Voilà comment supprimer vos informations personnelles des résultats de recherche de Google<!-- --> | Atlantico.fr
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Google propose un dispositif pour voir, contrôler et supprimer les données que vous lui transmettez.
Google propose un dispositif pour voir, contrôler et supprimer les données que vous lui transmettez.
©ALAIN JOCARD / AFP

Transparence

Google a lancé une nouvelle rubrique pour voir, contrôler et supprimer les données que vous lui transmettez. Dans cet espace, vous pouvez passer en revue votre historique récent mais également le supprimer si besoin.

Anthony Poncier

Anthony Poncier

Anthony Poncier est Docteur en Histoire, membre du collectif Réenchanter Internet et expert en transformation digitale et en stratégies collaboratives. En cette qualité, il accompagne les entreprises dans la conception de leurs stratégies médias sociaux, ainsi que dans la création de leurs réseaux internes.

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Atlantico : Alors que des informations personnelles telles que nos adresses mail, nos adresses personnelles ou encore nos numéros de téléphone peuvent être visibles sur Google, la firme californienne a annoncé le 27 avril dernier que les internautes peuvent désormais soumettre des demandes de suppression de certains résultats de recherche. Alors que Google a souvent été pointé du doigt pour son respect des données personnelles, comment expliquer cette annonce ? 

Anthony Poncier : On peut déjà noter que cette annonce de Google n’est pas une nouveauté mais une évolution. Depuis plusieurs années, il était possible de déréférencer certains résultats mais la procédure aboutissait rarement. C’était notamment le cas pour des affaires de harcèlement, à titre d’exemple. Selon Google, seulement 13% de ces procédures de déréférencement fonctionnaient, ce qui reste très faible. 

Mais depuis quelques années, grâce aux lois européennes telles que les RGPD ou les nouvelles directives qui devraient bientôt arriver, les choses ont et vont beaucoup changer. Des marques comme Apple font déjà de la protection des données personnelles un véritable cheval de bataille, en permettant à ses utilisateurs de demander à ne plus être targeté par les publicités. Androïd va en faire de même. Il y a donc un réel mouvement en ce sens et la protection de la vie privée devient un argument commercial. Je pense donc que dans ce contexte, Google était obligé de suivre cette voie dans le but d’éviter les critiques mais aussi de se préparer à de futures législations plus strictes. 

Les conditions pour procéder à cette demande ne sont-elles pas trop strictes pour avoir un réel impact ou est-ce un simple effet d'annonce ?

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Je pense qu’on peut principalement y voir un effet d’annonce. Comme je l’expliquais précédemment, Google avait déjà mis en place une politique assez similaire il y a quelques années. En revanche, seulement 13% des demandes aboutissaient. Cette nouvelle annonce de Google pourrait simplement permettre de simplifier le processus. En revanche, dans certains cas, les démarches à remplir pourront paraître fastidieuses, ce qui ne risque pas d’encourager les consommateurs. Par exemple, Google pourra également permettre de supprimer les résultats en cache, c'est-à-dire les résultats anciens, mais il faudra remplir un document distinct. Cela complexifie donc beaucoup les choses. 

Mais le point le plus important est sans doute que les informations ne seront jamais complètement supprimées ! Google ne fait que les déréférencer, afin qu’elles soient moins visibles en ligne. Les sites et les pages qui contiennent des informations délicates existeront toujours et pourront être trouvés via un autre moteur de recherche. Tenter de retirer ces informations ne réglera donc qu'une parie du problème car la source reste existante.

En revanche, au sein du questionnaire, on va par exemple vous demander si vous avez déjà contacté les gestionnaires du site pour faire retirer les informations personnelles. Même si ce n’est pas le cas, il sera quand même possible de remplir le formulaire. De ce point de vue, Google joue le jeu. 

Autre point à noter, Google parle de données privatives. Il n’est donc pas question de « droit à l’oubli ». Par exemple, si un individu a milité dans un parti extrémiste et que cela lui colle à la peau, Google ne le déréférencera pas. Tous les types contenus ne sont donc pas concernés. 

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Pour améliorer la protection des données personnelles, Google aurait-il dû aller plus loin ?

Chacun voit midi à sa porte. Certaines personnes considèrent que toutes les données publiées les concernant relèvent de facto de leur propriété et qu'elles possèdent un droit de demande de rectification. À l’autre bout du spectre, certaines personnes peuvent considérer que ce qui est sur Internet n’est pas présent par hasard. La vision que l’on peut avoir sur nos données personnelles et leur usage ne fait donc pas censensus. On peut comparer cela aux débats sur la liberté d'expression, par exemple. 

En résumé, si certaines personnes peuvent se féliciter de cette annonce de Google, il faut se rappeler que cela existait déjà en partie dans le passé, même si les demandes avaient peu de chance d’aboutir. Pour savoir si cette annonce portera ses fruits en matière de protection de la vie privée, il faudra donc attendre et regarder si une plus grosse partie des demandes seront effectivement prises en compte.

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