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Barack Obama écrit une lettre à son successeur
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Le 44ème président des États-Unis publie une longue tribune dans The Economist où il détaille un programme pour les prochaines années.

"La présidence est une course de relai, et chacun d'entre nous doit faire sa part pour rapprocher le pays de ses plus hautes aspirations. Donc, que doit faire mon successeur ?" se demande Barack Obama dans une longue tribune publiée dans The Economist, le magazine de l'élite financière mondiale, avant de détailler un projet qui doit, selon lui, animer les priorités de son successeur.

Le président sortant note la réalité des mouvements populistes qui secouent l'Occident, du Brexit à Donald Trump. Ce "mécontentement" est en partie poussé par des "peurs" qui ne sont "pas fondamentalement économiques", mais reflète "de nombreuses périodes pendant lesquelles on a dit aux américains qu'ils pouvaient retrouvé la gloire du passé si ils reprenaient le contrôle d'un groupe ou d'une idée qui menace l'Amérique. Nous avons dépassé ces peurs et nous le ferons de nouveau." Mais celui-ci est également poussé par des "inquiétudes légitimes" sur des "forces économiques de long terme". En effet, "des décennies de ralentissement de la croissance de la productivité et l'accroissement des inégalités ont réduit la croissance des revenus pour les familles de classes ouvrières et moyennes", et "la mondialisation et la robotisation ont affaibili la position des ouvriers et leur capacité à recevoir un salaire décent." 

Malgré tout, "il est important de se souvenir que le capitalisme a été le plus fort moteur de prospérité et d'opportunité que le monde a jamais connu." De plus "la recherche du profit peut être une force puissante pour le bien commun, car elle pousse les entreprises à créer des produits dont les consommateurs se délectent et les banques à prêter aux entreprises de croissance." Mais "fondamentalement, un capitalisme porté par une petite élite et quie ne tient pas ses responsabilités envers les masses est une menace pour tous" car "un monde où 1% de l'humanité contrôle autant de richesses que les 99% restants ne sera jamais stable." 

Il y a donc un "paradoxe" : "le monde est plus prospère que jamais, mais nos sociétés sont ballotées par l'incertitude et le malaise". Il propose quatre axes pour résoudre le paradoxe : "augmenter la croissance de la productivité", "combattre les inégalités", "s'assurer que toute personne qui veut un emploi peut en avoir un", et "construire une économie résiliente prête à la croissance à venir". 

S'en suit alors une liste de politiques : réforme fiscale, investissement publique dans la recherche, réforme de l'éducation, augmenter le salaire minimum, raboter les niches fiscales dont profitent les hauts revenus, renforcer l'égalité salariale entre les sexes, autoriser plus de congés payés, continuer les réformes au système de santé et, enfin, combattre le changement climatique. Une vision qu'on pourrait donc qualifier de technocratique et, en termes politiques français, "sociale-libérale", qui laisse à la fois une part importante au marché mais également à l'État pour redistribuer, accompagner les entreprises et assouplir certaines des tendances destructrices du marché. 

"Il ne tient qu'à nous d'écrire un nouvel avenir. Cet avenir doit avoir une croissance économique qui n'est pas seulement durable, mais qui profite à tous. Pour l'atteindre, l'Amérique doit restée engagée et travailler avec toutes les nations pour construire des économies plus fortes et plus prospères, pour tous nos citoyens, pour les générations à venir", conclut-il. 

Lu sur The Economist

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