Factures d’électricité : le mirage de la baisse des prix cache en réalité une hausse de 221%<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
La crise énergétique est-elle derrière nous ?
La crise énergétique est-elle derrière nous ?
©JEFF PACHOUD / AFP

Crise énergétique

Le pire de la crise énergétique est-il derrière nous ? La Fondation IFRAP a comparé les tarifs de l'énergie et livre de nombreux enseignements sur la hausse des prix.

Alors que les tensions sur le marché de l’énergie ces derniers mois laissaient présager une grave crise en Europe pour cet hiver, la hausse des prix de l’énergie semble n’être plus qu’un mauvais souvenir. La Fondation IFRAP s’est néanmoins interrogée sur la réalité des prix de l’énergie. 

Le pire est-il derrière nous ? Selon l’IFRAP, la situation sur le marché de l’énergie reste préoccupante. L’optimisme actuel mettrait même en danger les particuliers et les entreprises.

Le prix du gaz, après avoir dépassé 300 euros/MWh fin août 2022, est en dessous de la barre des 50 euros. 

Le prix de l’électricité en France (le baseload N+1), après avoir atteint des montants records à plus de 1.100 euros/MWh, est actuellement en dessous de 150 euros/MWh.

Selon les données et les chiffres de l’IFRAP, la crise de 2022 est d’un tout autre niveau financier que celle de 2008. La situation est même comparée à un “tsunami spéculatif”. L’argument de la guerre en Ukraine ne peut pas justifier ces hausses spectaculaires. 

Alors que les prix de l’énergie ont explosé, deux marchés n’ont pas été tellement déstabilisés : le charbon et le pétrole.

La spéculation sur les prix du marché de l’énergie a donc profité de la fragilité des nouveaux marchés développés par l’Union européenne, ceux du gaz, du carbone et de l’électricité. 

Face à cette situation, la question de la nécessité de réformer le marché de l’électricité en Europe se pose encore.  

En l’espace de quelques semaines, la plupart des prix ont baissé, entre - 60 et - 85 % d’après l’IFRAP.

Mais en réalité la baisse des prix, comme celle de -86 % sur l’électricité en France, n’est pas calculée sur les prix de la crise de 2008 (93 euros) mais bien sur les prix de la crise de 2022 (soit 1.100 euros).

Selon les conclusions de l’IFRAP sur les tarifs de l’énergie et sur l’évolution des marchés, les prix actuels sont, à l’exception du pétrole, “entre + 100 et + 220 % plus élevés que les fondamentaux qui avaient cours avant la crise énergétique de l’automne 2021, et donc leur niveau repose sur des causes structurelles qui avaient été relevées à l’époque et qui avaient déjà généré des appels à la réforme des marché énergétiques de l’Union européenne”.

Afin d’éviter de nouvelles hausses massives des prix à l’avenir, la politique d’approvisionnement en énergie fossile de l’Union européenne doit être repensée, d’après l’IFRAP.

L’abandon du gaz russe et le virage pris en faveur du gaz naturel liquéfié va créer une élévation définitive du prix du gaz importé en Europe. 

Cela nécessite de diminuer rapidement son utilisation et d’accélérer l’électrification de l’économie européenne. Ceci implique d’ailleurs de recourir davantage à l’énergie nucléaire.

Dans le cadre de cette étude, l’IFRAP livre une conclusion alarmante sur le marché de l’énergie et sur de potentielles futures hausses des tarifs : 

"Si les gouvernements ne tiennent pas compte de cette triste réalité, nous allons vers un désastre tant sur le plan social au niveau des ménages, que sur le plan industriel avec la perte de compétitivité que cela implique et donc vers une reprise inexorable des processus de délocalisation".

La crise énergétique pourrait donc se réinviter dans l’agenda des dirigeants politiques lors de l’hiver prochain.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !