L'UMP se divise sur l'Europe : ce qu'en pensent les électeurs de droite<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
A 10 jours du scrutin, L'UMP joue à nouveau le jeu dangereux de la division pour les élections européennes.
A 10 jours du scrutin, L'UMP joue à nouveau le jeu dangereux de la division pour les élections européennes.
©Reuters

Chamailleries

Alors que 63% des Français sont méfiants vis à vis de l'Union européenne (sondage Eurobaromètre de la Commission européenne), l'UMP a, encore une fois, trouvé le moyen de se diviser dangereusement. Henri Guaino, chef de file des eurosceptiques du parti, a fait le choix de s'abstenir de voter pour son candidat, s'attirant les foudres d'Alain Juppé et de Jean-François Copé qui demandent son exclusion du parti. De nouveaux conflits internes au détriment d'un électorat fatigué.

Xavier  Chinaud

Xavier Chinaud

Xavier Chinaud est ancien Délégué Général de démocratie Libérale et ex-conseiller pour les études politiques à Matignon de Jean-Pierre Raffarin.

Aujourd’hui, il est associé du cabinet de stratégie ESL & Network.

Voir la bio »

Atlantico : A 10 jours du scrutin, L'UMP joue à nouveau le jeu dangereux de la division pour les élections européennes. Alain Juppé réclame la démission d'Henri Guaino, celui-ci n'ayant pas l'intention de voter pour Alain Lamassoure, tête de liste en Île-de-France. Ces querelles trouvent-elles un écho au sein de l'électorat UMP ? Est-il divisé sur la question européenne ? Si oui, dans quelles proportions et où se situe le clivage ?

Xavier Chinaud : L'UMP est à l'origine le rassemblement du RPR d'une part et de DL et d' une partie de l'UDF d'autre part ; 2 axes fondamentaux séparaient ces formations avant 2002 et subsistent: l'Europe et la décentralisation. Les leadership successifs de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy n'ont pas favorisé la culture du débat et la réflexion de fond au sein du parti et depuis les guerres d'ambitions n'ont pas amélioré les choses. La constitution des listes, le choix des candidats éligibles et leur localisation géographique  provoquent des rejets et la "synthèse affichée" n'entraine pas une forte mobilisation.

Nos institutions actuelles ont conduit les 2 principaux partis de gouvernement à des rassemblements fondé sur l'ambition plus que sur le fond, tant que nous ne changerons pas de système politique, primera la conquête du pouvoir avec ce qu'elle comporte de postures à la cohérence et au sérieux nécessaires à l'exercice de la responsabilité. Toutes ces querelles trouvent logiquement un écho dans l'électorat de l'opposition, les différences de positionnement des uns et des autres sont le reflet de la diversité d'une UMP qui ne rassemble pas toute la droite et le centre mais en reflète des stigmates anciens.

Le clivage reste  celui qui oppose les "nationalistes" aux "euro-constructeurs" mais qui n'a pas évolué de par  débat esquivé. Si Alain Juppé est porteur d'une synthèse sur le sujet et d'un réel enthousiasme, son autorité et sa compétence n'effacent pas tout.

Source Ifop

Quelle est la vision de l'Europe de l'électorat de l'UMP ? Qu'attend-il comme discours et comme projet européen ?

Une forme d'euro-doute semble majoritaire au sein de l'électorat UMP,  l'absence d'une vision claire, d'un discours partagé de ses leaders auquel s'ajoutent un mode de scrutin abscon, des postures par trop hexagonales et politiciennes  et un grand débat qui n'aura pas lieu dans le pays, rendent assez vaine toute attente.

Parmi les électeurs déçus par les programmes des candidats UMP aux Européennes, lesquels sont les plus susceptibles de se tourner vers d'autres formations politiques et lesquels de s'abstenir ?

Ceux qui espéraient que la constitution des listes prendrait enfin en compte l'intérêt de la France dans les institutions européennes, ceux qui attendaient une pédagogie de l'impérieuse nécessité d'une construction européenne, ceux qui ressentaient le besoin d'un grand débat qui ne soit qu'hexagonal  avec arrière-pensée présidentielle, ceux-là seront tenté par un vote plus cohérent ou par l'abstention.

Source Opinion Way

Le FN risque-t-il d'être le premier bénéficiaire de ces tensions internes ?

Les gagnants du 25 juin seront comme aux municipales ceux à qui l'abstention profitera le plus. Les tensions internes à l'UMP ne nourriront pas le vote FN, c'est la mobilisation/démobilisation de ceux qui se positionneront sur des considérations franco-françaises qui pourront favoriser les extrêmes.

Source Opinion Way

Les candidats, en première ligne Jean-François Copé, affichent leur sérénité sur l'issue du vote, à quel point la chute peut-elle être douloureuse ?

La place de la France dans le monde et une absence d'Europe dans le devenir de la France ne m'inspire aujourd'hui aucune sérénité, au-delà de l'élection c'est sur cela que les lendemains pourraient être douloureux.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !