Quand la légèreté prend des coups et quand les secondes jouent les hélices : c’est l’actualité pré-estivale des montres <!-- --> | Atlantico.fr
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La fluidité du style et la carpo-élégance d’une grande mondaine (Gérald Charles)…
La fluidité du style et la carpo-élégance d’une grande mondaine (Gérald Charles)…
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Atlantic-tac

Mais aussi un tonneau qui va du maillot de bain au costume, une aiguille orange comme autrefois, un sourire qui s’arrondit à six heures, des chaises musicales et une montre à jeter de la tour Eiffel…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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RICHARD MILLE : Élégance extravagante…

Il faudra un jour que les Français érigentune statue à la gloire de Richard Mille, ou qu’ils lui dédient une rue tellement cet horloger on ne peut plus tricolore dans son esprit créatif s’est imposé, en moins d’un quart de siècle, au premier rang des acteurs internationaux de la montre. Richard Mille, c’est la référence planétaire en matière de luxe horloger, mais qui le sait en France ? C’est aussi la référence en matière d’innovations mécaniques et d’utilisation de matériaux avancés appliqués à la montre, mais qui l’a compris dans les hautes sphères d’une officialité républicaine qui aurait dû le compter parmi les porteurs de la flamme olympique – ne serait-ce qu’en raison de son carnet d’adresses, un des plus fournis en champions de notre temps ? Un simple exemple de cet immense intelligence managériale et de cet immense talent horloger : la nouvelle RM 27-05 « Tourbillon volant Rafael Nadal », soit deux légendes associées : celle de l’immense « Rafa » Nadal, qui aura marqué le tennis de son temps, et celle de Richard Mille, qui aura dopé la créativité horlogère du dernier quart de siècle. Souvenons-nous que c’est Richard Mille qui a convaincu un champion comme « Rafa » Nadal de jouer avec une montre au poignet, ce qui ne se faisait pas à ce niveau de jeu : pour Richard Mille, un tel « banc d’essai » était idéal pour prouver la résistance ultime de ses montres, à la fois très légères et mécaniquement construites pour résister à une partie de tennis au plus haut niveau. Poids de la RM 27-05 : 11,5 g sans bracelet (boîtier de 32,7 mm x 47,2 mm en carbone TPT B4). Épaisseur de la montre : 7,2 g. Poids du mouvement : 3,7 g pour 231 composants et 55 heures de réserve de marche. Poids de la cage du tourbillon : 0,2 g. Ces quelques chiffres traduisent une sorte d’exubérance dans les hautes technologies mécaniques, sinon une extravagance dans l’extrême intensité des usages de la montre. Ne serait-ce que la résistance aux chocs (la montre peut encaisser jusqu’à 14 000 G) suffirait à classer la RM 27-5 parmi les championnes du XXIe siècle. Comme il n’y a que 80 pièces dans cette série limitée et qu’elles sont déjà préemptées par les amateurs, nous ne vous donnerons pas le prix [on vous le garantit à six chiffres, avec un 8 devant] :  vous n’en jalouserez pas moins « Rafa » Nadal de porter une telle montre…

ICE-WATCH : Élégance ludique…

Passage brutal des 6 chiffres(avec un 8 devant) qui attend les clients de Richard Mille (ci-dessus) à trois simples chiffres, avec un 1 devant, pour les nouvelles Boliday d’Ice-Watch, qui restent des montres idéales pour les manches retroussées de l’été. « Boliday » pour Business + Holiday, c’est-à-dire une montre polyvalente de la ville à la mer, et du bureau au week-end : la forme y est (dans le goût « tonneau »), avec quelques coquetteries pour la forme du boîtier (des angles et des vis pour le chic contemporain), sa taille (guère plus de 40 mm), le style du cadran (date, jour de la semaine et temps sur vingt-quatre heures : mouvement à quartz) ou la douceur du silicone pour le bracelet. Une Boliday qui « fonctionne » très bien pour les hommes, avec cinq couleurs qui « passent » en costume comme en maillot de bain : au poignet, chacun en remarque l’élégance sans clairement distinguer de quelle marque il s’agit, mais chacun s’exclame dès qu’il en connaît le prix (moins de 150 euros) ! Ice-Watch a l’immense mérite de relancer la partie, avec une certaine originalité mais non sans une certaine classe, sur un marché de l’entrée de gamme horlogère jusqu’ici naufragée par le tsunami des montres connectées. Si vous avez besoin d’une tool watch pour ne pas vous faire couper le bras avec une icône spéculative au poignet, voyez du côté de cette Boliday que tout le monde vous enviera…

UNIMATIC : Élégance vintage…

Ne dites plus que toutes les « plongeuses »se ressemblent : certaines ont une « classe » naturelle que les autres n’ont pas. Admirez donc cette Unimatic (marque italienne ultra-tendance) Modello Uno réf. U1S-T-GMT-ET en titane, dont le ET indique une collaboration avec Exquisite Timepieces (un grand distributeur de montres en Floride, aux États-Unis). Parfaitement respectueuse de tous les codes de sa catégorie, cette montre de plongée étanche à 300 m est à la fois exceptionnellement lisible et particulièrement élégante : la grande aiguille orange (celle des minutes) est un clin d’œil aux icônes de la plongée des années 1970 [vous n’êtes pas obligé d’en rajouter avec le bracelet orange : il existe d’autres options]. La grande aiguille à pointe blanche (celle du second fuseau horaire) court autour du cadran le long d’une échelle des vingt-quatre heures d’une rare finesse. Le boîtier de 41,5 mm est en titane pour la légèreté au porter et la durabilité au fil des années (mouvement suisse à 42 heures de réserve de marche).  Il n’y aura que 150 exemplaires de cette « plongeuse », affichée depuis hier à un peu moins de 1 500 dollars : à l’heure où paraît cette chronique, il n’en restera sans doute plus beaucoup pour les pauvres Européens, qui attendront pour la trouver, à un prix plus élevé, sur les plateformes de ventes en ligne…

