L’Express veut croire aux JO & Challenges doute des économistes; Le Point défend Depardieu, Marianne attaque les néoféministes; la menace trumpiste défie la construction européenne; Macron : une inconstance<!-- --> | Atlantico.fr
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La revue de presse des hebdos.
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Le Point 4 janvier 2024L'Express 4 janvier 2024Marianne 4 janvier 2024

Revue de presse des hebdos

Et aussi, cette semaine dans vos hebdos : L’Obs qualifie la loi immigration de contreproductive, et Marianne se prend pour un magazine féminin : elle nous propose un test à la sauce bourdieusienne, pour situer nos goûts culturels.

Alice Maindron

Alice Maindron

Alice Maindron a enseigné la philosophie à vos chères têtes blondes, et a sévi dans le conseil et la formation. 

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Le spectre Donald Trump plane sur l'Europe

Le retour de Trump effraie lePoint, et aux États-Unis "la moitié du pays panique à l'idée de basculer dans l'autoritarisme." Même le néoconservateur Robert Kagan avertit : "une dictature de Trump est de plus en plus inévitable. Nous devrions arrêter de nous voiler la face,” et la pourtant Républicaine Liz Cheney affirme que "voter pour Donald Trump pourrait faire de cette élection la dernière à laquelle vous participez." Jouent-ils à se faire peur ? Un sondage " montre qu'une part significative ne voterait pas pour Trump s'il était condamné par la justice." Or ses avocats font tout pour que les verdicts tombent après l'élection. En tout cas, entre inflation et guerre en Israël, ”l'impopularité de Biden est la meilleure arme de Trump.”

Alors que craindre en Europe ? Selon Michael O’Hanlon, expert de la stratégie de défense des États-Unis, Trump, avec son approche qui personnalise les relations internationales et le fait se dire ami avec Poutine, ”ne saurait pas négocier une paix équitable" en Ukraine, et pourrait compromettre l'avenir de l’OTAN. Pour un autre politiste, ”Trump finira par détruire l'ordre mondial.Il y a un risque réel de catastrophe."

L’Europe, seule contre Poutine ?

Alors que les soldats ukrainiens manquent d'armes et de munitions, une victoire de Trump risquerait de laisser l'Europe seule : il avait déclaré en 2020 "l'OTAN est morte. En cas de nouvelle guerre en Europe, oubliez la.” Josep Borrell, le diplomate en chef de l'Union européenne souhaite qu'on s'interroge sur les moyens dont l'Europe "doit se doter pour contrer l'impérialisme russe. Sommes-nous prêts, dans ce domaine là aussi, au "quoi qu'il en coûte" ?" Les efforts de défense pas coordonnés, les standards en matière d'armement des différents pays peu unifiés, affaiblissent une volonté… qui semble absente : pour un pro-européen, "l'UE bâtit sa souveraineté stratégique à la vitesse de lescargot…” Les Pays-Bas, la Slovaquie, l’Italie "suggèrent à voix haute qu'il serait préférable d'accompagner, en sauvant les meubles, la négociation forcément perdante de Zelinsky face à Poutine.” Pour Viktor Orban, "l'Europe n'a pas d'argent pour une telle aventure." La perspective des élections européennes gèle toute dépense : "cela serait dévastateur et paverait la route des extrêmes vers le Parlement européen."

Et pourtant, pour Bruno Tertrais, la chute de l'Ukraine serait "un cauchemar pour toute l'Europe." Pression migratoire, trafics en tout genre, mais surtout ”Moscou deviendrait une menace directe pour l’Europe" : "la démocratie, la liberté et l'Etat de droit étant des menaces existentielles pour le syndicat mafieux au pouvoir à Moscou.” L'Europe y perdrait aussi sa crédibilité : "d'autres forces nationalistes se sentiraient pousser des ailes." Pour le directeur de la fondation pour la recherche stratégique, il ne reste aux Européens " qu'un an pour se mettre en ordre de bataille industrielle. La bonne nouvelle, c'est qu'une nouvelle source de financement se dessine : celle des avoirs russes gelés à l'étranger."

Du pain et des jeux

L'Express veut croire que les jeux olympiques seront ”un formidable levier pour la France.” Et tâche de répondre aux critiques sur la sécurité, les coûts, tant il en fait le symbole de ”la capacité du pays à peser encore dans cette course au softpower sportif mondial,” et retrace l’histoire d’une candidature mouvementée.

