Appel à la destitution : Vladimir Poutine, fragilisé par la débâcle militaire en Ukraine, sera-t-il poursuivi pour « haute trahison » ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Vladimir Poutine est visé par deux appels à la destitution.
Vladimir Poutine est visé par deux appels à la destitution.
©GRIGORY DUKOR / POOL / AFP

Poids de l'engagement militaire

Le chef du Kremlin est visé par deux appels à la destitution. Même s’ils n’ont aucune chance d’aboutir, ils reflètent la lassitude de la population devant la campagne militaire qui dure depuis plus de six mois.

Deux groupes de députés municipaux à Saint-Pétersbourg, puis à Moscou, ont exigé, vendredi 9 septembre, que Vladimir Poutine quitte le pouvoir, sur fond de fiasco militaire en Ukraine et d’élections locales à travers le pays. Le président russe a, selon eux, failli, selon des informations du Monde.

Le conseil des députés de la municipalité de Smolninskoïe (un quartier de Saint-Pétersbourg) a envoyé une missive officielle à la Douma, la chambre basse du Parlement, réclamant la destitution du chef de l’Etat.

Le texte précise que les hostilités en Ukraine « nuisent à la sécurité de la Russie et de ses citoyens », ainsi qu’à l’économie, et qu’elles ne sont pas parvenues à arrêter la progression de l’OTAN vers les frontières russes. Selon ces élus municipaux, les actions du chef du Kremlin relèvent de l’article 93 de la Constitution, selon lequel le président peut être démis de ses fonctions pour « trahison ».

Ces appels, bien que n’ayant aucune chance d’aboutir, reflètent la lassitude d’une population devant une campagne militaire qui entre dans son septième mois.

L’information a été vérifiée par le site d’investigation russe indépendant The Insider qui rapportait, dans un article en anglais datant du 7 septembre, que des députés municipaux du district de Smolninskoye à Saint-Pétersbourg prévoient de «faire appel aux députés de la Douma d’État en leur proposant de prendre l’initiative de porter plainte contre le président de la Fédération de Russie afin de le démettre de ses fonctions», citant un document publié sur Twitter par Dmitry Palyuga, un élu municipal du quartier de Smolninskoye.

Le député soutient que Vladimir Poutine mérite la destitution pour quatre raisons. Pour l’élu, le président est responsable de la «mort d’hommes russes valides, du déclin économique national, de la fuite des cerveaux depuis la Russie, et de l’expansion de l’OTAN vers l’Est ».

Moins acerbe et ne comportant aucune référence directe à la guerre en Ukraine, la lettre adressée à Vladimir Poutine par des députés municipaux du quartier Lomonossov à Moscou invite, elle aussi, le chef de l’État à démissionner. « Nous vous demandons de vous retirer de votre poste car vos opinions sont désespérément dépassées et entravent le développement de la Russie », a plaidé le conseil de Lomonossov.

Parmi les critiques adressées au président, les députés affirment que Poutine a « utilisé une rhétorique agressive » inefficace :

« Vos opinions et votre modèle de gestion sont désespérément dépassés et entravent le développement de la Russie et de son potentiel humain ».

Ils lui reprochent en outre d’avoir « replongé la Russie dans l’ère de la guerre froide ».

Cinq signataires de cet appel à la destitution, des élus locaux de Saint-Pétersbourg, ont, d’ailleurs, été convoqués par la police suite à cette action, largement médiatisée dans la presse internationale.

Kiev revendique de nouvelles avancées dans l'Est de l'Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré dimanche soir que son armée avait repris aux forces russes la ville stratégique d'Izioum, dans l'est de l'Ukraine, où Kiev mène une contre-offensive qui a enfoncé les lignes russes.

Dans son allocution quotidienne au 200e jour du conflit, Volodymyr Zelensky a remercié les militaires ukrainiens qui « ont libéré des centaines de nos villes et villages (...) dont les plus récents sont Balakliïa, Izioum et Koupiansk ».

Le Monde

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