Quand les guerriers tricolores prennent leur temps et quand les alligators bénissent la mode vintage: c’est l’actualité des montres à la veille du Tour de France<!-- --> | Atlantico.fr
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TAG Heuer est de retour dans le cyclisme, avec ses montres connectées et de grandes ambitions pour le podium final du Tour de France…
TAG Heuer est de retour dans le cyclisme, avec ses montres connectées et de grandes ambitions pour le podium final du Tour de France…
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Mais aussi une nageuse de combat qui aime les coquilles d’œuf, des cages en fer doux qui se méfient des avions à hélice, des montres connectées qui peuvent gagner le Tour de France et le bleu qui confirme son classicisme…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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TOUR DE FRANCE : Plus cycliste que moi, tu meurs !

Pour les horlogers suisses, chaque étape du Tour de France est une séquence promotionnelle. La Grande Boucle commence demain, avec la marque Tissot comme « chronométreur officiel » comme en témoigne l’affichage du temps sur les écrans, pendant la retransmission comme sur la ligne d’arrivée. En embuscade et comme toujours échappé devant le peloton : la maison TAG Heuer, plus active que jamais avec l’équipe BMC [impossible de rater le nom de la marque sur les maillots des coureurs] qu’on devrait voir assez souvent sur les podiums d’arrivée – et peut-être même à Paris : l’emplacement du logo sur les épaules du coureur a été imaginé pour rester très visible pendant les retransmissions télévisées !Les coureurs de l’équipe BMC portent en compétition la nouvelle montre Connected 45 de la marque, montre « intelligente » (smartwatch) qui les relie à leur directeur de course. TAG Heuer n’hésite pas non plus à faire intervenir ses « ambassadeurs » (comédiens, mannequins, célébrités) dans les coulisses de la course et dans les allées du « Village » des villes où le Tour fait étape – bousculade garantie à chaque apparition. Quelques autres marques horlogères tenteront de tirer leur épingle du jeu cycliste. Le luxe horloger n’est plus incompatible avec la petite reine du « populo » et des « prolos »…

TUDOR : Plus tricolore que moi, tu meurs !

Tudor, la « petite sœur » suisse de la marque Rolex, a toujours aimé l’armée française. Dans les années 1960, Tudor équipait les nageurs de combat de la Marine nationale française. Cette fois, la marque a préparé pour les membres des forces spéciales, rattachés au COS (Commandement des opérations spéciales), une montre commémorative, limitée à une centaine de montres Black Bay. Édition numérotée pour chaque membre de l’unité (matricule effacé sur l’image ci-dessous) et gravée sur le fond de l’insigne du COS. Particularité unique dans les annales de la maison Tudor : un épatant marquage tricolore sur le cadran ! Une montre qui sera ultra-valorisée aux enchères dans quelques années et dont la revente constituera un excellent complément de retraite pour les « guerriers de l’ombre » de la République…

ZRC : Plus « nageuse de combat » que moi, tu meurs !

Tiens, puisqu’on parle des montres de plongeurs militaires dans les années 1960, saluons l’excellente initiative de la marque tricolore ZRC (logée près d’Annecy, mais à présent domiciliée à Genève pour un Swiss Made plus authentique) : cette maison historique de l’horlogerie française réédite la montre qui était livrée en 1964 aux plongeurs démineurs de la Royale, ainsi qu’aux nageurs de combat du commando Hubert. Une montre « à l’ancienne » qui ne pouvait s’appeler que « 1964 Spirit », avec son épais verre bombé, ses aiguilles porteuses d’un composant luminescent teinté « coquille d’œuf », son cadran patiné et son bracelet traité comme les sangles en toile de la grande époque. C’est avec une montre de ce genre qu’on avait coulé le Rainbow Warrior ! Le prix de cette superbe « plongeuse » est on ne peut plus sympathique : guère plus de 2 500 euros pour une montre automatique dont la couronne de remontage – à six heures – est protégée des chocs par le maillon terminal du bracelet, qu’on ne peut refermer que si la couronne est correctement revissée. 

IWC :Plus vintage que moi, tu meurs !