Les jeux de 2012 ont échappé à la candidature française au profit de Londres, et Bertrand Delanoë en a pleuré : ”un projet où les politiques auraient pris trop la lumière,” malgré un tout petit soutien de Jacques Chirac. Au soir de l’annonce, la première adjointe Delanoë, Anne Hidalgo, ”se jure de ne jamais céder aux sirènes des jeux.” Mais en 2014, François Hollande ”est en chute libre dans les sondages, et sa promesse d'inverser la courbe du chômage avant la fin du quinquennat fait au mieux sourire.” Alors il tente le tout pour le tout, et déclare soutenir la candidature de Paris pour l'Exposition universelle de 2025, et celle des JO en 2024. Hidalgo, nouvelle maire de Paris, est plutôt favorable à l'Expo universelle, tout comme le ministre des finances Emmanuel Macron. Mais il faudrait que Jean-Christophe Fromentin, le maire de Neuilly, abandonne l’Exposition, son bébé, à la nouvelle édile. Les attentats de Charlie précipite la décision de la maire, raconte-t-elle : ”face au drame je découvre une jeunesse qui ne sait plus où elle est et qui a besoin qu'on la fasse à nouveau rêver."

La nouvelle équipe portant la candidature, formée autour de Tony Estanguet et de Bernard Lapasset, son ancien entraîneur, met les moyens pour battre Los Angeles : en 2017, ils font venir en Suisse le nouveau couple présidentiel pour draguer les membres du CIO. Anne Hidalgo deale avec le maire de Los Angeles : à Paris, 2024, à LA, 2028. Ça tombe bien, c’était le voeu du CIO.

Tenir le budget : une performance. Le centre aquatique est sous-budgété dans le dossier de candidature : les 67 millions annoncés ne suffiront pas, l'Inspection générale des finances l'évalue à 260 millions d'euros. Bouygues emporte le marché pour 174 millions. Mais ce n'est pas assez pour accueillir les plus de 15 000 spectateurs exigés par la fédération de natation. Qu'importe : Jacky Lorenzetti, le PDG de Foncia qui préside le Racing 92 possède la défense Arena à Nanterre et souhaite accueillir des épreuves. Le stade de 32 000 places se transformera donc en piscine.

Certaines épreuves sont délocalisées de Seine-Saint-Denis à Chateauroux, mais le président du Conseil départemental bataille ferme pour conserver certaines épreuves, et surtout les équipements ”qui profiteront ensuite à sa population et constitueront ”l’héritage” des jeux olympiques, placé au centre des préoccupations des organisateurs.”

Une ombre judiciaire au tableau. Etienne Théobois dirigeait la société d’études marketing Keneo, qui conseillait Valérie Fourneyron en 2012, prend la tête du comité de candidature. Quant au directeur des cérémonies du Cojop; il a auparavant dirigé une des agences de production événementielle qui va organiser la cérémonie d’ouverture. Trois plaintes ont été déposées auprès du PNF selon L’Express, dont la source judiciaire commente : ”pas de corruption à grande échelle comme à Rio, mais une question sur la façon dont le Cojop gère les conflits d’intérêts." La nomination de Castex à la tête de la RATP fait un peu tiquer la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, mais ”la perspective des JO et le pataquès des transports expliquent largement son parachutage.” À lui de mobiliser les agents,”en mettant du beurre dans les épinards. Et ça, Castex sait faire.” Il obtient que Valérie Pécresse, présidente d’Ile-de-France Mobilités, mette la main au portefeuille. De manière insuffisante, mais qu'à cela ne tienne : en novembre 2023, l'Etat entre dans la danse, très discrètement, avec un décret détaillant la création d'une aide COVID pour les transporteurs publics de près de 50 millions d'euros au total point. Les critères d'attribution sont tellement restrictifs que seule la RATP en bénéficiera.

L’incertitude sécuritaire. Didier Lallement, alors préfet de police de Paris, tente sans succès d'empêcher une cérémonie d'ouverture sur la Seine : "trop dangereux, trop pharaonique.” Tony Estanguet en parle à Emmanuel Macron : ”j'ai trouvé que l'idée était folle et j'ai dit banco,” raconte le président. Le remplacement de Lallement en juillet 2022 ”simplifie les choses.” La sécurité est renforcée, la jauge des spectateurs réduite à 400 000 spectateurs. ”La dernière incertitude concerne les bouquinistes et leurs fameuses boîtes, dont 400 d'entre elles devront être enlevées pour le jour J.”

