Quand Cassiopée coiffe le dragon et quand la girafe joue les timides : c’est l’actualité post-solsticiale des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Un bestiaire onirique qui s’anime dans une jungle féérique (Dior).
Un bestiaire onirique qui s’anime dans une jungle féérique (Dior).
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Atlantic-Tac

Mais aussi, pour cette ultime chronique de 2023, une connexion low cost qui va vous simplifier la vie, un bleu plus bleu que bleu, un rouge qui fait tourner rond les minutes, un retour de l’écran TV et une montre de l’année…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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DE BETHUNE : Titane bleui…

Ce bleu très spécial est obtenu en bleuissant « à la flamme », au degré près, chaque composant en titane de cette DB28XP Kind of Blue Tourbillon Sapphire : le résultat ne saurait être signé que De Bethune, ce que confirme la forme emblématique du boîtier DB28 (43 mm) avec le berceau flexible de ses « cornes » en obus, le design épuré très étudié de cette montre hors du commun, mais aussi son « tourbillon » extra-plat (à six heures) à double barillet et cinq jours de réserve de marche, sa « voie lactée » réalisée en éclats de feuilles d’or et ses rangs de saphirs baguette. Une montre avant-gardiste ultra-exclusive, qui sait jouer avec une précision chronométrique dans la lumière de l’espace autant que dans les ombres du temps. Qui d’autre que De Bethune pouvait inventer de telles émotions esthético-mécaniques au poignet ? Si vous aimez les détails, sachez que la cage de ce tourbillon (l’ensemble mécanique repérable à six heures) ne pèse que 0,18 g – moins de deux dixièmes de gramme ! – tout en comptant un total de 63 composants, dont le plus léger pèse de 0,0001 gramme ! Là encore, qui d’autre que De Bethune

ICE-WATCH : Gold nude…

Un des cadeaux de fin d’année les plus appréciés des (vrais) amateurs de montres semble avoir été en 2023 la nouvelle Ice-Watch Ice Smart 2 (seconde génération) avec écran Amoled. Une montre connectée beaucoup plus simple que les montres connectées qui lui ressemblent [par exemple, celles de la Pomme], manifestement plus ergonomique pour ceux qui n’attendent pas d’autres miracles de cette carpo-révolution que quelques indications sur leurs activités physiques et surtout quatre à cinq fois moins coûteuse que les modèles concurrents (comptez moins de 100 euros pour sacrifier à la carpo-révolution en cours). Dotée d’un remarquable écran Amoled (super-définition), cette Ice Smart 2 conserve ses fonctionnalités intégrées pour suivre la météo, la forme, le sommeil, la santé ou les séances de sport. Elle enregistre le nombre de pas, la distance parcourue et les calories brûlées pendant la journée. Via ses capteurs intégrés, elle permet de mesurer la tension artérielle, la fréquence cardiaque,... et même le taux d’oxygène sanguin. Elle enregistre et affiche la durée totale des périodes de sommeil, ainsi que les phases de sommeil profond et de sommeil léger constatées durant la dernière nuit. Enfin, son mode Entraînement est compatible avec plus de 100 activités sportives (marche, course en extérieur, vélo, saut à la corde, badminton, etc.). Dans son boîtier ultra-léger en aluminium enrichi de 128 Mb de mémoire, elle est par ailleurs de nouvelles fonctions comme la possibilité de voir l’heure lorsque l’écran est en veille, de choisir parmi 6 illustrations d’écrans, d’intégrer 15 contacts favoris à joindre en cas de danger, de chute ou de blessure et de choisir parmi 3 modes de vibrations avec la possibilité d’en augmenter l’intensité. Il faudrait être fou pour dépenser plus, surtout quand on a compris qu’un utilisateur moyen de montre connectée de prestige ne se sert généralement que de 15 % des fonctions de base de sa montre : pourquoi payer plus cher des services inutiles, dont les fonctions seront de toute façon obsolètes dans les trois ans qui viennent ? Ice-Watch a compris le potentiel révolutionnaire de cette carpo-connexion low cost et envahit le marché avec des centaines de milliers de ces Ice Smart salvatrices (le bracelet Gold Nude est à droite)…

ARNOLD & SON : Dragon d’or…

Sur cette planète globalisée, difficile de ne pas savoir que plus deux milliards d’Asiatiques entreront bientôt dans l’année du Dragon de leur calendrier luni-solaire. Sur les cadrans des grandes marques suisses, les dragons ne manquent pas, même s’il semble que les nouvelles générations locales soient beaucoup sensibles à ce folklore zodiacal qui charrie considérations agricoles, évolutions astronomiques et divinations astrologiques. Parmi les réalisations horlogères les plus intéressantes, on notera la dragonnerie de saison proposée par la manufacture Arnold & Son, qui fête cette année du Dragon en associant une phase de lune poétiquement rebaptisée « Dragon d’or au clair de lune » – soit la rencontre d’un dragon d’or rose et d’une Lune de nacre pâle, sous un ciel étoilé, dans un décor de jardin enchanté. Pas une écaille, pas une griffe, pas un barbillon et pas une dent ne manquent à cet ondoyant dragon sculpté [le nombre de chacun de ces éléments symboliques est strictement codifié], alors que se lève dans le ciel d’aventurine la Grande Ourse et Cassiopée, constellations rhabillées de peinture luminescente dans la pénombre. Cette Perpetual Moon 41,5 Red Gold « Année du Dragon » (41,5 mm de diamètre d’or rouge comme son nom l’indique) affiche une réserve de marche de 90 heures après son remontage manuel et elle s’affirme étanche à trente mètres – même si elle n’a pas la moindre chance d’être un jour éprouvée à cette profondeur tellement elle est précieuse (comptez dans les 60 000 euros pour voir le dragon tenter de happer cette lune). Quand la haute horlogerie se pare des plus précieuses créations de la peinture miniature et des métiers d’art, ça devient irrésistible et on en oublie toutes les niaiseries sinocentrées de cette commémoration dragonnesque mise en œuvre par de crédules Européens…

