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Comment la Terre a perdu 10% de ses zones vierges en 20 ans
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Atlantico Green

La déforestation pose aujourd'hui de nombreux défis environnementaux. Le principal d'entre eux réside dans la nécessite pour l'homme de replanter des arbres, sous peine de voir disparaître de nombreux écosystèmes indispensables à l'équilibre global de la Terre.

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie

Dominique Audrerie est un expert indépendant des questions environnementales.

Il est également docteur en droit de l'environnement et ancien directeur du Conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement (en 1993).

Il est avocat à la Cour et maître de conférences.

Il est l'auteur de Petit vocabulaire du patrimoine culturel et naturel (Confluences, 2003).

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Atlantico : La Terre a perdu 10% de ses zones vierges en 20 ans, soit environ 3,1 millions de km2. Pensez-vous que ce phénomène s’aggrave particulièrement ? Si oui, dans quelles régions du monde et quels sont les végétaux les plus concernés ? 

Dominique Audrerie : Le premier impact, c’est le paysage, sa transformation. Un paysage feuillu n’est pas un paysage sans arbre. Grâce à lui, on respire car les arbres transforment l’air et le purifie. Une forêt, c’est un paysage que l’on regarde; c’est un paysage dans lequel on se sent bien car nous y respirons mieux. La déforestation est une réalité actuelle importante surtout dans les pays les moins développés. Ceci s'explique parce que le bois est une richesse très recherchée. Cette recherche produit aujourd’hui des coupes effrénées sans aucune réflexion à propos des conséquences. En Amazonie notamment, la coupe d’arbres millénaires se fait sans la moindre retenue. Le fait de couper des arbres n’est pas une faute en soi. Ce qui est grave, c’est que nous n’en replantons pas. La forêt fait partie intégrante d’un cycle naturel : après sa naissance, l’arbre pousse, puis meurt. Couper un arbre n’a rien d'aberrant, il n’est pas éternel ; ce qu’il faut, c’est le replanter. De plus, la plupart du temps, les terrains sont abandonnés et laissés en défriche. La forêt est faite pour être exploitée, les arbres peuvent être coupés à condition d’être replantés. Les arbres ont un effet sur l’air, mais aussi sur l’écosystème et sur la faune locale (insectes, oiseaux gibiers…). Si la forêt disparaît, tous ces écosystèmes disparaissent avec. Or la nature est un enjeu non pas local mais planétaire : si on manque d’arbres en Amazonie, nous aurons à terme des problèmes en Europe. 

Sommes-nous touchés en France directement ou indirectement par ce phénomène ?

En France, la forêt avance, nous replantons même plus que ce que nous déboisons. Nous faisons une exploitation raisonnée. Cependant, nous sommes tous touchés par la déforestation, même si nous ne le sentons pas au niveau de l’air ou du climat. Le réchauffement de la planète est globalisé. Même à la campagne, l’air est moins pur car la régulation faite par les arbres est moins efficace que ce qu’elle a été. La France est touchée directement et indirectement. Les effets de ces bouleversements de notre écosystème ne sont pas immédiats partout, mais sont bien réels. La nature reprend ses droits de façon parfois gênante et mauvaise pour l’Homme. L’Homme peut être menacé par la remise en cause de son confort. Nous sommes dans une position de fragilité : par exemple quand l’eau n’est pas très pure, nous tombons malade. Or la forêt participe à la pureté de l’eau.

D’après James Watson de l’Université de Queensland, nous devons prendre des mesures internationales pour la sauvegarde de la nature qu’il nous reste. Quelles sont les mesures que vous préconisez ? 

Il faut effectivement prendre des mesures d’urgence au niveau global ! Il faut déclarer que des biens aussi précieux que les richesses naturelles sont un patrimoine mondial qui ne dépendent plus de la volonté de quelques hommes ou d’Etats. Il est aujourd’hui important d’affirmer et de reconnaître que les équilibres naturels et la forêt sont un bien universel, et que l'exploitation doit être vue sur une perspective globale. Bien sûr, des techniques de compensation économique et de partage sont nécessaires.

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