Les marques suisses (mais pas que) ont engagé une compétition pour savoir qui rééditerait la montre la plus intégristement vintage de la saison. Et chacun d’y aller de son boîtier plus petit (on semble en revenir à un standard de 38 mm, qui démode toutes les « grosses patates de poignet » supérieures à 42 mm). On rivalise pour descadransaux teintes ivoirées pré-patinées et même des bracelets en tissu vert armée : les alligators se féliciteront de n’être plus à la mode cette saison ! Un des meilleurs exemples de cette rétro-nostalgie, c’est la « nouvelle » montre d’aviateur Mark XVIII, qui ressemble incroyablement (à quelques détails) à la Mark XV précédente, laquelle ressemblait à s’y méprendre à la Mark XII, elle-même inspirée de la Mark XI qui n’était pas si différente de la Mark IX d’avant la Seconde Guerre mondiale. Des montres pour pilotes militaires qui ont été livrées à différentes armées du monde (certaines historiquement plus très avouables), mais qui étaient tout particulièrement appréciées par les équipages de la Royal Air Force britannique. D’où la série limitée à 1948 exemplaires : c’est la date de livraison des premières montres Mark 11 à la RAF. Rien à redire à ce style viril : cadran noir, index et chiffres ultra-lisibles, repère triangulaire à douze heures et bracelet sportif en textile. Le mouvement automatique suisse est protégé du rayonnement magnétique pour une « cage » en fer doux – un souvenir du temps où les pilotes étaient placés derrière le moteur à hélice de l’avion, à portée immédiate de son puissant rayonnement électromagnétique…

LONGINES : Plus classique que moi, tu meurs !

Il ne fait pas attendre des révolutions esthétiques de la part de Longines, marque emblématique du classicisme horloger : le principe est d’illustrer une certaine idée de la montre suisse, de sa qualité, de son élégance et de sa pérennité. C’est donc avec parcimonie que la collection Master Collection s’ouvre à la couleur, en bleu, puis en gris, sans audace mais avec détermination. La montre est ronde, les trois aiguilles immuables, les cadrans soignés, le mouvement automatique et la qualité de fabrication infiniment suisse. Que demander de plus à une montre qui sera, pour beaucoup, la première « belle montre » pour entrer dans la vie, après un examen réussi ou en cadeau de mariage : après tout, pourquoi se compliquer le poignet quand on peut faire simple et beau ?

LA VIE DES MONTRES : Plus braqueur que moi, tu meurs !

Les montres Omega remportent avec les « Kiwis » de Team New Zealand l’America’s Cup, mais dans l’indifférence à peu près générale : on n’avait encore jamais vu des régates de la Coupe de l’America aussi peu passionner les foules et les médias. C’est encore plus grave pour les autres soutiens horlogers de la plus vieille compétition du monde (Panerai, Ulysse Nardin, Zenith, etc.), emportés sans fleurs ni couronnes par cette vague de désintérêt éditorial. Espérons que la 36e Coupe, qui sera organisée par les Néo-Zélandais [qui auront toujours le soutien horloger d’Omega]avec un autre règlement, saura renouer avec la passion des épisodes précédents. Espérons aussi qu’un équipage français pourra y faire autre chose que de la figuration. ••• Braquage horloger : ça se passe comme ça quand on est diamantaire à Genève, qu’on se fait séquestrer à domicile et qu’on est contraint à se faire dévaliser au bureau. La police fédérale belge a diffusé un appel à témoins sur le récent braquage d’un professionnel de la joaillerie par des bandits qui aimaient visiblement les marques de mode. Cette vidéo (ci-dessous) est accablante, mais révélatrice de ce que sont les nouveaux délinquants. ••• Cartier K.O par KK : comme l’a raconté Business Montres, le « joaillier des rois » voulait acheter chez Christie’s, pour ses propres collections, la montre Tank que portait Jackie Kennedy. Alors que la marque fête le centenaire de ce modèle iconique, cette vente aux enchères tombait à point. Sauf que Cartier s’est fait souffler sous le nez cette montre par la starlette Kim Kardashian, qui a posé 379 000 dollars sur la table. Kim qui rit, Cartier qui pleure après ce K.O médiatique : le luxe est un univers impitoyable !••• Changement de propriétaire : deux marques suisses viennent de changer de mains en quelques jours. Business Montres a révélé comment la maison Vulcain (célèbre pour ses montres-réveil Cricket, rituellement offertes à tous les présidents des Etats-Unis) avait été rachetée par le propriétaire de la marque Swiss Made Anonimo. De même, la marque Jaermann & Stübi (spécialisée dans les montres pour les golfeurs) a été vendue au groupe Mizuno, spécialiste des équipements sportifs, notamment ceux des golfeurs. ••• Statistiques horlogères : ne croyez pas ceux qui vous affirment que les exportations de montres suisses vers les pays étrangers ont connu une « forte hausse » au mois de mai(on parle de 11,4 %). En fait, mai 2017 comptait deux jours ouvrables de plus que mai 2016, mois d’effondrement historique (23,6 % de baisse) des exportations de montres de luxe en Suisse. Ce n’était pas trop difficile de faire mieux ! En fait, si on rapporte cette « forte hausse » au volume quotidien des exportations par jour ouvrable, les exportations ont légèrement… baissé en mai 2017 : on avait plus et mieux exporté en 2016 – comme quoi une « hausse » peut se révéler négative !

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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