Sans empathie, froids et manipulateurs : pourquoi les très très riches sont (parfois) des psychopathes en puissance<!-- --> | Atlantico.fr
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Les personnes très riches auraient des points communs avec les psychopathes.
Les personnes très riches auraient des points communs avec les psychopathes.
©Reuters

Argent sale

Selon certaines études, les personnes appartenant à des catégories socioprofessionnelles très élevées partageraient de nombreux points en commun avec les psychopathes.

Le 8 juin 2006, François Hollande (alors Premier secrétaire du Parti socialiste) lançait au cours d'un débat télévisé "Je n’aime pas les riches". En 2015, Bernie Sanders, un candidat à la primaire démocrate américaine, se présentant comme "socialiste" (presque une insulte aux Etats-Unis), et dont les excellents scores font peser une menace surprise sur Hillary Clinton, affirme lors d'un discours de campagne que "les milliardaires ont des problèmes psychiatriques". "Tout le monde sait que certaines personnes sont accro à la drogue ou à la drogue, estime-t-il. Eux sont accro à l'argent".

Une saillie particulièrement étonnante dans un pays où le culte de l'argent et de la réussite personnelle sont rois. Les très riches serait-ils donc des psychopathes, ne rêvant que de rajouter toujours plus de millions de dollars à leurs comptes en banque? La question peut en effet se poser.

Un des principaux traits de caractère des psychopathes est le manque de compassion envers autrui. Or, lorsqu'on leur demande de lire des émotions sur des photographies de visages, les individus provenant de catégories socioprofessionnelles très élevées éprouvent plus de difficultés que les personnes "lambdas". Ils sont également moins performants pour distinguer les différents stades émotionnels lors d'une conversation avec d'autres personnes.

L'explication à cette incapacité à lire les émotions seraient liés au fait que les personnes d'un rang social supérieur tendent à considérer les personnalités en termes de "caractères figés". Une personne très riche dira de son interlocuteur en entretien "qu'il est nerveux". Une personne au rang social moindre jugera plutôt que "la personne est mal à l'aise à cause de l'interview".
Cette incapacité à reconnaître les émotions serait liée à une sorte de hiérarchie des classes. Les sujets auxquels on demande d'imaginer une conversation avec une personne d'un rang socioéconomique moins élevée vont également avoir plus de difficultés à lire les émotions.

Et les ressemblances entre ultra riches et psychopathes vont encore plus loin. Les scientifiques suisses de l'université de Saint-Gall se sont un jour amusés à comparer les comportements des traders à ceux des psychopathes retenus dans des établissements de haute sécurité. Certes, les opérateurs de marché n'ont pas bonne réputation, mais n'était-ce pas pousser le bouchon un peu loin? Que nenni. Selon les résultats, les financiers de l'extrême serait encore plus manipulateurs et dangereux que les patients des asiles.
Le goût pour la prise de risque chez les traders serait dû à un tempérament imprudent et manipulateur encore plus prononcé que chez les psychopathes.

"Naturellement, on ne peut pas affirmer que les traders sont des fous furieux", estime le psychatre Thomas Noll. "Mais ils se comportent de manière plus égoïste, et sont beaucoup plus enclins à prendre des risques qu’un groupe de psychopathes faisant le même test".

Bien sûr, l'argent est devenu essentiel à l'existence matérielle et toutes les personnes fortunées ne sont pas des sociopathes. Mais chez ces personnes, il y aurait une tendance naturelle à l'insatisfaction. "Courir après l’argent témoigne d’une angoisse narcissique", soutient  la psychanalyste Ilana Reiss-Schimmel dans son ouvrage La Psychanalyse et l’argent . "Cette nécessité impérieuse de colmater des failles peut conduire à des comportements manipulateurs. Il s’agit d’un besoin de possession ; possession des biens ou des gens".

Selon une étude canadienne, le ratio de psychopathes dans la population d'un pays serait de 1%. Pour les traders, on monterait à 10%. Si la la violence des classes fortunées ne se manifesterait pas physiquement, elle serait bien réelle. Et leurs traits de caractères sont tout à fait semblables à ceux de sociopathes.

Une autre particularité des très riches réside dans leur critère de bonheur. Alors que pour les gens "normaux", l'amour est le premier critère d'une vie heureuse, les ultras riches sont plus enclins à espérer "gagner le respect des autres", ou "exploiter totalement leur potentiel". Par ailleurs, ils sont moins nombreux  à citer la santé comme critère de bonheur.

Mais alors quid des Bill Gates, Warren Buffet et consorts? Ces généreux milliardaires dépensent sans compter leur fortune dans des œuvres humanitaires. Dernièrement, le richissime prince saoudien Al-Walid Ben Talal  à décidé de donner tout son argent à des organisations philanthropiques. Belle preuve d'humanisme? Pas forcément. Pour beaucoup, cette générosité s'explique par un besoin de reconnaissance. Pour les milliardaires américains, ce ne serait que la conséquence d'une éthique protestante qui les forcent à donner au collectif ce qu'ils ont acquis en individuel. Presque du blanchiment d'argent sale….

"Ce sont les pauvres qui sont fous... Les riches sont excentriques !" dit un vieux dicton anglais, notamment repris par l'oncle Picsou. Sans vouloir manquer de respect à l'illustre canard, les choses ne seraient donc pas si simples.

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