Une autre incertitude, c'est celle du recrutement des agents de la sécurité privée : il en manque près de 45 000. ”Et si l'armée apparaît comme le dernier recours, officiellement aucun plan B n'est à l’étude.” Et pour combler le déficit budgétaire, le Patron de LVMH rejoins ”le club très sélect des partenaires officiels premium," non sans négocier des avantages : la possibilité d'utiliser le logo des jeux hors de France, et la mise à l'honneur de ses marques.

En décembre, Le CIO plie face à Poutine. Il se prononce en faveur d'une participation des athlètes russes et biélorusses aux jeux sous bannière neutre. Mais les fédérations internationales auront le dernier mot, puisque ce sont elles qui organisent les qualifications. ”Dans ces hautes sphères sportives, les performances comptent autant que la géopolitique. Et l’argent." L'athlétisme a d’ores et déjà banni les sportifs russes, mais le patron de la fédération de lutte doit à Poutine le sauvetage de sa discipline dans la liste des sports olympiques. Le patron du judo en est aussi l’ami…

Quant aux sportifs français, Emmanuel Macron leur a demandé de viser le top 5 : 20 millions d'euros ont été investis dans la haute performance. Sans se focaliser, contrairement aux anglais, sur certaines disciplines. ”Un choix plus équitable, plus français sans doute. Mais risqué, confronté à la glorieuse incertitude du sport.”

Economie : le grand bidouillage

Challenges nous propose un intéressant dossier sur les grands mensonges en matière d'économie, entre bidouillage des chiffres et théories bidon. L'enfumage par les lobbies, la "décommunication financière" des entreprises, le greenwashin mais aussi la théorie économique n’est pas épargnée, surtout quand elle est proche du pouvoir : Rocard le disait déjà, "la politique exige beaucoup de mensonges.”

La courbe de Laffer, selon laquelle "trop d'impôts tue l'impôt" a séduit les libéraux américains, mais il est depuis prouvé que "si l'augmentation de la pression fiscale peut effectivement provoquer une contraction de l'activité et réduire le rendement de l'impôt, en aucun cas cela n'aboutit à faire baisser les recettes." Ou comment créer du déficit public.

Friedman a théorisé la neutralité monétaire : ”si l'offre de monnaie croît plus rapidement, l'inflation augmente." Les politiques des banques centrales de ces deux dernières décennies la démentent, pour l’hebdo : "l'offre de monnaie a explosé sans que l'on observe de poussée inflationniste sur cette période. Il n'y a pas de lien entre création monétaire et inflation.” L'hebdo dénonce aussi l'équation innovation = gains de productivité : les 30 dernières années, celle de la révolution internet, ont connu une baisse globale des gains de productivité, et les emplois créés ont été des emplois peu productifs. "Des gains de productivité peuvent être observés, mais seulement à l'échelon d'entreprises qui se modernisent. Pas pour l'ensemble de l'économie... "

Quant à ”la règle des 90% de dette des Etats,” plafond au delà duquel la croissance économique moyenne chuterait de 3% à -0,1%, elle est selon l'hebdo démentie par le Japon, qui ”ne connaît pas de crise majeure même si depuis des années son taux d'endettement public dépasse les 200%, et les États-Unis ”dont la croissance est plus que résiliente, sont aujourd'hui à un peu plus de 120%.” Car comptent aussi ”l'épargne domestique et la capacité d'un émetteur public à attirer les investisseurs internationaux.” Même ses auteurs admettent avoir commis une erreur…

Côté politique, la Chine a depuis juin fait disparaître les statistiques du chômage des jeunes, à l’époque de 21,3% pour les 16-24 ans. Le Premier ministre qui avait avoué que les chiffres était souvent ”informatifs", a été démis officiellement de ses fonctions en mars 2023…

La France s’achète une bonne conscience.Challenges relaie les chiffres du Kiel Institute, pour qui Paris aurait financé 540 millions d'euros d'équipements militaires à l'Ukraine, et non les 3,2 milliards annoncés par des parlementaires. Selon l'hebdo, les députés ont estimé le coût budgétaire du remplacement du matériel transféré, sans prendre en compte la vétusté de ce matériel, qui sera remplacé par du matériel innovant, et donc beaucoup plus cher : "la méthodologie est d'autant plus critiquable que certains des armements cédés à l'Ukraine par la France étaient en voie de retrait des forces, avec un remplacement déjà enclenché et financé. Les envoyer en Ukraine n'a donc pas coûté grand-chose aux contribuables."

Etes-vous bobo, bourge, dominé, ou popu ?

