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Les Nations-Unies s’attaquent au fléau du plastique dans les océans mais que vaut leur “plan tolérance zéro” ?
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Atlantico Green

Avec plus de huit millions de tonnes de plastique déversées dans les océans chaque année, l'humanité fait face à un problème majeur qu'elle ne peut plus ignorer.

La troisième édition de l'UNEA (United Nation Environment Assembly) se tiendra à Nairobi la semaine prochaine. Dans les discussions, la lutte contre la pollution des océans par le plastique devrait être au cœur des débats et un plan "tolérance zero" pourrait être adopté. Quelle est l'ampleur aujourd'hui de la pollution du plastique dans les océans et qu'attendre vraiment de cette réunion ?

François Galgani : Le bilan commence à être connu, 8 million de tonnes de plastique en plus par an dans les océans, 700 tonnes  par jour pour la méditerranée, ça donne des situations avec des accumulations dans les zones de convergence, 5000 milliards de particules qui flottent à la surface des océans, 1400 espèces impactées par cette pollution... C'est un inventaire qui augmente mois après mois. On évalue à 263 millions d'euros le coût d'enlèvement des déchets marins  en Europe et au niveau  mondial 8 milliards. C'est un enjeu politique, économique et évidemment environnemental important.  

Aujourd'hui 80% des tortues ont des déchets plastiques dans l'estomac, en mer du Nord 90% de certaines espèces d'oiseaux ont aussi du plastique dans l'estomac…

Cette édition de l'UNEA va coordonner l'ensemble des initiatives prises entre les différentes organisations comme le G20 ou le G7. L'UNEP avait déjà fait des recommandations en terme de gestion, cette réunion permettra d'harmoniser les initiatives et s'engager dans des processus contraignants pour les Etats à terme. Les déclarations sur la politique de l'océan c'est bien mais il faut les formaliser.

Une vingtaine de personnes représentant différents pays ont préparé une proposition qui sera discutée la semaine prochaine de manière à ce qu'elle soit agrée par  tout un ensemble d'Etat. La mise en place du processus lui va prendre du temps, il faudra quelques années pour régler les questions de droit international. Cela ne va pas être dès le mois de janvier qu'on aura cette convention mais à terme cela permettra d'avoir des actions coordonnées.

Comment lutter efficacement contre ce phénomène sachant que si rien n'est fait ce type de pollution pourrait être décuplé d'ici une dizaine d'années. Quelles initiatives sont déjà prises ou sont à l'étude ?

Quand on regarde la nature des déchets marins on voit que ce sont des biens de grande consommation, chacun est donc responsable de cette pollution et la prise de conscience est nécessaire et il faut traiter à la fois les causes et les conséquences.

La question des microparticules de plastique a retenu l'attention des scientifiques récemment. Pour les plus petites particules ce sont des espèces de plancton qui vont les ingérer, pour les plus grosses ce sera les tortues… Le risque est d'avoir un accident de manger un produit de la mer infesté par du micro plastique. Ce sont des quantités faibles, en particulier en poids mais des questions se posent sur la santé.

Pour lutter contre ce problème des gens réfléchissent sur la dégradation de la matière, pour créer des choses qui se dégradent plus rapidement. Il y a des modules de traitement dans les grandes centrales d'épuration, on commence à mettre au point des techniques  pour un traitement des microparticules. D'un point de vue juridique on interdit maintenant les abrasifs. L'ensemble de ces solutions font que le problème est en train de se réduire petit à petit mais la prise de conscience reste nécessaire.

Est-il possible de forcer les plus grands pollueurs (Chine, Indonésie Philippines) en la matière à prendre des mesures drastiques ?

Je ne pense pas que ce soit un problème de politique. Ces pays ne sont pas contre ce genre de démarches, l'Indonésie est favorable à tout un ensemble de mesure de réduction des déchets et autres. Le problème est vraiment financier Quand on a un population importante comme dans ces pays et qu'on a pas les moyens d'avoir des infrastructures de traitement dignes de ce nom, on se retrouve forcément avec un problème à gérer.

Je pense que la solution est celle qui est envisagée maintenant dans la nouvelle plateforme du G20 qui s'appelle GNS, c’est-à-dire un accord pour que la banque mondiale draine des fonds qui normalement sont prévus pour le développement pour améliorer le traitement des eaux. 

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