Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, annonce qu’il reste au pouvoir <!-- --> | Atlantico.fr
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Le Premier ministre espagnol a annoncé ce lundi matin qu'il ne démissionnerait pas.
Le Premier ministre espagnol a annoncé ce lundi matin qu'il ne démissionnerait pas.
©OSCAR DEL POZO / AFP

¿ Se va o se queda ?

Lors d’une conférence de presse ce lundi, le Premier ministre d’Espagne, Pedro Sánchez, a annoncé qu’il allait rester à son poste, malgré les accusations de corruption contre sa femme qui ont conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire.

Ce lundi 29 avril, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a pris la parole pour annoncer sa décision de ne pas démissionner de son poste. Fragilisé par une enquête judiciaire visant son épouse, il a choisi de rester.

« J’assume la décision de rester avec plus de force que jamais », a-t-il déclaré, sur un ton grave, lors d’une allocution solennelle retransmise à la télévision nationale. Selon le journal La Vanguardia, le roi d’Espagne Felipe VI avait été informé de cette décission peu avant ce point presse.

Au pouvoir depuis 2018, le dirigeant socialiste de 52 ans avait suspendu toutes ses activités publiques et gardé le silence depuis l’annonce, mercredi dernier, par un tribunal de Madrid, de l’ouverture d’une enquête préliminaire contre Begoña Gómez, son épouse. Ouverte le 16 avril et placée sous le sceau du secret de l’instruction, elle porte sur « des délits présumés de trafic d’influence et de corruption ». Cette enquête fait suite à une plainte de l’association Manos limpias (« Mains propres »), un collectif proche de l’extrême droite.

Dans une lettre de quatre pages, Pedro Sánchez avait sidéré le pays, mercredi dernier, en déclarant qu’il envisageait une démission pour protéger sa famille et qu’il dévoilerait sa décision ce lundi devant la presse. Fait inédit, il avait annoncé suspendre ses activités jusque là. « J’ai besoin de m’arrêter et de réfléchir » afin de décider « si je dois continuer à être à la tête du gouvernement ou si je dois renoncer à cet honneur », avait-il écrit.

Samedi, plusieurs milliers de partisans du leader socialiste avaient défilé dans la capitale espagnole.

Selon le média en ligne El Confidencial, qui a révélé l’information, l’enquête porte en particulier sur les liens noués par Begoña Gómez avec le groupe de tourisme Globalia, parrain de la fondation dans laquelle elle travaillait. Au même moment, Air Europa, compagnie aérienne appartenant à Globalia, négociait avec le gouvernement l’obtention d’aides face à la lourde chute du trafic aérien liée au Covid-19.

D’après l’AFP, cette compagnie a effectivement touché, 475 millions d’euros, en novembre 2020, issus d’un fonds de 10 milliards destiné à soutenir les entreprises stratégiques en difficulté à cause de la pandémie. Mais des dizaines d’autres ont suivi, dont plusieurs de ses concurrents (Iberia, Vueling, Volotea…). Le parquet a demandé jeudi le classement de cette enquête, tandis que Manos limpias a reconnu que sa plainte était uniquement basée sur des articles de presse, mais le juge en charge du dossier n’a pas encore dévoilé ses intentions.

Figure détestée par l’opposition, Pedro Sánchez – qui gouverne avec l’extrême gauche et bénéficie du soutien des indépendantistes basques et catalans – voit dans cette affaire une campagne orchestrée par « une coalition d’intérêts de droite et d’extrême droite » qui « n’acceptent pas le verdict des urnes. » « Il s’agit d’une opération de harcèlement et de démolition […] pour me faire vaciller politiquement et sur le plan personnel en s’attaquant à mon épouse », avait-il écrit dans sa lettre.

Ce lundi, le Premier ministre niait avoir agi de la sorte par « calcul politique ». Il a appelé le pays à entreprendre « une réflexion collective » sur la forte polarisation de la vie politique, afin d’empêcher « la désinformation de diriger le débat politique ».

Ouest France

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