Marianne reprend et actualise la cartographie des pratiques culturelles établie en son temps par Bourdieu : selon votre capital total, somme de votre capital économique et de votre capital culturel, mais aussi la répartition entre l'usage que vous en faites (l'argent ou la culture, la bagnole ou les bouquins ?) Vous pourrez vous situer parmi 4 grandes familles de français. Au-delà du jeu, on découvre que "les riches aiment toujours les trucs de riches, les pauvres les trucs de pauvres,” et de quoi sans doute aussi expliquer les fractures entre le peuple et les élites : "en France, la dimension culturelle est un énorme impensé du débat public et politique. C'est à dire que nous avons toujours pensé que la culture, notamment scolaire, allait réunir les gens, alors que, d'une certaine manière, elle isole et exclut aussi” explique l’essayiste Jean Laurent Caselly.

Une évolution : ”le vote de gauche est de plus en plus dépendant du capital culturel.” C'en est fini de la gauche populaire des années 70, et le sociologue Frédéric Lebaron note "une forme d’ethno-centrisme culturel dans l'espace supérieur de notre société. Paradoxalement, là où on proclame l'ouverture, l'inclusion, on est en même temps très coupé, en particulier des classes populaires."

Si vous voulez vous distinguer socialement, c'est désormais en étant capable de "mixer les codes de la haute culture et ceux de la culture populaire" que vous y arriverez le mieux. Car le nouveau dominant, c'est "l'omnivore culturel,” capable d'écouter Jul et une symphonie de Malher, dans "une ouverture ostentatoire à la diversité.”

La fin du néoféminisme ?

Les militantes féministes des années 70 étaient universalistes, mais "depuis une décennie, les militantes intersectionnelles ont préempté le terrain de la lutte."Marianne se questionne sur leur avenir, tant elles se sont discrédité depuis les attaques du 7 octobre. Pour l'hebdo, ”les violences sexuelles dont ont été victimes les israéliennes n'ont pas suscité de condamnations évidentes de la part de celles qui, pourtant, sont si promptes à débusquer les moindres indices de sexisme. Chercher à appréhender les "dynamiques de domination au croisement de plusieurs oppressions liées au genre, à la race, à la religion” peut être intéressant, mais dangereux : ”des discriminations de différentes natures s'accumulent le plus souvent et relèguent les victimes au dernier barreau de l'échelle sociale.” Dans l’esprit des instersectionnalistes, la discrimination par le genre a cédé le pas à une discrimination du fait de la race des hommes du Hamas, "une manière de trier, et non plus de croiser les discriminations.”

L'hebdo faire remonter la fracture à 2016 : face aux vagues d'agressions sexuelles à Cologne, "les féministes intersectionnelles avaient renversé la charge accusatoire, faisant des coupables- des migrants pour la plupart- les victimes d'un racisme déguisé." La révolte des femmes iraniennes contre le port du voile a été l'occasion de renvoyer Sandrine Rousseau ”à ses positions contradictoires sur le voile," et la député écologiste affirme à Marianne que "le féminisme doit éviter la concurrence des combats. Ça ne m'empêche pas de garder mes lunettes intersectionnelles. C'est parce que juives que ces femmes n'ont pas été vues comme victimes, ça confirme donc la pertinence du concept.” Et présente l'antisémitisme comme "l'immense impensé qui doit être combattu.”

Il faudra une grosse gomme pour effacer Depardieu (et le droit avec)

"Je suis parfois un innocent, parfois un monstre.” C'est ainsi que se décrit l'acteur français, mis en examen pour viols et agressions sexuelles. Depuis la diffusion par Complémentd'enquête des images de son voyage en Corée du Nord, où, filmé par Yann Moix, "il débite des obscénités en imaginant la jouissance d'une fillette qui monte à cheval," c'est l'emballement médiatique, raconte LePoint : "c'est à coups de tribunes et de contre tribunes que les figures du 7e art se livrent une bataille sur cette affaire,” entre dénonciation du lynchage médiatique et condamnation de la loi du silence. En attendant, l’acteur ne tourne plus.

Pour Peggy Sastre, "on fonce tête baissée dès que l'on suspecte la moindre atteinte à la vertu féminine. Enfin, on dit ”dignité", ça fait plus moderne, moins serré du collier de perles." La journaliste éditorialiste râle : ”la dignité des femmes est à protéger uniquement lorsqu'elle se loge sur leurs seins, leurs fesses, leur entrejambe ou même leurs chastes oreilles, pas dans leurs moyens de subsistance et leur autonomie financière." Elle en appelle au respect de la présomption d'innocence, et dénonce la violation du secret de l'instruction qui a accompagné la diffusion de documents sur France télévisions. Même les soutiens de l'acteur "semblent, eux aussi, faire du droit une quantité négligeable” : un grand artiste au "tempérament hors norme", n’a pas celui de "faire varier la morale du commun des mortels."