DIOR : Papillon mauve…

Un peu de poésie dans un monde de brutes mécaniques : les dames ne s’ennuieront plus jamais avec le petit poussoir logé dans la couronne de remontage de cette Dior Grand Soir Automate Jardin rêvé n° 3 (38 mm), dont chacun peut admirer le cadran de nacre, les feuillages d’or serti de diamants et de saphirs, les fleurs, l’étoile fétiche de Christian Dior et tout le bestiaire fantastique. Une pression sur ce poussoir et la ménagerie s’anime pendant une trentaine de secondes : le singe virevolte de branche en branche, la girafe se cache dans les buissons, le toucan fait de timides apparitions entre les feuilles et les papillons voltigent de fleur en fleur. Cette série est limitée à huit pièces, d’autant plus sévèrement tarifées qu’on y décompte 6,49 carats pour les 1 317 diamants du spectacle et 0,21 carats pour les 96 saphirs. Chacun l’aura repéré : l’heure et les minutes – d’une précision électronique parfaite – se lisent à neuf heures, mais on ne porte pas une telle merveille horlogère pour savoir l’heure…

BREITLING : Minutes rouges…

Vous avez sans doute déjà quelques bonnes raisons de visiter une boutique Bucherer (par exemple, celle du boulevard des Capucines à Paris), ne serait-ce que par l’excellent choix de marques et de modèles qui vous y sont proposées. Une raison supplémentaire : les séries limitées exclusives que des marques comme Breitling réservent au réseau Bucherer. Par exemple cette Superocéan automatique (42 mm), avec sa lunette en or rouge (insert en céramique noire) et son échelle des minutes exécutée dans un rouge bordeaux qui contraste très agréablement avec les couleurs de la montre, de sa lunette et de ses aiguilles (sans oublier la couronne de remontage en or rouge). Il n’y aura que 88 montres dans cette série pour toutes les boutiques Bucherer du monde entier, ce qui fait très peu (comptez dans les 7 500 euros pour cette « plongeuse » pas comme les autres). Au poignet, cette Superocean en impose par l’originalité de ses couleurs et par son style, plus gai que celui des montres de plongée plus traditionnelles…

BON À SAVOIR : En bref, en vrac et en toute liberté

•••• CODE41 : à surveiller de près dans les semaines qui viennent, la montée en gamme mécanique de la jeune marque indépendante suisse Code41, célèbre pour sa pratique obstinée de la disruption. Un nouveau concept d’affichage des phases de la lune se profile (vidéo ci-dessous), avec une montre Inception qui se veut le premier étage d’une fusée lancée vers une nouvelle odyssée horlogère. Ne pas oublier que « la Lune est la première étape sur la route des étoiles » (Arthur C. Clarke). Tiens, en parlant d’engin spatial prêt à s’élancer, il semblerait que plusieurs fusées Code41 s’apprêtent à décoller dans différentes métropoles occidentales : à suivre… •••• MIDO : année probable de grandes convulsions géotectoniques dans le paysage horloger, 2024 pourrait bien voir le retour dans les vitrines de boîtiers plus carrés. Normal, quand l’horlogerie ne tourne plus rond [ce qui commence à être le cas, avec une baisse inquiétante des volumes masquée par l’augmentation un peu suicidaire des prix], les boîtiers forment le carré ! Témoin, cette Mido Multifort qui nous rappelle cette tendance « écran de télévision » très à la mode dans les années 1970. Dans ce « boîtier TV », une grande date à midi (« grande » par la taille du guichet qui l’affiche en deux chiffres bien séparés) et, derrière le cadran « fumé », un mouvement innovant (calibre 80) doté, comme son nom l’indique, de 80 heures de réserve de marche en toute précision. Plusieurs couleurs disponibles pour le cadran et différentes options de bracelets pour ce boîtier en acier très portable aux dimensions harmonieuses (40 mm x 39,2 mm). Une surprise vous attend en boutique s’il vous prend l’envie d’essayer cette Mido Multifort TV Big Date : son prix, qui dépasse à peine les 1 200 euros. Comme quoi, quand les Suisses veulent faire des bonnes montres à des prix décents, ils y arrivent – peut-être même qu’ils finiront par comprendre que c’est la voie du salut pour une horlogerie qui semble tétanisée par sa fascination pour le seul luxe horloger… •••• MONTRE DE L’ANNÉE : le prix de la Montre de l’année (organisation en France : MyWatch) confirme la remarque ci-dessus sur la redécouverte par les Suisses de sensations oubliées dans des segments de prix délaissés. Pour la deuxième édition de ce prix, qui représente les votes de près de cent mille « toqués du tac-tac », une montre s’est distinguée avec deux prix : Tissot, la PRW Powermatic 35 mm devenant à la fois « montre de l’année » dans la catégorie 500 euros à 1 000 euros et « montre Homme 2023 » (le « prix des prix »). Il faut dire que cette PRX était une montre phénomène de l’année, par son rapport qualité-prix autant que par son élégance statutaire…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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