avion par le train sur les moyennes distances, et, pour aller plus loin, remplacer les voyages à 1 000 km à l'heure par un voyage plus lent.

Concernant l'agriculture, il faudrait remplacer les apports massifs d'engrais de synthèse par des apports organiques d'origine locale, dans le cadre d'écosystème gérés durablement. 

Quelles sont, à l'inverse, les mesures prises récemment, ou actuellement envisagées, qui n'auraient aucun effet réellement bénéfique ou pourraient même avoir des effets pervers sur notre environnement ?

Malheureusement, si le remplacement des gaz au sein des aérosols et des systèmes réfrigérants a permis de réduire le trou de la couche d'ozone, les gaz HFC sont très mauvais pour le réchauffement climatique. Ils sont en effet un millier de fois plus réchauffants que le CO2. C'est donc un bon exemple d'effet pervers auquel il faut s'attaquer même si l'on peine à trouver des gaz de substitution.

La suppression des sacs plastiques est, quant à elle, ce qu'on pourrait qualifier de mesure "gadget", dans le sens où elle ne s'attaque pas au gros du problème de la gestion des déchets plastiques, notamment à propos des emballages.

Pensez-vous que cette logique de remplacement soit l'avenir de l'écologie ? 

Non, on en voit déjà les effets retords dans le cas du remplacement des gaz du protocole de Montréal. Nous sommes parvenus à combattre un impact écologique… pour en aggraver un autre. La logique du remplacement à tout prix montre vite ses limites, tant que l’on refuse de remettre en question les besoins et la consommation.

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