La défense de l'acteur par Macron contre ce qu’il a qualifié lui-même de ”chasse à l’homme” lui semble elle aussi problématique : ”en démocratie, les citoyens sont égaux et le prestige d'untel n'a pas à entrer en ligne de compte pour savoir s'il mérite ou non d'être protégé des fourches et des brandons de la vindicte publique."

Qu'en pensent réellement les Français ? Seuls 31% sont d'accord avec le chef de l'État (les hommes un peu plus et les jeunes beaucoup moins). 55% de l'électorat du président de la République désapprouve son soutien, 75% de celui d’Ederic Zemmour l’approuve. L'hebdo résume : "Depardieu, monstre sacré, certes, mais la droite voit d'abord le sacré et la gauche le monstre,” sans doute, comme l'avance un sondeur par "une exaspération de l'électorat de droite et d'extrême droite vis-à-vis de certaines associations de défense de la cause des femmes" marquées à gauche. Pour 83% des Français, "une personnalité condamnée pour violences sexistes ou sexuelles doit être écartée de son domaine d'activité." Seuls 42% pense que des accusations suffisent, sans tenir compte de la présomption d'innocence. Au fond, Les Français sont mesurés : "25% considèrent que le plus important, dans ces scandales, reste la présomption d'innocence. 56% placent la parole de la victime présumée et la présomption d'innocence au même niveau.”

L'Express pointe que ”les débats autour de l'acteur tournent au conflit générationnel,” tout comme l'affaire Polanski. ”Le mouvement #metoo s'est fondé sur le principe de croire les victimes et de ne plus rien laisser passer, quand la génération précédente mise plutôt sur le principe de présomption d’innocence."

Mais Kamel Daoud alerte dans Le Point : "l'Occident a inventé le péché, mais il a aussi appris à défendre l’innocence. Il ne faut pas " iraniser" les grandes causes, ni la justice, ni la lutte pour les droits des femmes. l'Occident n'a pas besoin d'ayatollahs, c'est l'Iran qui a besoin de démocratie.”

Non, tous les migrants ne veulent pas rester en France

Marianne zoome sur "ces migrants qui ne veulent pas de la France" et qui restent à Calais en attendant de pouvoir passer en Angleterre. Ils étaient plus de 10 000 en 2016, et s’ils ne sont plus qu’un millier actuellement, c’est que 30 000 d’entre eux auraient en 2023 atteint l'Angleterre. À 5 000€ la traversée de la Manche, les passeurs se sont professionnalisés. La maire LR de Calais déplore d'avoir à "gérer une partie de la politique migratoire, sans avoir la compétence qui appartient à l’Etat.” Les calaisiens en ont marre : ”soit on accueille les migrants dignement sur le long terme, soit on les renvoie et on contrôle nos frontières, mais il faut être clair.” L’hebdo affirme, résigné, que "rien dans la loi asile et immigration ne laisse présager une évolution à Calais."

Macron, une inconstance

c'est au tour du Point, après Marianne il y a quelque temps, de rapporter le lâchage du Printemps républicain par Emmanuel Macron, dans son combat pour la laïcité. Son ancien président vide son sac dans son livre Cynisme, dérives et trahisons : "le macronisme est d'abord le nom d'une inconstance, d'un zigzag permanent.” Et ce n'est pas tout : "un homme qui ne croit en presque rien et qui s'est servi de ceux qui prennent tous les risques pour défendre ce en quoi ils croient : voilà qui est Emmanuel Macron.”

Natacha Polony commente dans Marianne la petite phrase des voeux présidentiels : "l'action n'est pas une option". A ses yeux "la communication la plus grossière a définitivement remplacé toute forme d'analyse, de bilan et de perspective. Les Français ne sauront donc pas comment leur président lit la situation internationale au sortir d'une année qui a vu non seulement la paix mondiale ébranlée de toutes parts, mais la France chassée de ses bases en Afrique.”

Un stagiaire à l’Hôtel-de-Ville

”Le stagiaire”, c'est ainsi que Rachida Dati surnomme Emmanuel Grégoire, premier adjoint PS d'Anne Hidalgo, qui aimerait bien lui succéder à la mairie de Paris. ”Au moins, Dati et Grégoire se parlent encore” nous raconte Le Point.

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