Quand Nicolas Sarkozy tente de séduire les acteurs de l'Internet<!-- --> | Atlantico.fr
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Le discours d’ouverture de Nicolas Sarkozy a permis de mieux en comprendre la finalité du sommet.
Le discours d’ouverture de Nicolas Sarkozy a permis de mieux en comprendre la finalité du sommet.
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G8 du web

Alban Martin assistait au discours de Nicolas Sarkozy ce mardi matin, lors du G8 du Web, aux Tuileries. Il revient pour Atlantico sur les principaux axes du propos du président de la République.

Alban Martin

Alban Martin

Alban Martin est maître de conférence associé au Celsa Paris IV Sorbonne.

Co-fondateur et vice-président du Social media Club Paris, il est l'auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l'univers d'Internet dont notamment Egocratie et Démocratie : la nécessité de Nouvelles Technologies Politiques (Fyp éditions, 2010).

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Mardi matin avait lieu l’introduction du e-G8, connu aussi sous le nom de G8 du web. Monté en moins d’un mois par Publicis et Maurice Levy, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, les principales parties prenantes ont répondu malgré tout présent, preuve de l’attente suscitée par cette grande première. Le discours d’ouverture de Nicolas Sarkozy a permis de mieux en comprendre sa finalité.

Tout d’abord, les premiers mots du Président de la République ont été pour caractériser la « révolution »  numérique : nouvel espace en constante expansion, nouvelle forme de mondialisation, nouveau référentiel temporel laissant la part belle à l’immédiateté. Selon lui, « cette révolution (numérique) n’appartient à personne, elle n’a pas de drapeaux, pas de slogan, cette révolution est un bien commun ». Elle s’est faite sans violence, elle n’est pas née sur des champs de bataille, mais sur des campus universitaires.

Au-delà de la proximité sémantique et des métaphores « révolutionnaires », on sent que le printemps arabe a été une forme de déclencheur dans la prise de conscience des changements apportés par internet : « Cette révolution « numérique » a joué un rôle déterminant dans d’autres révolutions : Tunisie, Egypte. Les peuples des pays arabes ont montré au monde que l’internet n’appartenait pas aux Etats »

« Nous voulons apprendre de vous »

Puis très rapidement commence à se dessiner l’objectif de cet évènement, avec un discours au ton plus responsabilisant : « La révolution culturelle que vous avez engagée est porteuse d’une promesse », il appartient aux entrepreneurs du web et aux chefs d’Etats d’essayer de s’y tenir. Et selon Nicolas Sarkozy, ça passe tout d’abord par de l’écoute de la part du G8 sur les attentes des acteurs du numérique : « Nous voulons apprendre de vous », notamment « comment utiliser Internet pour améliorer la démocratie, améliorer l’efficacité du fonctionnement de l’Etat, insuffler l’innovation dans l’état caractéristique de votre secteur ».

En retour, les chefs d’États proposent de dialoguer avec les acteurs du numérique pour leur expliciter les enjeux sociétaux qu’ils souhaitent voir traités en retour :  (re)création de monopoles, respect de la propriété intellectuelle et sa jouissance, infrastructures favorisant la création de valeur, menace sur la vie privée et de l’autonomie des individus, sécurité de l’État… Parmi tous ces thèmes, on sent que la question du piratage est prompte à revenir sur le tapis du G8, avec beaucoup d’allusions plus ou moins directes et un besoin de rappeler la règle sur ce sujet.

L’approche est celle de la main tendue : la conclusion du discours explique que les chefs d’État ont beaucoup à apprendre de cet univers jeune et dynamique. En se parlant comme au eG8, un chemin commun doit pouvoir être trouvé entre les intérêts supérieurs des Etats, et ceux de cet économie encore « jeune et fragile ». Jeff Jarvis, le célèbre auteur et journaliste américain, se contentera lors des questions-réponses de lui rappeler un unique message à faire passer aux chefs du G8 : « Do no harm ». Internet a des règles. Une régulation additionnelle doit se faire avec délicatesse pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or, comme le montrera ensuite Mac Kinsey plus tard dans la matinée, sur la forte contribution du numérique à la croissance mondiale.

Entre les lignes, on sent bien que « si les chefs d’État du G8 restent entre eux à discuter d’Internet, dont la seule expérience qu’ils ont est celle de la campagne électorale », il ne se passera pas grand-chose sur le sujet du numérique, mais est ce un mal ? Car la question est : qu’est ce que l’industrie du numérique, décentralisée et distribuée, pourrait attendre d’une organisation comme le G8 ? La réponse jeudi à Deauville où le sujet sera à l’ordre du jour.

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