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Emmanuel Macron a fait le choix de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées après les européennes.
Emmanuel Macron a fait le choix de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées après les européennes.
©JOHN THYS / AFP

Pschitt

On se figurait le président en as du billard, dissolvant l’Assemblée pour mieux prendre de court des oppositions divisées et renaître tel le phénix. On se plantait.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Si cette dissolution découlait d’une stratégie subtile et complexe dont aurions découvert, épatés, la pertinence hier soir à 20h00, on peut dire que c’est complètement loupé. 

Pour le « bloc central », et en dépit d’un niveau de participation exceptionnel, pas plus de divine surprise que de beurre en branche. Des bricolages et désistements de dernière minute lui permettront sans doute de sauver une poignée de sièges supplémentaires par rapport aux premières projections mais, pour l’essentiel, la « majorité présidentielle » a incontestablement fait son temps.

Reste à se coltiner un arbitrage dont on aurait préféré qu’il continue d’appartenir au domaine des joutes intellectuelles absurdes et impossibles à trancher : Rassemblement national ou France insoumise ? Extrême droite ou extrême gauche ? Charybde ou Scylla ?

Faire d’Emmanuel Macron l’unique responsable d’une telle configuration serait injuste, même si son « en même temps », cette espèce de blairisme à retardement, n’était clairement plus adapté à la polarisation radicale et exaspérée qui traverse les électorats. Chez nous bien sûr, mais aussi aux Etats-Unis, où l’option centriste, prise en tenaille entre l’aile radicale du parti démocrate et le trumpisme, est dans le même état de délabrement que son principal représentant. Ou encore en Grande-Bretagne, où le Rn local, Reform UK, pourrait à son tour ratatiner le parti Conservateur et finir second derrière une gauche requinquée le 7 juillet prochain...

Lui reprocher d’avoir projeté le pays dans un tel chaos sur un coup de dés, en revanche, est parfaitement légitime. Sans doute s’imaginait-il qu’en prenant de court des oppositions divisées et mal préparées à une campagne éclair, et en fédérant les « raisonnables » face aux colériques, aux nihilistes et aux aventuriers, il renaîtrait de ses cendres tel le phénix et repartirait pour un tour.


Mais bon, maintenant que nous sommes revenus en IIIe République par la petite porte, il est logique que s’étant vu César, il ait fini Pompée

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