COP21 : l'Arabie saoudite pourrait compromettre la signature d'un accord<!-- --> | Atlantico.fr
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Malgré les espoirs de nombreux pays pour parvenir à une direction commune au Bourget, l'Arabie saoudite n'adhère pas à cette perspective.
Malgré les espoirs de nombreux pays pour parvenir à une direction commune au Bourget, l'Arabie saoudite n'adhère pas à cette perspective.
©Reuters

Équilibre précaire

D'après les scientifiques, la majorité des réserves d'énergies fossiles devront être laissées dans les sous-sols pour limiter la hausse de la température mondiale en dessous de 2 °C.

Selon Pascal Canfin, expert auprès du World Resources Institute, cité par l'AFP, l'Arabie saoudite pourrait représenter un obstacle à la conclusion d'un accord dans le cadre de la COP21 : "Pendant longtemps, l'Arabie saoudite n'a pas été en première ligne dans ces négociations, mais, là, ils bloquent à peu près sur tous les sujets", souligne l'ancien ministre délégué au Développement du Jean-Marc Ayrault, dont l'analyse fait écho à celle de Harjeet Singh, de l'ONG Action Aid, qui estime que l'Arabie saoudite, qui tire l'essentiel de son produit intérieur brut des exportations de pétrole, a "tout à perdre et pas grand-chose à gagner" lors de la conférence environnementale. 

D'après les scientifiques, la majorité des réserves d'énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) devront être laissées dans les sous-sols pour limiter la hausse de la température mondiale en dessous de 2 °C, l'objectif poursuivi par les 195 pays participant aux négociations sur le climat. Un tel accord prévoit que les pays réalisent une révolution énergétique, en délaissant rapidement le charbon et le pétrole pour produire de l'électricité : un virage possible grâce aux énergies renouvelables, en plein essor et aux coûts de plus en plus compétitifs, ou au nucléaire.

Malgré les espoirs de nombreux pays pour parvenir à une direction commune, l'Arabie saoudite n'adhère pas pleinement à cette perspective, bien au contraire. À la tribune de la COP21 lundi, le ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Naimi s'est dit favorable au solaire et à l'éolien, au gaz, et à la capture/stockage du carbone. Mais il a aussi appelé à "des politiques de réduction d'émissions de gaz à effet de serre qui ne discriminent aucune source d'énergie". "Cela signifie : il ne faut pas viser les fossiles, c'est quand même impensable de dire ça à la tribune, alors que la communauté internationale tente justement de trouver les moyens d'en sortir", estime Célia Gautier du Réseau Action Climat, qui regroupe les ONG françaises. "Ils savent qu'il y aura une fin du pétrole, ils commencent à diversifier leur économie, mais ce qu'ils veulent, c'est ralentir le processus, c'est empêcher l'accord de Paris de l'accélérer", poursuit-elle."Si l'Arabie saoudite bloque, que feront les autres pays pétroliers et les pays dans leur zone d'influence géographique comme l'Égypte ?" s'inquiète également Pascal Canfin.

Lu sur Le Point

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