GÉRALD CHARLES : Élégance mondaine…

Les initiés savent que les deux prénomsqui servent de nom à cette marque sont ceux du fameux Gérald Genta, le plus célèbre designer horloger de la fin du XXe siècle, qui nous a laissé tellement d’icônes contemporaines de la montre qu’on a tendance à lui en attribuer plus qu’il n’a pu en créer. Toujours est-il que Gérald Genta (1931-2011), qui avait vendu son nom en même temps que la marque qui le portait, avait créé, à la fin de sa vie, la maison Gérald Charles pour continuer l’aventure – au cours de sa vie, il aura dessiné plus de 100 000 montres. Laquelle aventure continue avec Octavio Garcia, l’ex-designer d’Audemars Piguet, toujours en hommage à Gérald Genta, mais avec des affirmations stylistiques originales dont la nouvelle Masterlink peut témoigner. On ne peut qu’apprécier le style très original du boîtier, pas rond du tout [ça change !] mais subtilement arrondi, pas franchement carré, ni très clairement octogonal : il est en revanche très agréable à porter, du fait de ses dimensions (38 mm de diamètre pour 7,9 mm d’épaisseur) et de l’intégration parfaite de son bracelet à maillons métalliques d’une rare souplesse. On appréciera aussi la sobriété du cadran finement texturé (bleu ou argent) et l’harmonie de ses chiffres. On appréciera enfin l’élégance générale de cette montre, et la politesse de son prix (comptez une grosse vingtaine de milliers d’euros, soit un rapport qualité-prix très intéressant, sur le marché du « sport chic », à ce niveau de finitions superlatives et d’exclusivité formelle. Et si cette Masterlink était, dans sa catégorie mondaine, une des plus intéressantes révélations de ce printemps, ou du moins une des plus réussies ? Gérald Genta a peut-être trouvé son vrai successeur…

CVSTOS : Élégance nautique…

La maison Cvstos (prononcez « Coustos ») est un peu la marque junior du groupe Franck Muller, dont elle partage le goût pour les montres « tonneau » et le style musclé pour ce qui est d’une certaine exhibition mécanique. Cette Sealiner PS Blue Sapphire s’offre un original boîtier en verre saphir bleu translucide (41 mm), qui complète l’évocation marine d’un cadran réalisé dans une marqueterie de bois de teck. Dans le même esprit nautique, on repère la petite seconde (à six heures) en forme d’hélice de yacht. Sans rien cacher des secrets mécaniques de son mouvement automatique, la Sealiner s’affiche comme un excellent choix pour une montre estivale de grand luxe, aussi à l’aise sur les pontons que dans les soirées des plages azuréennes où il faut se montrer : c’est un témoin et un marqueur de la dolce vita dont les grands garçons gâtés par la fortune ont envie dès que vient l’été. Une montre assez fascinante, étanche à 100 m comme une grande, qui ne sera éditée qu’en 25 exemplaires (comptez 45 000 euros pour en profiter). Après, une fois la montre à votre poignet, il n’y aura plus qu’à trouver le yacht qui va avec…

BON À SAVOIR : en vrac, en bref et en toute liberté…

•••• CHAISES MUSICALES : la saison des changements de direction est ouverte, en commençant par le groupe Richemont qui s’offre un nouveau directeur général, Nicolas Bos, en le remplaçant à la tête de Van Cleef & Arpels(Richemont)  par la présidente de Jaeger-LeCoultre, tandis que le président de Baume & Mercier (Richemont) viendra prendre la direction de la marque Roger Dubuis (Richemont toujours) – d’où le nom de « chaises musicales » pour cette valse managériale… •••• WYLER VETTA : née en 1924 et après de nombreuses vicissitudes, cette marque, aujourd’hui italienne quoique Swiss Made, fête cette année ses cent ans en même temps que son retour offensif sur le marché. Une occasion pour son équipe de direction de rééditer – en série limitée – un des chronographes les plus emblématiques de son histoire, l’Ermetico : boîtier en acier de 38 mm, calibre d’époque (années 1970), cadran à l’ancienne avec échelles tachymétrique et télémétrique, le tout dans une élégante teinte ivoirée, avec de subtiles touches rouge et bleu. On appréciera le « chronographe » écrit en français sur ce cadran – à la grande honte de toutes les marques romandes (francophones) qui abusent absurdement de l’anglais sur leurs cadrans. Les autres collections de Wyler Vetta affichent un excellent rapport qualité-prix. Un détail historique piquant : célèbre pour la résistance aux chocs (brevetée) de ses montres, Wyler Vetta avait mené une opération promotionnelle en les jetant du haut de la tour Eiffel pour prouver l’efficacité de son dispositif anti-chocs…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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